Du rôle instituant des documents

Je n’aurai jamais si bien compris qu’aujourd’hui le rôle instituant des documents.

Lorsque Charles Paliard et les autres travaillent comme des forcenés pour produire des documents valables et intéressants, ils orientent tout un courant. Leur impact est beaucoup plus grand que s’ils se bornaient à parler !

Ils ont induit, en France, un courant irréversible. La production de documents captivants fait plus pour l’évolution d’une société qu’une série de discours !

Cela repose, pour moi, toute la question du livre et du journal !

Produire un document, par ailleurs, c’est arracher de soi-même l’essentiel du message, c’est quitter l’approximatif du dialogue, pour viser à une certaine rigueur.

Si nous aimons peu écrire, c’est vraisemblablement aussi que nous aimons peu travailler et qu’il nous est insupportable de relire notre prose lorsqu’elle est chaotique et sans finalité.

A l’équipe fédérale, aux répondants, à Penouel, nous parlons beaucoup et produisons peu. Cela vient, sans doute, que nous sommes malhabiles et peut-être paresseux !

Mais n’avons-nous pas peur « d’instituer » et de livrer à la critique publique quelque chose de nous-mêmes qui dure plus qu’une parole ?