14 août 2013
Deux, ce n’est pas beaucoup. C’est même vraiment peu. Ce n’est que le début du pluriel… Et pourtant, si deux baptisés se mettent d’accord pour demander à Dieu de les aider et s’ils se mettent en route ensemble pour accomplir leur projet selon l’Evangile, ils réaliseront ce qu’ils ont demandé conjointement dans leur prière. Croyons-nous vraiment qu’une vue de foi la plus épurée possible soit vraiment efficace ? La confiance ouvre une voie !
13 août 2014
Le pardon est une œuvre de résurrection entre humains. Parce que nous sommes tous des êtres faillibles, chacun insuffisant, tous limités, et que, sans le vouloir ou par préméditation, nous pouvons nous faire souffrir les autres et même casser les solidarités dont nous avons besoin pour vivre en société, au jour le jour. La proposition du pardon offerte et acceptée est une nécessité d’existence en commun. D’une certaine manière, il est une obligation, pleine de délicatesse, pour qu’il y ait un peuple cohérent. Pour les chrétiens, c’est une fête illuminée de la joie de Pâques.
7 septembre 2014
Avant de remuer en public les différends qui opposent deux frères ou sœurs dans la foi, il est évident qu’il vaut mieux pour eux et leur entourage qu’ils se rencontrent discrètement et tentent de s’accorder comme on peut le faire entre deux personnes imparfaites : avec humilité et vérité. L’Evangile nous demande de ne pas laisser traîner des conflits qui finissent toujours par s’envenimer. La sagesse populaire proclame qu’il vaut mieux un mauvais accord qu’un bon procès. Ce qui est bon sens humain est une « obligation » entre deux personnes qui se nourrissent l’une et l’autre du Corps du Christ.
12 août 2015
Il se peut que la vie fraternelle laisse apparaître une faille dans le comportement de celui ou de celle qui est proche. Alors surgit la délicatesse de l’amour et, dans un face-à-face discret, la tendresse trouve les mots qui invitent à la conversion. Pas d’agressivité, pas de déception, pas de lamentation, pas d’amertume, mais une aide délicate et en pente douce. Commence un vrai chantier de patience, si bien que la faille d’autrui est une occasion de renouvellement pour les deux qui entrent dans un dialogue pétri de fraternité.
16 août 2016
L’amour du frère va jusqu’à la tendresse de m’adresser à lui avec délicatesse pour lui signifier des errements dans son comportement public. Il ne s’agit ni de le juger et encore moins de le condamner, mais de l’avertir d’un danger qu’il n’a pas vu et qui peut nuire à lui ou à d’autres. Cette remarque n’est ni hautaine, ni présomptueuse. Elle se prépare dans l’oraison, le discernement, l’humilité, et conduit ensuite à un accroissement d’amitié et, peut-être, à la prière commune. Ce n’est pas sévérité, mais douce fraternité mise en acte.
10 septembre 2017
La vie sociale, la vie communautaire, le choix « convivialiste », rendent plus ou moins insupportables les fautes répétées de comportement d’un individu. D’autre part, il est affligeant de constater que quelqu’un dégrade sa personnalité par un défaut qui le ronge. C’est un devoir de charité que de l’avertir et de l’aider à s’en sortir pour son propre bonheur. Mais, pour opérer une telle démarche, cela demande un véritable amour désintéressé, une délicatesse éprouvée, une compétence psychologique. Chacun est responsable de ses proches. Par amour, il en « répond ». C’est pour cela qu’il est tenu de parler ou d’agir. Ce n’est pas pour sa propre tranquillité que l’on intervient, mais bien pour que l’autre soit pacifié en lui-même et « augmente » en bonheur.
12 août 2020
Si la foi réunit deux ou trois croyants en Jésus, alors le Christ Ressuscité les unit en communion. Il est Vivant parmi eux. Ce Mystère est grand. Il fonde les Églises chrétiennes. Ce ne sont pas les ‘structures et les dogmes’ qui sont d’abord fondateurs des rassemblements ecclésiaux, mais la communion au Dieu incarné en Jésus-Christ. Cette vérité profonde traverse les cultures. Elle éclaire l’avenir.
6 septembre 2020
Dans ce passage de l’évangile de Matthieu, le prochain est un frère ou une sœur baptisé. Que nous soyons proches ou éloignés, nous avons le même Père. Nous vivons la même communion fraternelle, mais il se peut que la zizanie brouille notre relation. Pire ! Que l’agressivité s’instaure entre nous. Que faire ? Raccommoder ce qui est faussé. Un simple re-proche est peut-être suffisant. On s’explique, on se pardonne, la relation devient encore plus profonde qu’avant. Il se peut que nous ne parvenions pas à rétablir la vraie communion… Alors, notre conflit intime devient une affaire communautaire : que des frères et des sœurs viennent à notre secours pour favoriser le pardon ! S’il y a échec, on entre dans le drame !
11 août 2021
Je pense que les farouches défenseurs du pardon ont à leur disposition plusieurs manières de vivre la réconciliation qui est toujours, une grande victoire intime ou communautaire. La première : l’offenseur et l’offensé en parlent en tête-à-tête et retrouvent le sourire : ce n’était qu’un nuage, un ‘souffle’ spirituel l’a chassé. La deuxième : trouver « un » arbitre juste et paisible qui propose une solution simple et profonde, applicable dans la joie. La troisième : réunir trois, quatre personnes, réputées pour la droiture de leur avis et leur demander une consultation. La quatrième : en parler en communauté d’Église pour qu’elle prie et obtienne, par ses conseils souverains, un apaisement clair. Bref, ce qui importe avant tout, c’est le pardon qui est pour les deux parties opposées une victoire, sans vainqueur ni vaincu. Nous ne sommes qu’une société d’imparfaits en communion désirée et réelle les uns avec les autres. Notre joie est de témoigner du triomphe de l’Amour trinitaire.
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