Luc 18, 9-14

9 mars 2013

« Les convaincus d’être des justes », bouffis d’orgueil et de suffisance au point de se croire « supérieurs » aux autres, de ne plus se mettre à leur écoute, voire de les mépriser par un sentiment hautain à leur égard, s’ils ne se convertissent pas pour s’ajuster aux messages des « pauvres de cœur par amour », ne trouvent pas leur place dans la société du quotidien et parmi les « disponibles » de l’Evangile. Ils se sont exclus du réalisme humain.

27 octobre 2013

Celui ou celle qui ne se compare pas à autrui mais accepte d’être simplement ce qu’il est lui-même devant Dieu, devant les autres et en même temps devant sa juste conscience, celui-là ou celle-là n’est ni jaloux, ni envieux, ni orgueilleux… Il est tout bonnement excellent, vrai et utile à la société, en tenant hardiment sa place unique que nul autre ne peut remplir. Chaque humain dans sa banalité est indispensable pour la réussite de tous.

29 mars 2014

Le pharisien se glorifie de sa pratique religieuse et cherche en elle un quitus par rapport à Dieu. Il vit dans un brouillard d’hypocrisie. Au contraire, le publicain-pauvre trouve dans son cœur la vérité de ce qu’il est, le reconnait et n’en a pas honte, il est simple, sans mensonge. Il supplie Dieu de le considérer avec bienveillance et miséricorde. Le premier se leurre, le deuxième sonne juste et vrai. Il croit que c’est la miséricorde de Dieu qui l’élève. Le pharisien, dont les pratiques sont pourtant belles, vit dans l’illusion. Il est à côté de la plaque !

14 mars 2015

Le pharisien, pourtant pétri de religion, est trop plein de lui-même. Il n’a aucune place en lui pour accueillir la tendresse de Dieu qui donne faim et soif de la miséricorde. Le publicain, lui, a découvert tout ce qui lui manquait. De plus, à cause de sa profession, il est méprisé. Mais il a conscience de son indigence. Grelottant d’insuffisance, il se faufile parmi les soi-disant « parfaits » et, à genou, il supplie Dieu d’avoir pitié de lui, pauvre pécheur. Il est comblé. Le Seigneur l’élève jusqu’à lui.

5 mars 2016

Le pharisien et le publicain étaient deux hommes pieux puisque l’un et l’autre montaient au Temple pour prier et adorer Dieu. Mais le pharisien avait une piété pleine de suffisance. Il se cramponnait aux rites et se permettait de se comparer à ceux qui n’étaient pas de sa spiritualité belle et pointilleuse. Le publicain ne se faisait pas d’illusion sur lui-même, il attendait tout de la miséricorde de Dieu à son égard. La véritable humilité engendre la vérité et accorde à la bonté de Dieu.

23 octobre 2016

Se satisfaire de nos pratiques religieuses comme si elles étaient par elles-mêmes une assurance de vie éternelle et un livret de caisse d’épargne pour le Ciel serait une grave erreur et, de plus, serait le contraire de la Parabole du Pharisien et du Publicain. Il ne s’agit pas non plus de se morfondre et de se déprécier. Il suffit d’être juste, vrai, simple, honnête et de vivre en Christ, d’une manière ou d’une autre, l’offrande de la prière, de la reconnaissance, du pardon. C’est modeste mais, répété chaque jour, cela tisse une étoffe belle et inusable pour l’habit d’invité à la convivialité de Dieu. 

10 mars 2018

« Certains étaient convaincus d’être justes ». Dans l’Evangile ne sont justes que ceux et celles qui sont ajustés à Dieu par Jésus, le Christ. C’est lui qui, par son incarnation, a ajusté tous les humains à son Père. Les baptisés confessants sont ceux et celles qui ont eu le privilège de le connaître et de le reconnaître. Leur privilège est une lourde charge. Ils ne peuvent la porter que si l’Esprit, Père des pauvres, les rend pauvres et clairvoyants sur leur pauvreté. Cette indigence ne les écrase pas. Ils se reconnaissent imparfaits. A leurs pas, habités par le Ressuscité, ils cheminent dans l’humble vérité. Leur bonheur est de pouvoir partager leur joie. En eux, pas de gloriole. Ils ne sont que ce qu’ils sont. Leur modestie les rend aimables. Ils partagent leur «  petit peu » qui devient « abondance » dans le cœur de ceux et celles qu’ils croisent.

10 mars 2018

« Dieu seul est bon. Il donne, il se donne, il confie Jésus aux humains ». Quand les temps furent mûrs, quand les prophètes eurent suffisamment préparé un peuple pour que Jésus prenne racine sur terre, alors en lui, Dieu s’incarna. La Bonté de Dieu a demeuré parmi nous. Le Verbe s’est fait chair. Grande est notre reconnaissance amoureuse car il a visité notre terre. Il nous a fait l’aumône de son Fils. Il a partagé avec nous. Si nous, avec nos petits moyens, nous ne partageons pas, si l’aumône, quelle qu’elle soit, est absente de nos vies, alors nous ne vivons pas au ras-de-terre la Bonté de Dieu, et c’est bien là qu’est notre tristesse.

27 octobre 2019

Celui ou celle qui désire être le plus juste possible ne nie pas ses qualités, mais il s’interroge non seulement sur leur origine mais aussi sur sa manière de les gérer pour le bien de tous ceux qui l’entourent. Chacun a de la valeur, chacun concourt à sa manière au bien collectif. Sa vraie pauvreté humble est de donner tout ce qu’il est et devient. Il n’en tire aucune gloriole. Autant qu’il le peut et si peu qui le puisse, il agit pour la justice sociale et la fraternité. C’est un vrai ‘pauvre’.

21 mars 2020

Les pharisiens prient, ils sont même pieux. Ils observent scrupuleusement la Thora. Ils sont ‘bien vus’ du peuple qui leur reconnaît de la vertu. Il arrive que quelques-uns soient ‘satisfaits’. Ceux-là sont pleins d’eux-mêmes. En matière religieuse, ils n’ont besoin de personne. Ils suivent la Loi et cela leur suffit. Ils ont beaucoup de difficultés pour accueillir la spiritualité de Jésus. Il aime trop les pauvres, les pécheurs, les affligés. Il est venu pour les affamés de justice, de paix, de miséricorde et de compassion. Il prêche l’amour fraternel et se réjouit de l’humilité de ceux qui marchent avec lui. Bref, on peut dire que les chrétiens authentiques ont besoin de la « foi qui sauve » tandis que beaucoup de pharisiens portent la cuirasse rigide de la religion et que cela leur suffit.

13 mars 2031

Être lucide sur soi-même demande beaucoup d’humilité. Devant Dieu, faire la vérité en soi est une entreprise qui ne supporte pas la tricherie. N’être simplement que ce que l’on est sans plus ni moins, exige une fine intelligence et une pauvreté du cœur. Pas d’illusion, ni d’orgueil bouffi, ni de misérabilisme lamentable ! Oser connaître ses lacunes, voire ses péchés, non seulement ne ravage pas la conscience, mais commence un chemin de conversion. Il est nécessaire de grignoter chaque jour pour l’amoindrir ce qu’il y a de trop ou de pas assez. La vérité suppose la patience envers soi. Le reste découle de la bonté de Dieu. Son amour ne va jamais plus vite que nos lenteurs. Il nous aime trop pour nous affoler.