Brémond Henri

L’Abbé Tempête. Armand de Rancé. Réformateur de la Trappe, Paris, Librairie Hachette, 1929, 249 p.

Les convertis deviennent facilement excessifs. Leur amour du Christ les rend géniaux et maladroits. Le « trop peu » leur insupporte. Ils dépassent la mesure. Leurs débordements entraînent souvent des modifications institutionnelles durables. Ils redressent les mentalités, mais ils les déforment à force de les vouloir pures.

J’aime beaucoup la manière d’écrire d’Henri Brémond. Tout en rédigeant des pages et encore des pages sur les sujets les plus sérieux, il introduit dans son texte des notations humoristiques déconcertantes. Il rit de lui, de son temps et de la sagesse. Le récit perd en clarté, mais gagne en pirouettes.

« Un juste cesse d’être considéré comme tel dans l’instant qu’il est moine et ne peut plus être regardé que comme un pécheur. Il perd son innocence en se refermant dans le monastère… Le cloître est une prison qui fait des coupables aussi bien de ceux qui ont conservé l’innocence que de ceux qui l’ont perdue ».

Le pénitent ne fait pas pénitence pour ses péchés, mais pour les découvrir et pouvoir se convertir.

Est-ce juste ? Est-ce faux ? C’est Armand de Rancé.

Notices bibliographiques

29 novembre 2004