27 juin 2012
Il y a une cohérence entre « l’être de quelqu’un » et « les actions » qu’il mène. C’est pour cela que, dans la vie, il vaut mieux s’attaquer à modifier l’essence d’une personne que d’améliorer un tant soit peu ses comportements. La foi et la conversion visent à un changement radical par la greffe au Ressuscité, plutôt qu’à des coups de limes, même s’ils ne sont pas négligeables, pour arrondir les angles des actes qui déchirent et qui blessent.
26 juin 2013
Il ne s’agit pas de proscrire les faux prophètes, il suffit de les aimer et de ne pas hurler avec les loups « voraces ». Ils ont bien droit de vivre, ils ont même droit à notre écoute, il suffit de trier leurs propos, de discerner selon l’Esprit ce qui les agite et de ne retenir que ce qui peut nous conduire à un dialogue de vérité avec eux. Il y a des arbres qui ont besoin d’être greffés pour produire de bons fruits. L’Incarnation du Christ est le greffon de Dieu pour que les humains qui le veulent trouvent à partir de leur dynamisme « renouvelé et guéri » une fructification savoureuse.
25 juin 2014
Entrer en amitié, en confiance, ou en confidence avec quelqu’un est un choix réfléchi qui engage liberté, équilibre et avenir. Ce n’est ni un engouement, ni une mode, c’est une réciprocité, une sorte d’alliance, un contrat à temps déterminé. Les faux prophètes déguisés en loups ravisseurs existent. Donc avant d’entrer en intimité de paroles et de vie spirituelle avec quelqu’un, il est bon de prendre le temps de mieux connaître son interlocuteur privilégié et de considérer quels sont les fruits de son existence et de son ouverture à la lumière de l’Esprit. Chacun a besoin de ‘confident’ ; ce n’est pas la passion irréfléchie qui le choisit, mais une démarche bien résolue et paisible dans la prière.
22 juin 2016
Bien plantés dans la liberté de Dieu, nourris de la sève qui circule dans l’arbre du baptême, réjouis de produire des bons fruits au goût fameux du terroir, désireux de les offrir gratuitement aux passants, les chrétiens sont enracinés dans le monde. Ils vivent la laïcité comme Jésus à Nazareth. Ils sont comme tous les humains dont ils partagent la générosité, mais ils reconnaissent que leur beauté vient de Dieu et lui en rendent grâce. Ce qui est malingre les afflige, ils sont toujours prêts à être émondés pour produire des fruits délicieux et à partager le secret de leur production.
28 juin 2017
D’après Matthieu, les « Mauvais » savent donner de ‘Bonnes Choses’. C’est tout à leur honneur ! Mais alors, les « Bons », qu’est ce qu’ils donnent, sans doute comme les « Mauvais » car ces catégories sont fallacieuses ? Pourtant, si l’on dépasse les mentalités de cette époque, on peut penser que les « Bons » se livrent eux-mêmes avec tout ce qu’ils savent, tout ce qu’ils croient, tout ce qu’ils ont, tout qu’ils sont. Ils ne donnent pas des « Choses », mais du « Vivant ». Ils établissent de la communion qui, tout en étant dans l’ici et le maintenant, ouvre jusqu’à l’infini qui est toujours au-delà de la finitude. Ils ne donnent peut-être rien, mais ils transmettent le goût de la recherche, de la pensée, de l’offrande, et de la communion qui, elle, commence dans le temps et ne finit jamais.
De bons yeux et un juste discernement intellectuel ne sont pas suffisants pour se méfiez des faux prophètes et s’en garder. Il faut se tenir proche d’eux, si nous voulons pouvoir recueillir les fruits qu’ils produisent, les examiner et nous en abstenir. Nous vivons dans un monde de proximité. Tout est dit et donc tout est entendu, tout est montré et donc tout est vu. Il ne s’agit pas de fuir mais de se faire un jugement pour trier le faux et l’authentique. Tous les jours, nous fréquentons le grand marché de la modernité planétaire. Tout s’étale sous nos yeux. Les apparences peuvent être trompeuses. Il n’y a plus de catalogue qui nous renseigne a priori. L’Esprit travaille nos intelligences. Les discussions avec les frères et les sœurs que nous donne l’Évangile modèrent nos élans et ajustent nos acquisitions. Nous n’avons pas peur, nous sommes toujours dans l’apprentissage du bien choisir. C’est un vrai progrès de la liberté.
27 juin 2018
« Méfiez-vous des faux prophètes ». Ce ne sont pas les bateleurs, les séducteurs de foule, qui sont les vrais prophètes. L’Evangile nous invite à percevoir ceux que Dieu empoigne et qui se laissent empoigner par Dieu afin d’ouvrir l’avenir. Ce sont des pauvres qui ne cherchent pas leur propre gloire. A temps et à contre-temps, par leur vie, par leurs paroles, ils labourent la terre pour que germe le Don de Dieu. Ils ne pleurent pas leur peine, ils entrent eux-mêmes en conversion, et ne se soucient guère des résultats. Dans la mentalité de leur époque, ils parlent et agissent parce qu’ils sont, d’une manière ou d’une autre les précurseurs de la Parole et du Verbe.
26 juin 2019
Il faut certes écouter les bruits du monde et les rumeurs qui courent les rues, mais ce ne sont pas forcément des parole prophétiques, ce ne sont peut-être que mensonges ou fadaises qui se déguisent en véritables informations. Il faut vérifier sans cesse si ce que nous entendons est vrai, ou si ce n’est que du « raisin sur des épines ». Les baptisés chrétiens ne se laissent guider que par ce qui va vers la Vérité.
23 juin 2021
Pour savoir si nous sommes un bon ou un mauvais « arbre », il suffit de porter un jugement aussi juste que possible sur l’action que nous menons. Sans s’éplucher, il faut, de temps en temps, prendre du recul, faire retraite, seule ou accompagnée, pour établir le point sur le film de notre vie : où en est notre prière ? Avons-nous un engagement pour la justice ? Comment avons-nous envisagé notre culture religieuse et laïque ? Il existe certainement d’autres points à examiner, mais chacun les trouvera pour son bonheur et celui de ceux et celles qui vivent près de lui.
Article précédent
Matthieu 7, 21-27
Article suivant
Matthieu 7, 7-12