A la fin du mois de juillet 1977, après les événements de Creys-Malleville, j’avais cru comprendre que ce qui se passait était assez analogue à la révolution de 1848. Une flambée populaire !
« Nous voulons vivre, respirer et orienter la société dans laquelle nous sommes. Nous ne voulons pas être écrasés sous le développement inexorable des nouveautés scientifiques. C’est au peuple d’aménager son espace vital. La rue est à nous ! Profitons-en pour faire à la fois la révolution et la fête ! »
J’avais cru ressentir aussi la grande peur romantique, celle chantée par Vigny, aussi bien dans son Moïse que dans La peur du loup.
J’avais cru entendre la voix de George Sand.
J’avais cru reconnaître Lamartine, Président de la République.
Bref, Creys-Malleville m’avait alerté !
Aujourd’hui, c’est la même chose.
En parlant avec mon interlocuteur, j’entends la même peur romantique : est-ce que notre époque ressemblerait vraiment à 1848 ? Est-ce que demain Badinguet va être Président de la République… et, peu après, Empereur ?
21 avril 1978
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