24 octobre 2012
Celui ou celle qui a beaucoup reçu de dons n’a pas seulement été comblé pour lui ou pour elle. Digne de confiance, il ou elle estime librement ce qu’il ou ce qu’elle peut partager avec d’autres. En Christ, nul n’est propriétaire ; il est intendant de la bonté de Dieu. Son plus grand trésor, c’est l’amour que Dieu lui porte. Il le partage. D’ailleurs, plus il l’offre, plus il grandit.
23 octobre 2013
Il nous faut entrer dans la patience de Dieu qui connaît les humains et les aime comme ils sont, c’est-à-dire impatients, pressés, irrités par l’attente. Dans « l’économie du temps », les mûrissements ne se font pas en un instant. Il faut beaucoup d’amour et de confiance pour veiller dans la paix et guetter avec douceur le retour de celui ou celle que l’on aime. Ne jamais fermer son cœur, être toujours prêt à accueillir, s’apprend en fréquentant dans la prière et l’adoration le Dieu patient qui ne s’irrite jamais des lenteurs humaines.
22 octobre 2014
Attendre, entrer et demeurer en patience, proscrire l’impatience de sa vie journalière sont autant dons de Dieu qu’exercices journaliers d’assouplissement de la vie intérieure. La patience est presque toujours sur terre un prolongement de la Bonté. La patience c’est du temps offert à Dieu et aux autres : à Dieu pour lui demander de le fréquenter déjà maintenant dans son Eternité, à autrui pour lui donner le temps de s’approcher et de connaître la joie de la rencontre.
21 octobre 2015
Pierre est inquiet et il veut savoir à qui d’entre eux le Seigneur s’adresse en parlant d’une manière générale. Il en est pour ses frais ! Le Christ laisse à chacun le soin et la responsabilité de comprendre ce qu’il veut dire. Jésus respecte trop la liberté de chacun pour dicter un comportement ou formuler un demande précise. Il laisse à tous et à chacun le soin d’interpréter et de découvrir ce que l’amour fait comprendre et ce que l’intelligence délicate va faire mettre en œuvre.
19 octobre 2016
Dans le Royaume des Cieux, c’est-à-dire dans la bonté de Dieu, nul n’est surchargé. Tous ont droit de vivre allégrement avec aisance, simplicité et plénitude. Aucun ne succombe, écrasé par la culpabilité des prescriptions générales non accomplies. Chacun marche à son pas : sans lambiner, ni se presser. Chacun offre tout ce qu’il a, tout ce qu’il est. Son offrande est à sa mesure. La grâce de Dieu et la bienveillance des frères et des sœurs lui permettent de se bien connaître. Il vit une estimation honnête de lui-même et se met au service de tous. Bref, il vit à fond, sans plus ni moins. La justice miséricordieuse de Dieu ne lui en demande pas davantage.
24 octobre 2017
Le maître qui vient est un discret. Il frappe avant d’entrer. En lui, aucune violence ! Il ne s’impose pas. Il sollicite. Si ce maître est accueilli, il ne se conduira, ni en despote, ni même en propriétaire. C’est lui qui prendra la tenue de serviteur pour servir les serviteurs. Je crois ce verset fondamental. Le Christ ne s’est pas « prévalu de sa condition divine, il est devenu serviteur pour faire réussir l’humanité et être le plus court Chemin pour aller à Dieu ». Il est efficace et doux dans son humilité. A la table particulière de chacun, il sert avec précaution ce qu’il est : l’autel et l’offrande.
25 octobre 2017
Je crois que chaque baptisé qui vit dans la joie son baptême est un gérant avisé et patient qui passe son temps à distribuer ce que le Seigneur lui a confié. Il partage le don inépuisable qu’il a reçu. Plus il donne, plus en lui l’abondance surabonde. De diverses manières, il passe son temps à partager ce qu’il « est » par nature et par grâce et ainsi, en lui, pas d’impatience parce il agit selon ce qu’il a librement choisi. Il est heureux et paisible. La fidélité ne lui pèse pas car il fait ce qu’il aime faire (c’est-à-dire ce qu’il sait faire) pour contribuer à la réussite matérielle et spirituelle de ceux et celles qui l’entourent et qui lui sont confiés par son état de vie.
24 octobre 2018
« Le bon intendant veille et fait tranquillement son travail ordinaire ». Interpréter une parabole est toujours un risque. En groupe ou tout seul, le baptisé en cherche le message pour en vivre le plus fidèlement possible. L’intendant dont Jésus parle ici n’est pas seulement un serviteur avisé : c’est un fidèle ami. Sans inquiétude, il voit loin et discerne avec exactitude celui qui s’approche. Il veille et sur les biens et sur tous les amis de son ami. Si, dans la nuit ou la journée, son ami vient, il ouvrira les portes, avertira tout le monde ; alors toute la maisonnée accueillera le visiteur. Jésus Ressuscité s’approche constamment de son peuple. Il n’a pas d’heure pour venir : il compte sur le ‘veilleur-ami’ pour que les uns et les autres, avertis, ne manquent pas les rendez-vous journaliers de l’Heureuse Nouvelle. Le veilleur-ami est un baptisé.
23 octobre 2019
Nous sommes des intendants fidèles. Qu’ils le reconnaissent ou non, tous les humains sont gérants ensemble d’un patrimoine commun : la planète Terre et ses habitants. Les baptisés chrétiens ont reçu cette tâche, non seulement du fait de leur naissance, mais aussi de leur renaissance par le don du baptême. La fraternité baptismale les ouvre à un double devoir d’assistance de la nature et des personnes. Ils sont ‘re-nés’ serviteurs. Ils entrent avec intelligence et cœur dans la motion paternelle et bienveillante de Dieu.
20 octobre 2021
A mon sens, la vie humaine est une douce et paisible tension entre « source divine » et « racines culturelles », entre l’éternité et le temps, entre l’infini et l’espace. Une époque sans transcendance est stérile. Une vie sans racines culturelles est asociale et sans ‘saveur’. La foi est transcendante. Elle n’est pas forcément chrétienne. Toute vie humaine puise, pour exister, dans la culture qui varie selon le temps et l’espace. Les chrétiens ont choisi en Jésus le chemin qui conduit à la relation trinitaire. La laïcité porte en elle des aspects transcendants qui ne sont pas des absolus : par exemple, les valeurs reconnues par tous demandent à chacun un dépassement quotidien de l’égoïsme individuel vers le ‘bien commun’. Les citoyens chrétiens et les citoyens véritablement laïques ont une marche commune : ils connaissent en eux une tension où le je se marie au nous.
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