Matthieu 5, 20-26

2 mars 2012

Il y a identité entre l’amour du frère et l’offrande que l’on peut faire à Dieu. Rendre cohérent en soi l’un et l’autre s’appelle la vie spirituelle.

14 juin 2012

Concilier. C’est ce que Jésus a fait de la part de son Père. Par son Incarnation et son offrande solidaire des humains, il nous a conciliés et, si nécessaire, réconciliés avec Dieu. C’est aussi la mission des baptisés. C’est du moins à quoi ils s’engagent librement.

13 juin 2013

Comment communier avec Dieu, si l’on n’a pas tout fait de son côté pour communier avec ses frères et sœurs dans la foi et en humanité ? Comment se trouver communion en Dieu avec eux si on ne se trouve pas en vérité avec eux dans nos chemins communs ? Comment être dans l’offrande commune en Dieu si une jalousie larvée taraude le cœur à longueur de temps ? Comment être en Vérité en Dieu si l’on n’a pas tout fait pour régler les différends qui éloignent les uns des autres ? Se garder du ressentiment voire de l’incompréhension : tel est l’Evangile.

14 mars 2014

Christ nous demande de surpasser la « justice » des scribes et des pharisiens. Ce sont certainement des pratiquants exemplaires et loyaux de la loi. Mais ceux et celles qui sont du Christ sont appelés à sans cesse dépasser ce qui était bien pour un temps et qui s’est périmé pour mettre en œuvre l’aujourd’hui de l’Incarnation selon l’Esprit. Christ nous invite à ne jamais rester figés et à être des prophètes qui ouvrent des portes d’infini et fondent la foi dans des circonstances temporelles qui changent avec le temps. L’audace selon l’Evangile nous conseille de mettre le Vin Nouveau dans des outres neuves.

12 juin 2014

Pour un baptisé qui a en son cœur les mêmes sentiments que le Christ, se mettre en colère nie la prévenance, la douceur, la patience de l’Incarnation de Jésus. La colère est une contradiction majeure et meurtrière de la foi. La réconciliation avec un frère que l’on a bafoué est une démarche primordiale ; elle doit précéder l’offrande à l’autel. Telle est la logique de l’amour du frère qui est, comme moi, aimé de Dieu. Oui, c’est chaque jour que le Seigneur se concilie avec l’humanité. L’Eucharistie en est un des signes.

27 février 2015

La foi qui est Don de Dieu et accueil de l’homme traverse le temps, ne change pas. Elle ne peut que s’approfondir. Mais la culture dans laquelle les humains la vivent bouge et varie constamment. Les modalités pour dire la foi, en vivre et la célébrer, sont en constante mutation. Le don gratuit de Dieu accomplit la plénitude de chaque jour qui s’égrène dans la différence. C’est de cette manière, en se mettant à jour, que la justice surpasse celle vécue par les scribes et les pharisiens qui s’enlisent dans la fixité.

11 juin 2015

Tout ce que, avec cœur, nous présentons à Dieu, ne peut pas se réduire à une vague et simple intention, puisque nous sommes corps humains. Notre offrande doit se concrétiser dans le temps et dans l’espace. Il ne suffit pas de dire au Seigneur : « Je pardonne à untel », faut-il d’abord avoir au moins commencé une démarche de réconciliation. Tout ce qui est humain est déjà incarné dans le concret ou va bientôt l’être… Ainsi le mensonge s’estompe de nos vies et nous nous approchons de la vérité.

19 février 2016

Le fond de la foi chrétienne, c’est la Relation vraie, profonde, désintéressée, réciproque et pleine. La relation fraternelle sur terre trouve sa force, son dynamisme, sa plénitude, dans le courant divin trinitaire du Dieu unique qui est relation réciproque. C’est ce que l’Incarnation du Christ nous apprend. Il nous conduit jusqu’à cette apogée. C’est notre vie ordinaire et notre effort constant.

9 juin 2016

Avec son aide indéfectible, le Christ nous invite à faire en chacun de nous et entre nous la Vérité Vitale. Chaque jour, inlassablement, nous nous efforçons d’être le plus vrai possible dans nos relations. C’est un travail passionné et passionnant qui invente, corrige et fignole notre rapport à nous-mêmes, à la création, aux autres et à Dieu. Au risque de l’interprétation et malgré notre faiblesse, nous inventons tant bien que mal les démarches que nous souffle à l’oreille l’Esprit d’amour. Le Seigneur nous fait confiance, il sait notre faillibilité. Son pardon est notre force. Notre affrontement à la réalité alimente notre allégresse.

10 mars 2017

De quelle colère parle Jésus ? Il évoque sans doute les sentiments agressifs qui débordent du cœur et deviennent paroles ou actions méchantes contre autrui. Il existe des colères intérieures qui sont des révoltes contre l’insupportable. Elles se cantonnent souvent dans les limites du secret intérieur et nul ne les perçoit. Elles sont une sorte de révolution provoquée par l’injustice, l’horreur, le mal. Au fond de la conscience, elles expriment brutalement une répulsion spontanée et retenue. Elles ont besoin d’être pacifiées par le silence contemplatif pour devenir audace du dialogue pertinent, avisé, doux et humble. Dans ce cas? elles peuvent devenir humble dynamisme de la correction fraternelle empreinte d’amour et de respect.

