Je profite du changement d’évêque à Lyon pour demander une retraite effective en 2003.
Permission m’est accordée. Pendant les onze ans suivants, j’habiterai encore dans l’appartement qui m’a été prêté pendant plus de trente ans par des propriétaires différents.
Je m’initie au maniement de l’ordinateur. Ma correspondance s’amplifie. Mes archives se classent.
Je reçois beaucoup, j’écoute, je conseille. Je rends visite. Je commente les Ecritures. J’essaye de me faire une idée des temps qui viennent. Je participe à des groupes de recherche pastorale et spirituelle. Je prêche des retraites. Je dialogue avec des amis qui ne partagent pas ma foi chrétienne. J’ai un ministère presbytéral à la billebaude.
Mes jours sont très occupés. J’apprécie ce temps paisible qui me permet de relire ma vie et de rendre grâce dans la paix. Chagrin de la mort de parents et d’amis. Joie de pouvoir encore découvrir des aspects nouveaux de la société laïque que m’apporte chaque jour l’actualité politique, sociétale, littéraire et religieuse. C’est à ce moment-là qu’avec quelques amis et amies, nous avons créé au sein de la Fondation de France, la fondation « Après Tout » dont on peut actuellement lire le site sur internet.
Le décès de mon ami Paul Huot Pleuroux me rappela tout ce que nous avons réfléchi et mis en œuvre ensemble. La dernière chose que nous avons réalisée en commun, c’est les rencontres de Taulignan avec quelques évêques étrangers d’autres pays de l’Europe.
En 2014, j’entre à ‘Ma Maison’ chez les ‘petites sœurs des pauvres’ dans le quartier de la Villette. J’ai encore la chance d’accueillir beaucoup de visites et d’être accueilli par nombre d’hommes et de femmes jeunes ou moins jeunes qui sont pour moi de vrais messagers de Bonne et Féconde Nouvelle.
Un autre temps : maintenant.
Avec joie et gratitude, je reconnais que d’une manière ou d’une autre, toute ma vie a été heureusement façonnée par la confiance, la relation, la réciprocité, la rencontre, l’écoute, la parole et l’écriture. Je crois avoir vécu tout cela et dans la foi et dans la laïcité. Il me reste à bien mourir (mais cela ne m’appartient guère) dans cet élan de bonheur fait de chagrins et de joies
23 août 2024
Article précédent
Vers la fin d’un parcours (1995-2003)