L’attente dans le silence. Le Père Marie-Joseph Cassant, Desclée de Brouwer, 1961, 254 p.
Un livre « prétexte ». En principe, cet ouvrage raconte la vie d’un jeune garçon, peu doué, abîmé en piété et en religion, qui a trouvé sa vie, son équilibre et un brin d’épanouissement à la Trappe Notre Dame du Désert.
Mais, en fait, cette véritable biographie du Père Marie-Joseph Cassant (1878-1903), écrite pas Dom M Etienne Chenevrière, retrace la vie et la spiritualité cistercienne au début du XXième siècle.
Cette fresque bien écrite en 1960 évoque avec justesse ce qui a dû se passer dans les monastères trappistes dans les années 1900. La rigueur, la pénitence, la contemplation, la solitude dans la vie commune, la liturgie, le travail, une spiritualité de victime pour le salut du monde avec le Christ, un lien intime avec la dévotion au Sacré-Cœur, bref, 254 pages pour décrire la courte vie de Joseph Cassant et sa mort prématurée.
Ce petit ouvrage semble sombrer dans l’exagération ; même si nous trouvons aujourd’hui exagérés les élans mystiques qui couraient les cloîtres de la fin du XIXième, je crois reconnaître ce que j’ai vu à Tamié dans les années 1950 quand, jeune prêtre, je me retirai quelques jours dans ce laboratoire de la prière et de l’offrande d’amour.
Proposer comme exemple Joseph Cassant apparaît une provocation. Mais j’avoue que l’itinéraire de ce jeune moine déséquilibré n’est pas sans grandeur. J’ai eu par moment, dans cette lecture, des pointes d’émotion, tant l’amour de Dieu réalise des merveilles. La patience des supérieurs et des moines de l’abbaye propose un certain modèle de purification et de sanctification par l’acceptation d’autres, parfois si étranges.
3 janvier 2004
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