Luc 2, 16-21

1er janvier 2013

La contemplation est une mémoire vivante. C’est dans son mystère propre que chacun puise les éléments de sa prière, de son action de grâce, de son offrande. L’histoire de la relation avec Dieu et les événements qu’elle a engendrés, suffisent à nourrir la joie d’une présence et le dynamisme d’un amour fidèle. Le cœur des intimes de Dieu est un grand livre. Sur chaque page, sont gravés en relief les récits lumineux d’un dialogue fondateur. Oraison.

1er janvier 2014

Comme presque toutes les femmes et tous les hommes de toutes les générations du monde, Marie garde dans sa mémoire vive et émue les événements majuscules qui ont marqué sa vie et l’enchainement de son existence sur terre. Elle les relit, elle les relie, elle fait un tissu  des « merveilles » qu’elle a vécues. Sa vie quotidienne de chaque jour est éclairée par son histoire, et son passé prépare l’avenir qu’elle va inventer au fil des jours de son existence. L’Annonciation, le Mariage avec Joseph, Bethléem,  Nazareth, le pèlerinage à Jérusalem, Cana, la visite à son Fils Jésus, le pied de la Croix, le séjour chez Saint Jean, la prière au milieu des apôtres. Tout lui fait vivre le mystère d’amour et d’intimité avec le Christ.

1er janvier 2015

Recevoir les événements, les accueillir, les méditer, en faire sa nourriture, pour offrir l’histoire du Monde et lui donner en communion avec le  Christ une portée d’éternité c’est tout le mystère de la vie de Marie et le nôtre. Par le baptême nous sommes des « porteurs » de Christ, non pas meilleurs que tous les autres humains mais pour, au milieu d’eux, dans le silence, être en action de grâce.

1er janvier 2016

En Marie, les événements se bousculaient. Elle les accueillait comme venant de Dieu. Elle ne savait sans doute pas la signification de chacun et sa foi avait grand peine à les trier par ordre d’importance, mais la confiance guidait son adoration. Se passaient en elle et autour d’elle « des choses » qui la dépassaient, mais elle restait paisible. Dieu veillait sur elle et accomplissait sa promesse. Elle, elle demeurait dans le Oui.

1er janvier 2017

Après avoir entendu un message venu d’un ailleurs mystérieux, les bergers se concertèrent et décidèrent d’aller ensemble à Bethléem pour voir de leur propres yeux ce qu’ils avaient cru entendre de la part des messagers qui les avaient rejoints la nuit dans les champs. Ils se hâtèrent tant ce qu’ils avaient écouté leur semblait insolite et merveilleux. Ils découvrent un couple qui venait d’accueillir un bébé. L’enfant reposait dans une mangeoire. Ils racontent alentour et on dirait que plus ils racontent plus ils entrent dans l’allégresse. Le Seigneur, le Christ sauveur, n’est qu’un enfant et sa mère médite dans son cœur. Les bergers «gens simples » n’ont pas besoin de signes fracassants, ils glorifient et louent Dieu, ils ont compris que la «simplicité humaine » porte en elle un message étonnant.

1er janvier 2018

« Marie médite ». Marie, comme toutes les mères qui viennent d’accoucher, est à la fois lasse et joyeuse. Elle contemple son bébé. Elle le trouve ressemblant à tous les nouveau-nés. Elle se souvient de la visite de l’ange Gabriel et de la réponse qu’elle a faite au messager de Dieu. Elle a besoin de toute sa foi et de sa confiance au Très-Haut pour échapper au doute, voire au désarroi. Elle prononce en elle-même un deuxième oui. Elle a mis au monde « Dieu sauve ». En Jésus, elle reconnaît l’enfant de la promesse. En lui, elle admire celui qui est infiniment plus grand qu’elle. Elle est dépassée et paisible. La méditation est sa seule solution. « Le Puissant fit pour moi des merveilles. Je veux bien à ma manière contribuer au Salut du Monde ». Et elle donna le sein à son bébé qui criait.

1er janvier 2020

Marie s’étonnait toujours d’avoir mis au monde la Parole de Dieu. Elle avait été choisie pour contribuer à l’Incarnation. Ce mystère dépassait ce qu’elle pouvait exprimer, mais elle le gardait vivant au cœur de sa vie intérieure. Elle en nourrissait ses jours et ses relations journalières avec ceux et celles qui la visitaient ou qu’elle rencontrait. Tous et toutes en étaient, comme elle et avec elle, plongés dans le stupéfiant secret de l’amour de Dieu.

1er janvier 2021

Les bergers s’encourageaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé. Ce doit être important puisque les ‘anges’ se sont dérangés pour nous ». Ils s’attendaient peut-être à découvrir du ‘merveilleux’ et ne trouvent qu’un bébé emmailloté, avec son père et sa mère. Rien d’extraordinaire, que de l’ordinaire ! Mais ils « voient » ce que beaucoup d’autres plus instruits ne voient pas : ils découvrent une concordance entre le message des anges et le banal de la ‘crèche’. Ils racontent leur ‘déplacement’. Marie en est « réconfortée » et médite en son cœur.