15 juin 2017

Jésus rappelle que ni Moïse qui, sous la dictée de Dieu, écrivit une Loi pour un peuple rebelle, ni les prophètes qui ont tant bagarré pour maintenir ouverte la porte de l’espérance, n’ont parlé en vain. Ce qu’ils ont dit n’est pas périmé et à jeter. Il suffit simplement de replacer leurs paroles dans l’histoire de leur époque et de les compléter ou de les affiner par les apports d’Aujourd’hui et la Lumière de l’Infini qui brille là, maintenant et à l’horizon du temps. Ce qu’ont dit les anciens tenaillés par l’amour de Dieu et du peuple garde toute sa valeur si leurs paroles sont une dynamique, une porte ouverte, et une source permanente de nouveauté. Malheur à ceux et celles qui transforment en fruits secs, enfermés dans une boîte scellée, les paroles de Vie débordant en leur noyau de fécondité !

23 février 2018

« Laisse devant l’autel ton offrande et va d’abord te réconcilier ». Si tu te souviens, si en toi remonte le souvenir d’une cassure de la relation, si la communion entre toi et quelqu’un d’autre a volé en éclat, alors donne priorité à la réconciliation. N’ajoute pas un mensonge à un état de fait ! Fais d’abord cesser la béance, avant d’offrir à Dieu un « présent », alors que le passé est un véritable naufrage ! On ne peut rejoindre Dieu si l’on ne prend pas le chemin de la paix et de la charité entre des frères qui sont faits pour s’aimer comme Dieu les aime. Il y a là une priorité logique.

14 juin 2018

« Laisse-là ton offrande et va d’abord te réconcilier ». S’offrir soi-même à Dieu dans l’offrande qu’on lui présente réclame de faire une unité en soi-même. La première des offrandes que l’on doit présenter à Dieu, c’est la réconciliation et la paix avec ses proches. Si traîne dans notre conscience et notre cœur quelque hostilité entre notre prochain et nous, il faut avant toute chose tenter de se concilier et de se réconcilier avec lui. Dans beaucoup de familles mijotent des ‘brouilles’ au sujet des héritages ou même de ‘broutilles’ presque déjà ignorées. Il faut au moins tenter de les ‘débrouiller’ en priorité. Etre honnête ou ‘au net’ devant Dieu réclame cette démarche humaine.

16 juin 2019

On ne peut pas offrir si l’on n’est pas réconcilié. Comment donner du précieux à quelqu’un avec qui on est en bagarre ? Ce serait un acte qui relève du mensonge. Chaque humain est « enfant » de Dieu. Comment présenter une véritable offrande à notre Père si l’on est en colère et en hostilité contre un frère du même Père ? Si l’on veut éviter l’offense mensongère au Père, il faut se réconcilier d’abord avec son frère. C’est logique et l’amour rend nécessaire cette obligation.

6 mars 2020

L’Évangile selon Matthieu insiste pour que notre vie commune sur terre soit douce et bienveillante. Pas de colère, pas d’insulte, pas de médisance, mais de l’entraide fraternelle. Époux et épouses, aimez-vous, soyez fidèles à votre juste promesse ! Que votre oui soit oui, que votre non soit non ! La tendresse rendra supportable la différence des autres et même parfois leurs défauts. Bref, Jésus prêche la laïcité bien comprise. On ne peut pas être humain sans une humanité sereine. En vivant cette humanisme dans la prière et l’action de grâce, on se situe en désir dans la ‘relation trinitaire’.

11 juin 2020

Barnabé (né à Chypre) dont le nom signifie Fils d’encouragement ne fait pas partie du collège des ‘Douze’, mais on l’honore du titre d’apôtre tant il fut un fidèle et zélé compagnon de Paul qu’il accompagne dans ses première missions chez les païens. Il fut un des premiers convertis et s’attacha à vivre la « Bonne Nouvelle » et à la diffuser par son témoignage. Il se brouilla avec Paul, retourna à Chypre où, sans doute, il mourut martyr. L’Evangile que nous lisons aujourd’hui à la messe l’aurait peut-être convié à la réconciliation, mais il n’était pas encore écrit par Matthieu.

26 février 2021

Le chemin qui conduit à Dieu ne supporte pas la moindre fâcherie envers son frère. Inutile de courir à la messe si l’on entretient une rancune sévère contre l’un d’eux. Il vaut mieux aller le trouver et tenter de rompre le désaccord. Un élément fondamental de la vie chrétienne, c’est l’amour des frères, même s’ils ne pensent pas comme nous. Il se peut, par exemple, que l’héritage des parents devienne une brouille persistante, voire une fâcherie permanente. Un chrétien ne prend pas son parti de l’hostilité, mais s’impose l’impératif de réconciliation et de relation paisible.

10 juin 2021

Les chrétiens-confessants n’observent pas une religion du permis et du défendu, mais vivent d’une foi qui fréquente la conscience, la liberté, le cœur. C’est tout leur ‘être humain’ qui contribue à l’amour, au choix, au meilleur et, sans doute aussi, à l’affreux, au pire, à l’abject. Certes, la conscience s’éduque et apprend à réfléchir avant de poser un acte. Certains et certaines, pour différents motifs, ont perdu la raison et ne sauraient être tenus pour responsables de leurs actes ou de leurs pensées. Mais la plupart des humains ont une responsabilité et savent à des degrés différents user de leur liberté. La foi et la délicatesse des sentiments aiguisent leur conscience.