J’aime ces deux mots mais ils ont une signification différente.
Le premier est une offrande fraternelle, reçue avec reconnaissance pour une nouvelle étape dans le temps et l’espace.
Le deuxième fréquente l’éternité, la gratuité, le commencement dans le temps du « Toujours » éternel.
Guérir est une ‘aventure’ humaine.
On ne guérit pas de la mort. On ressuscite.
Guérir d’une maladie grave est le fruit de la compétence, du soin, de l’altérité attentive et délicate. On est remis sur pied. On trouve une nouvelle assise dans le monde.
La guérison passe généralement par la convalescence où on réapprend d’une manière nouvelle à vivre sur terre.
Cette démarche est le fruit de la patience et de l’entraide. On entre en apprentissage pour une nouvelle étape. On quittera les habitudes antérieures, on se fera une nouvelle place dans la société où on connaîtra des manières inédites de « participer » et de se réjouir.
Guérir est inter-essant. Les relations changent de forme, mais on continue de vieillir parmi d’autres. On demeure mortel dans un pèlerinage collectif. On affine sa manière de devenir un ‘hôte’ qui vient ou qui accueille.
On est accueilli pour reprendre des forces et affronter les vicissitudes de la vie ordinaire. On reste sur le pont ! La traversée est à venir. Tu nous quitteras pour quelque temps, mais tu reviendras prendre ta place parmi nous…
On accueille pour ‘écouter’ celui qui vient. Il a beaucoup à dire. Son histoire différente ouvre à la joie. Il est une sorte de nourriture pour aujourd’hui. Sa présence devient aubaine. En venant, il apporte un « autrement » qui prend place en tous ceux qui sont là, présents et attentifs. Mais tout reste du domaine du temps.
Le par-don ou le Don-Parfait est d’un autre domaine.
Il emprunte à l’Éternité qui est plénitude. Sa gratuité et sa totalité nous transportent « ailleurs ». Le par-don déborde le temps et l’espace. Il invite à la liberté qui fréquente l’Au-delà. Il dit :
« Je t’aime comme mon enfant. Entrons dans la profondeur de l’amour éternel. Maintenant que nous avons vécu ensemble cette immensité, à toi de continuer ce chemin et de réinventer à ta manière spirituelle ce ‘moment’ transcendantal et offre-le à d’autres.
Mais ne perds pas de vue ma Parole, dit l’auteur du pardon. N’aie pas peur ! Le souvenir du ‘don-parfait’ t’habilite à témoigner de l’Amour qui transcende le temps dans le temps, celui qui donne l’avant-goût de la joie éternelle et ouvre un chemin hors de l’ordinaire dans les épines du temps. En tout cas, ne sois jamais troublé ni honteux. Va, invente un chemin de lumière et avance avec d’autres ! »
Je ne sais pas si j’ai bien su écrire ce que j’ai découvert tout au long de mon ministère et de mes bientôt quatre-vingt-treize ans. De tout cœur, je vous conseille de parler entre vous de ces mystères : ceux de la guérison et du par-don.
21 juillet 2021
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