Luc 1, 56

Marie s’en retourna chez elle

De même qu’elle était venue voir sa cousine Élisabeth, environ trois mois après, Marie repartit chez elle.

Ces deux femmes de la grâce avaient besoin de vivre ensemble, de se raconter les trésors vivants qu’elles portaient, d’entrer en même temps dans l’allégresse. Elles se sont rencontrées, puis elles se sont quittées pour vivre séparément la mise au monde du don qui se tissait en chacune d’elles.

Point de fusion, point de confusion mais une visite prolongée.

Dieu est à l’origine de leur bonheur commun, mais il prend corps différemment et va s’enraciner dans des conditions particulières. Élisabeth reste vraisemblablement dans sa montagne de Judée. Marie et Joseph quittèrent Nazareth pour répondre à l’édit de recensement promulgué par l’empereur Auguste.

L’aller-retour de Marie, souligné par l’Évangéliste Luc, porte une série d’enseignements spirituels :

•  Une joie se partage. On n’accourt pas seulement chez l’autre pour lui raconter sa misère. Certes, la souffrance a besoin de compassion, mais le bonheur réclame la consolation de n’être point seul gratifié.
•  La fécondité se vit dans un mystère particulier, semence que les événements du monde différencient. Ils sont aussi signes de Dieu et porteurs de salut.
•  Entre les proches, à cause de Dieu, la liturgie de la Mémoire et de l’offrande n’est ni obligatoire ni facultative. Elle est normale parce qu’issue de la reconnaissance commune.
•  Les choses de la foi ne distraient pas des affections humaines ; elles s’y épanouissent et leur donnent juste mesure.

Chaque Visitation se révèle comme un grand cadeau.