Paris, capitale religieuse de la France sous le Second Empire, Paris, Le Cerf, 2001, 560 p.
Chez le Cerf, Jacques Olivier Boudon vient de publier un livre très intéressant. Son titre : « Paris, Capitale religieuse sous le second Empire » attirera ceux qui désirent comprendre la lancinante bataille entre Gallicans et Ultra-montains. On peut saisir les conflits entre la France et Rome, entre les personnes (pape, archevêques, prêtres, ordres religieux) et la presse, celle en particulier de Louis Veuillot.
Cette querelle impitoyable mais plus feutrée dura d’une manière ou d’une autre jusqu’à nos jours. L’affrontement à propos de la liturgie, de la culture, des sciences, commencé sous le pontificat de Pie IX, continue à notre époque. Des vues théologiques romaines sur l’interprétation des dogmes, les ministères, la morale, rongent encore aujourd’hui une unanimité de surface. Au grand dam de la Curie, les alliances politiques et économiques varient selon les pays et la culture. Les « intransigeants » tendent toujours à prendre racine à Rome pour conseiller le pape et orienter son ire.
Les voyages du pape à visée centralisatrice épuisent Jean Paul II. Si l’amour le fait marcher, il se peut aussi que certains organisateurs en profitent pour affirmer leurs pouvoirs d’aujourd’hui et leurs appétits de demain.
Bref, si l’on désire lire les paraboles de « Sibour, Darboy, Ségur », il suffit de se plonger dans ce livre époustouflant. Il est proche de celui de Daniel Moulinet (prof à la catho de Lyon) : « Les classiques païens dans les collèges catholiques ? Le combat de Monseigneur Gaume (1802-1879), Le Cerf, 1995, 485 p. ».
1 janvier 2004
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