L’Esprit ramène à l’essentiel de la mission
Dans la vie de Jésus qui se confond avec sa mission de Messie, la Galilée joue un rôle significatif. Ce n’est pas un hasard si Luc écrit que Jésus a pris corps en Marie, à Nazareth. Pour l’évangéliste, l’Esprit-Saint a veillé au lieu géographique et culturel de la conception, comme il veille au retour de Jésus dans son village pour commencer, « au carrefour des païens », le pèlerinage public et bienfaisant de son parcours terrestre.
Une grande cohérence dans les choix de Dieu ! On peut penser qu’un fil directeur se dessine. L’Esprit-Saint déborde de tendresse pour les « pauvres ». Pas seulement pour ceux qui sont démunis ‘d’argent’, mais aussi pour :
Les « pauvres » de la bible sont ceux qui cherchent la gloire de Dieu. Ils désirent être comblés par le Don de Dieu qui n’étouffe pas, ne bourre pas, n’est pas indigeste et rend ‘frère universel’. Ils ne sont pas engoncés dans des systèmes compliqués. La prière les a rendus simples et libres.
Le Créateur délègue constamment à d’autres ce qu’il « pourrait » faire lui-même. C’est le fond même de son mystère. Il fait confiance et donne confiance. C’est la loi de son royaume et des citoyens qui ont plaisir à vivre dans sa mouvance.
Le Seigneur donne un appétit spirituel que rien ne comble. Chaque personne unique trouve sa joie à former avec d’autres humains le peuple :
Les hommes sont nés pour être libres, frères, gérants habiles et amoureux du progrès qui profite à tous. Christ ne choisit pas une crèche dans la tour de Babel. Il prend chair dans un peuple qui se réjouit d’être en libération constante et ne se tourmente pas du fait qu’il ne possède pas tout, tout de suite.
Les humains sont des pauvres qui à la fois savent se contenter d’aujourd’hui, mais désirent en même temps un achèvement sans borne.
Ici, dans la mortalité du Terre à Terre, se joignent « les limites du temps » et « le sans fin de l’éternité ». Des hommes et des femmes, nourris de vie ordinaire, écoutent le Christ qui leur proclame un passage du prophète Isaïe. Dans ce coin perdu de province, Jésus affirme : « Cette parole que vous venez d’entendre c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ».
Stupéfaits, certains pensent : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Comme l’Esprit avait signé l’acte de naissance, il signe la feuille de route.
La mission est claire pour Jésus : accomplir l’humanité en plénitude et ouvrir pour elle un chemin où chacun pourra rencontrer Dieu à partir du témoignage de quelques confessants.
Pour nous aussi, baptisés qui vivons greffés au Christ, la mission est claire.
Pour nous? il a préparé une cabane de berger, au carrefour des païens.
7 janvier 2010
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