« Qu’allons-nous devenir ? Nous savons ce que nous avons. Et puis si nous nous arrêtons, repartirons-nous ? »
L’anarchiste de la Grande Côte écrit sur les murs : « Dormez bourgeois, vos cauchemars sont nos rêves ». L’anarchiste qui veut la révolution permanente et la dissolution de la société a raison dans sa logique.
La société « installée » dort. Elle s’emmitoufle dans ce qui existe. Le ronron de sa pratique la plonge dans la léthargie. Du sommeil de l’injuste, elle dort comme une masse de plomb.
Il en est souvent ainsi de nos communautés paroissiales ou autres. Le seul souci n’est pas l’annonce de l’Évangile, la liberté pour les hommes et la Vérité dans les grandes choses mais la durée paresseuse : « Sans histoire !«
Casser un groupe, démanteler une paroisse, raser une église, affolent. « Qu’allons-nousdevenir ? Nous savons ce que nous avons. Et puis si nous nous arrêtons, repartirons-nous ? ».
Certainement, beaucoup vont en profiter pour cesser toutes activités. Qu’importe pour ceux-là, ils sont déjà morts, debout, adossés à la palissade. Bien sûr, si on la retire, ils vont tomber et l’on découvrira que depuis longtemps leur âme les avait quittés.
Casser un groupe, démanteler une paroisse, raser une église, exigent non seulement une opération bulldozer mais surtout un acte de foi dans la force du Seigneur qui donne vigueur aux ossements desséchés.
Casser un groupe, démanteler une paroisse, raser une église, supposent que l’on ait réfléchi, pris des précautions et que l’on se soit assuré des premiers pas du départ.
Pas grand-chose, une seule tunique et un ou deux compagnons. Une heure d’oraison, l’Eucharistie, l’aumône, la fièvre de dire Jésus et la joie d’être enfin libéré d’un fatras.
28 mai 1995
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