Matthieu 9, 18-26

9 juillet 2012

Quand on affirme qu’il ne faut désespérer de rien, on attire beaucoup de quolibets. Toute résurrection, même la plus journalière et simple, réclame un face-à-face de confiance. La foule, affamée de bavardage et de curiosité, brouille souvent le vis-à-vis qui appelle à la vie.

8 juillet 2013

Se faufiler pour approcher Jésus, soutenir un effort pour, si peu que ce soit, entrer en contact avec le Seigneur qui passe, franchir l’obstacle de la foule qui entoure Jésus et fait parfois écran, révèle le combat de la foi et fortifie la confiance. La femme qui voulait toucher les vêtements de Jésus pour être guérie entre dans le grand cortège de ceux et de celles qui cherchent le Seigneur qui répond toujours d’une manière ou d’une autre, à la confiance qu’on lui fait.

7 juillet 2014

La vie des humains n’est pas mirobolante. Il faut que chacun se mesure au temps, à l’espace, à la lassitude, à l’habitude, à l’incertitude, à l’effort, à la décrépitude… Mais à l’intérieur de ce déroulement de la vie simple et ordinaire, des joies, des moments merveilleux, des jours lumineux existent. Ils sont toujours liés à la confiance. Ils reposent et donnent relief, courage et élan. Ce sont généralement des jours où l’on cherche soi-même à guérir de l’isolement et de la grisaille, où l’on désire s’approcher d’autrui pour qu’il prenne en compte notre personne et nous sauve de nous-mêmes par la confiance. Ainsi la femme souffrant d’hémorragie et de honte se fraya un chemin jusqu’à Jésus pour toucher ne serait-ce que la frange de son vêtement.

6 juillet 2015

Le « notable » ose déranger Jésus qui enseigne. Son attitude et ses paroles expriment foi et confiance. Il croit en la force de la bonté de Jésus. Jésus se leva et le suivit ainsi que les disciples qui l’écoutaient. Beaucoup de monde entre dans ce pèlerinage vers le triomphe de la vie sur la mort. C’est dans cette cohue qu’une femme s’approche de Jésus pour être guérie de son mal. C’est dans l’étrange cortège ecclésial en mouvement vers la résurrection que l’on peut toucher le Christ.

4 juillet 2016

Dans son récit, Matthieu l’Évangéliste raconte deux miracles. Le premier se fait à la demande d’un notable qui sait parler et demande clairement au Christ de « réveiller » sa fille de la mort. Le deuxième miracle survient pour une pauvre femme sans parole qui se faufile dans la foule pour approcher Jésus par derrière, sans qu’il la voit, et simplement toucher son vêtement. D’une manière ou d’une autre, tous ceux et celles qui approchent la personne du Christ sont délivrés soit du chagrin de la mort, soit de la honte de l’impureté. Dans les deux cas, il s’agit d’une sorte de Résurrection.

10 juillet 2017

Jésus, la Parole de Dieu, parle et enseigne. Il a été envoyé pour cette mission. Mais ce qui est très important aussi, c’est qu’il est la Parole qui agit, qui libère, qui aime. Il sait donc arrêter sa prédication pour répondre à un homme prosterné qui lui demande de venir redonner vie à sa fille qui vient de mourir. Jésus le Verbe se tait pour donner espérance et accompagner ceux et celles qui souffrent. Le Verbe de Vie redonne en abondance confiance à ceux et celles qui s’approchent de lui et qui lui font confiance.

9 juillet 2018

« Si je parviens à toucher seulement son manteau ». La femme ne fait pas partie des ‘notables’. Elle est seule dans la foule? avec sa « honte » et sa foi. Elle ne prétend pas parler avec Jésus mais simplement se faufiler jusqu’à lui pour toucher son vêtement. Elle croit que le moindre contact avec lui, même superficiel, peut la guérir. Elle n’a pas de prétention. Tout cela semble bien dérisoire. Mais elle veut le rejoindre. Jésus se retourne, la voit, la discerne parmi le grand nombre, s’adresse à elle et lui dit une parole de réconfort. Son amour rejoint sa foi. Elle est guérie. Tout cela se passe dans un cortège qui va vers une Résurrection.

8 juillet 2019

Le récit des guérisons ou des retours à la vie des défunts sont aussi des paraboles dont le sens nous apprend chaque jour à vivre dans et par la force du Ressuscité. Aujourd’hui encore, Jésus calme les exubérances et prend par la main ceux et celles qui ont cessé de vivre de son amour. Alors ils se relèvent et poursuivent leur parcours terrestre avec un cœur nouveau. Faut-il encore que quelqu’un se soit adressé à Jésus pour lui confier l’une ou l’autre personne en déshérence de vie spirituelle. C’est une joie pour beaucoup.

6 juillet 2020

Un ‘notable’ s’approche de Jésus, se prosterne et dit : « Ma fille est morte à l’instant ; viens lui imposer les mains et elle retrouvera la vie ». Jésus se lève et part avec ses disciples au domicile du père éploré. C’est un cortège pour la vie. Une femme malade et officiellement impure à cause de ses hémorragies se faufile vers Jésus. Elle désire seulement le toucher pour être guérie et retrouver sa place dans le peuple. Jésus la voit, admire son courage et sa foi. Elle est sauvée. L’amour et la vie débordent de Jésus. Il continue de ‘marcher’ et arrive auprès de la gisante qui semble morte. Il lui prend la main sans rien dire : la jeune fille se leva. Je crois que les communautés chrétiennes qui marchent avec Jésus sont des cortèges de vie dans lesquels on peut toujours se faufiler pour rencontrer le Christ.

5 juillet 2021

La jeune fille retrouve sa vie de jeune fille, comme Lazare retrouve sa vie de Lazare. Ni l’un, ni l’autre ne ressuscitent. Ils n’entrent pas dans la ‘gloire de l’éternité’, ils retrouvent le fil du temporel. Cette distinction me semble capitale. Ils guérissent de la mort, mais leurs vies ne se transforment pas en apogée ; ils devront mourir pour ressusciter et « passer » dans la gloire de Dieu unique et trinitaire. Ils ne perdront rien de leur personnalité. Pour toujours, elle sera sans limite : ils seront pleinement eux-mêmes, ils aimeront.