Une somme plus qu’un corps

Les propos de Maurice Abiven sont vraiment très curieux. Même si je les sais vrais, ils n’en sont pas moins étonnants !

Le docteur souligne que les médecins ne sont vus comme un corps bien charpenté, d’autres diraient une corporation, que par les gens de l’extérieur. Eux sont tellement individualisés qu’ils se considèrent uniquement comme de petites unités indépendantes et ajoutées les unes aux autres.

Je me suis permis d’attirer l’attention de Maurice sur plusieurs points. J’en note, ici, au moins deux :

En sachant qu’il y a, en France, quatre-vingt mille inscrits à l’Ordre, il est symptomatique de noter le nombre extraordinaire de journaux et de revues qui leur sont adressés et ils ne sont pas tous réservés à la recherche et à l’exercice de la médecine !

Très curieuse cette race ! Car je crois qu’il s’agit de « race » qui a une culture propre et des solidarités tacites mais inébranlables. C’est un peuple éparpillé dans le peuple, mais cohérent dans sa manière de sentir, d’agir et de réagir ! Ce n’est pas un corps comme l’Armée, c’est un corps en diasporas, mais qui n’en est pas moins très uni dans une culture qui dépasse l’aspect professionnel et politique de la vie.

En parlant des médecins, on aborde vraiment un sujet qui touche au fonctionnement de la société moderne.

Ne tirons pas trop vite sur eux ! Essayons de comprendre quels rôles l’ensemble de la population leur réserve ; ils voulaient être médecins, nous les avons faits sorciers !