Matthieu 13, 31-35

30 juillet 2012

C’est en « disparaissant », alors qu’il est pétri dans trois grandes mesures de farine, que le levain la transforme en pâte. Il faudra cuire cette dernière pour qu’elle devienne nourriture appétissante. Par son rayonnement de chaleur, le four symbolise pour moi l’ardeur de l’amour fraternel.

28 juillet 2014

Il se peut que les Eglises chrétiennes soient destinées à être minoritaires dans le monde pour échapper à la tentation dominatrice du pouvoir et du sacré. Je suis de ceux qui pensent que les chrétiens au 21ème siècle sont, grâce à la bienveillance de Dieu, minoritaires dans un monde laïque et qu’il faut qu’ils s’en tiennent de toutes leurs forces à l’offrande, à l’action de grâce, au nom de tous les humains et au témoignage de la Parole et de l’Amour.

27 juillet 2015

Chacun est appelé au plein emploi des qualités de sa personnalité. Devenir le meilleur possible pour partager le plus possible avec autrui afin de bâtir une société la plus fraternelle possible. Je crois que c’est ainsi que le Seigneur nous appelle pour nous aimer les uns les autres comme il nous aime chacun et tous à la fois. Cette manière de vivre et de progresser chacun pour tous est en même temps une démarche laïque et, pour un croyant, une conversion sans autre terme que la mort.

31 juillet 2017

Un homme ou une femme, un humain, a planté dans un coin de terre, ici ou là, une graine de moutarde. Ce n’est vraiment pas grand-chose. Mais l’initiative humaine, ajoutée à la fécondité de la terre, a permis à cette petite graine de devenir l’une des plus hautes plantes potagères du jardin. Trois éléments – le travail, la terre et la graine – ont donné une plante qui, elle même, donnera multitude graines pleines de puissance. Le petit peu peut beaucoup, s’il sait se conjuguer. Le Verbe de Dieu est aussi et avant tout une ‘conjugaison’. Quand le temps sera venu, planté à Nazareth, une très petite bourgade, le Verbe de Dieu révolutionne le monde et, au début, ils ne seront qu’une douzaine avec lui.

30 juillet 2018

« Jusqu’à ce que toute la pâte ait levé ». Un presque rien, plein de ferment dynamique, peut se mêler à trois mesures de farine et disparaître dans l’enfouissement. Ce ‘petit peu’, ce ‘petit reste’ de la pâte d’hier, fera son œuvre. Nul n’en retrouvera la trace, mais il aura réussi. La pâte ne sera plus épaisse et compacte. Après cuisson, elle deviendra dorée, appétissante et roborative. Un petit nombre de baptisés confessants enfouis dans la foule immense ne la rendra pas forcément chrétienne mais transmettra au moins la joie d’être délectable. C’est beaucoup.

27 juillet 2020

Qu’une graine de moutarde devienne un arbre me semble un peu exagéré, mais c’est vrai qu’elle atteint une grandeur insoupçonnée au moment de son enfouissement. Cette comparaison permet d’estimer la « force » qui, cachée en nous, a besoin de grandir et de s’épanouir, pour porter et donner la fructification qui lui est propre. La moutarde n’est pas du blé, mais l’un et l’autre donnent le moment venu, leur pleine mesure savoureuse pour la satisfaction de ceux qui les moissonnent et les consomment. Cela conduit à nous interroger, chacun et chacune, sur la manière que nous avons employée pour donner à ceux qui nous sont confiés la chance différente qu’ils portent en eux. C’est ainsi que se construit la société et s’épanouissent les personnes.

26 juillet 2021

Ce n’est pas de la grosseur de la semence que dépend l’efficacité de son avenir, mais bien de la force ‘cachée’ en elle qui s’offre et se déploie. Seuls les simples et les pauvres sont conviés dans le Royaume des Cieux. Les puissants et les riches tiennent trop de place pour loger leur suffisance démesurée. Je trouve encore plus significative la parabole du levain. La pâte, faite d’éléments simples (eau, farine, sel), le dévore totalement. Elle en tire bénéfice. Elle lève et on ne trouve plus trace du levain. Il a fait son œuvre.

Discours parabolique

30 juillet 2012