Luc 4, 19

Année de bienfaits

Après l’épreuve du désert et des tentations, Jésus revient en Galilée. Il va à Nazareth où il est né. Sa famille et ceux qui ont grandi avec lui résident dans ce village.

Le jour du sabbat, il va à la Synagogue, se lève pour faire la lecture, il ouvre le livre et « trouve » le passage d’Isaïe (60, 1-2).

Il lit et commente. Il laisse entendre à l’assemblée stupéfaite que c’est en lui que s’accomplit le fameux texte du prophète : « Le Seigneur est sur moi ».

Luc, au verset 19 du quatrième verset de son évangile, arrête la citation d’Isaïe à la phrase :  « Le Seigneur m’a envoyé annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur »

Sous la loi Mosaïque, « l’année jubilaire » avait lieu tous les cinquante ans. En Jésus, elle dure toujours, En lui, une ère nouvelle commence. En lui, c’est toujours temps, le bon « moment .

Tout le peuple devait revivre ensemble pendant un « an » un immense Sabbat signifiant :

Dieu répare toutes les « injustices » et il invite « son » peuple à agir comme lui. Une année de grâce pour la conversion, la joie et un nouvel élan de fraternité cosmique remettent les ‘pendules à l’heure’ (Lv 25, 8). Elles s’étaient déréglées à cause des limites des créatures qui ne sont qu’humaines.

En Jésus, s’incarne « l’Année de Bienfaits » :

Dieu fidèle épouse la condition humaine : tout change, tout est appelé à se renouveler, à se convertir. Tous les membres du peuple de Dieu cheminant vers la Terre Promise (qui est toujours plus loin) sont appelés à ne pas s’engorger de richesses et à marcher « sans bagage ».

Un souffle d’égalité, de justice, de fraternité, de paix, de liberté, invite le ‘peuple’ à changer ses pratiques égoïstes et à vivre, selon « le bienfait de Dieu », Jésus ressuscité qui comble également chacun, comme tous, et se livre à ceux, s’ils le désirent, qui veulent l’accueillir.

En prenant notre Nature, le Christ greffe la création et les humains dans le cœur de Dieu : ‘le Bienfaiteur dont l’amour est totalement désintéressé’. Il la met à cette hauteur pour que nous agissions, nous aussi, à la manière divine tout en restant humain. Tension. Conversion permanente. Lutte. Ascèse.

Je crois que les ‘baptisés chrétiens’ sont plongés en Christ et par Lui, dans « l’Ere nouvelle des ‘bienfaits’ ».

Avec tous les humains :

Je crois que les chrétiens sont des partenaires ordinaires et naturels de tous les humains du monde et avec eux ils font réussir au mieux la création, sans l’épuiser.

Je crois que les baptisés chrétiens, au milieu de la cohorte humaine éprise de dignité et de grandeur, ont un rôle spécifique personnel et collectif essentiel (et c’est là leur bienfaisance) :

Je crois aussi que les baptisés chrétiens, disséminés dans le monde, sont appelés à la disponibilité pour ne jamais se dérober à une question posée par des païens (et c’est là leur bienfaisance) : 

Je crois de plus que les baptisés chrétiens rappellent par leurs types de présence leurs paroles, leurs pratiques (et c’est là leur bienfaisance) :