21. « Autrement » : la confiance

Faire confiance est une action en devenir et en réciprocité.

Ce sont deux volontés différentes qui font naître une action commune, deux ‘fidélités’ qui se rencontrent pour agir à partir d’une même intuition et de mêmes valeurs. Elles font un pacte sans mensonge.

Je pense que ce sont deux ou plusieurs particuliers qui reconnaissent un don commun qui est fait à chacun, et que chacun met en œuvre selon sa spécificité dans un projet commun. La diversité devient une sorte d’unité.

Généralement, la confiance met au monde une voie nouvelle que l’on ouvre ensemble. Cette voie nouvelle est toujours plus riche que ce que l’on aurait pu prévoir séparément.

Je suis persuadé que la confiance s’use dans le répétitif. Si elle ne s’affronte pas à la difficulté, à l’insécurité et à la fragilité de la création, la confiance devient d’une telle banalité qu’elle pèse et écrase. Si elle ne puise pas à la profondeur de la réciprocité vaillante, elle devient fade et tiède. Le poids des jours sans découverte l’étouffe.

En définitive, cette parole se donne sur un essentiel qui n’est jamais acquis une fois pour toutes et qui change sans cesse de forme. A mon avis, il n’y a pas de confiance en dehors de la mutation.

Donc, à mon sens, la confiance suppose :

La confiance suppose que l’on se reconnaisse, ensemble, responsables d’une action à mener.

La confiance ne se teste que dans et par l’action. C’est l’action qui fait apparaître les désaccords et qui permet les ajustements nouveaux.

Je ne pense pas qu’il y ait de confiance sans pardon et sans bienveillance.

Être d’accord, c’est être accordé. Mais, pour être accordé, il faut être différent, jouer ensemble et jouer juste.

La confiance suppose l’acceptation radicale d’une altérité et d’une relation sans faille. Elle est tout le contraire d’une réduction. Elle est dialogue ‘concertant’.

On a trop souvent confondu confiance et fusion.

Donner sens autrement

23 juillet 2021