« Si nous sommes un tantinet mutilés ou talés, qu’importe ! Nous aurons fait l’expérience d’une démarche libératrice »
En fait, le courage consiste surtout à oser déplaire et à laisser apparaître ce que l’on est. Bien des fois, nous nous retranchons derrière l’image que les autres ont de nous. Souvent, nous nous masquons et nous nous épuisons pour que les autres ne soient pas déçus par ce que nous pensons être notre médiocrité.
L’humilité consiste à ne pas forcer son talent et à rester dans la mesure pour laquelle nous sommes bâtis. Dans le fond, ce n’est pas à nous de décider. L’obéissance nous conduit sur une voie royale. Nous n’avons pas besoin de nous préoccuper a priori de ce qui va se produire. Nous œuvrons au mieux sans débordement, sans inquiétude, avec un minimum de préparation. Le résultat ne sera que ce qu’il sera, sans plus. Nous le reprendrons avec celui qui a commandé et qui avait « autorité pour le faire ». Avec lui (ou elle), nous discernerons si l’obéissance nous a conduit au-delà de l’imaginé, en une terre ignorée.
La peur nous tient souvent en des lieux où nous sommes prisonniers de notre image. L’obéissance nous libère. Si nous sommes un tantinet mutilés ou talés, qu’importe ! Nous aurons fait l’expérience d’une démarche libératrice.
Obéissance et humilité lèvent nos inquiétudes injustifiées. Reste à ne pas être esclave et à confier l’autorité à un homme ou une femme de l’Évangile qui dit la prudence et murmure la sagesse.
Se libérer de son image et ne pas s’épuiser pour paraître d’après ce que l’on juge soi-même le meilleur. Il y a souvent, à la clef, un épuisement qui nuit à l’ensemble du concerto.
5 juin 1995
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