Luc 1, 42

Bienheureuse celle qui a cru

À l’opposé des idoles faites par les hommes, notre Dieu, le Vivant, n’est ni muet, ni manchot. Il parle et il écrit, mais on n’entend pas directement sa voix et on ne lit pas les ouvrages qu’il aurait rédigés de sa propre main.

• Quand il prononce, il donne la Parole aux hommes,
• Quand il « livre » les Saintes Écritures à son peuple, il assiste tel ou tel pour que, fidèle à son Esprit, il mette en phrase son message.

Notre Dieu est relation, de tout son être il communique ; de nombreux envoyés révèlent et dévoilent son amour pour les hommes.

Ses ambassadeurs ne sont pas toujours des anges. Je crois même que la plupart de ses « Légats » sont des frères et des sœurs de notre condition humaine. Quoique pécheurs et pécheresses, ils parlent ou ils écrivent d’une manière lumineuse. Ils s’adressent, non seulement à notre intelligence, à notre cœur, mais aussi à notre foi. Ils nous invitent à déchiffrer, à travers leurs propos ou leurs textes, le message même de Dieu.

Mais pour bien entendre et pour bien lire,

• Il faut avoir la conscience éveillée et bien formée. Il convient qu’elle soit ouverte à la Bonne Nouvelle que Dieu fait parvenir à ceux et à celles qui s’y disposent.
• Il faut avoir les yeux exercés pour déchiffrer dans les événements la trace du Seigneur lui-même qui nous fait signe et nous prépare à comprendre l’Évangile de son Christ et à en vivre.
• Il faut avoir des compagnons et des compagnes de la foi qui nous tiennent attentifs pour que nous ne tardions pas à accueillir Celui qui s’adresse à nous et attend patiemment notre adhésion.
• Il faut avoir, non seulement le goût, mais l’habitude de la prière qui permet de demeurer au niveau où se murmurent les choses de Dieu.
• Il faut avoir le dynamisme missionnaire et être soi-même disponible pour être porteur de bonne nouvelle si l’on veut entendre celle qui s’adresse personnellement à chacun de nous.
• Il faut être ami du Christ qui nous pardonne nos péchés, lève tout obstacle en nous guérissant ; il nous habite et sa vie est tellement forte en nous que nous devenons sensibles à la voix de son Père.
• Il faut avoir reçu le don de l’Esprit ; en nous consolant de la tristesse, il nous arrache à nos enfermements et nous rend clairvoyants pour lire les lettres de Dieu, même au milieu de la nuit.
• Il faut avoir l’amour de l’Église qui nous transmet, aussi bien dans ses errements que dans ses grandeurs, le trésor de la foi.

Bref, je prétends qu’aujourd’hui encore, la Parole adressée naguère à la Vierge Marie s’applique à chacun de nous. Il est bien rare, sans doute, qu’une journée n’apporte pas un message de la part du Seigneur, mais nous sommes si distraits et notre foi si courte que ne s’accomplit pas grand chose en nous.

Parce que nous sommes faibles, nous avons besoin de porte-parole officiels que chacun de nous est invité à choisir et à écouter dans la foi. Ils ont pour mission de faire la vérité en nous-mêmes pour que, à cause de Dieu, prenne racine, s’acclimate en nous et se développe la Parole féconde du Seigneur.