Dans l’aventure d’une fondation

Logo de la Fondation Après-Tout

Dans une lettre adressée aux membres de sa famille et à ses amis, au moment de Noël 2009 et du Jour de l’An 2010, Christian Montfalcon explique pourquoi il s’est engagé à créer une Fondation.

Durant l’année 2009, Malgré (ou à cause, je ne sais) de mon statut d’octogénaire, j’ai eu le désir, avec quatre amis, de parier sur l’avenir et de créer une Fondation que nous avons appelée Fondation Après-Tout. Ce nom baroque veut signifier que, lorsque l’on a tout fait et que l’on n’a pas réussi totalement, il y a encore quelque chose à entreprendre. Jamais rien n’est définitivement clos. Il y a encore un possible !

Je me suis dit que, pour les fêtes de Noël et du Jour de l’An, je vous donnerais en cadeau les lignes que je me suis écrites à moi-même pour mieux comprendre ce que je voulais faire en me lançant dans l’aventure d’une Fondation. Ce fut sans doute pour moi une préoccupation majeure durant toute l’année 2009. Ne vous lassez pas et lisez jusqu’au bout le pourquoi de ma détermination personnelle…

Mes quatre amis [avec qui je l’ai fondée] n’ont pas forcément les mêmes motivations que moi mais, quoique différentes, elles sont analogues et ont la même audace.

Pourquoi donc ai-je désiré fonder « Après Tout » ?

Mes maîtres à penser des XXème et XXIème siècles ont été et sont encore :

Je devrais citer beaucoup d’autres noms qui me sont chers (notamment parmi les soignants) et qui, comme ceux et celles que j’ai nommés ci-dessus, m’ont ouvert à l’intelligence de notre époque et à la culture de connivence et de réciprocité : celle qui fait les dialogues à pied d’égalité dans la condition humaine et permet de guérir et ainsi de goûter à une expérience toujours nouvelle : celle de ne pas être écrasé par la fatalité.

Tous, j’ai aimé les lire, les écouter, les admirer et réfléchir à partir de leurs écrits.

D’eux, je n’ai rien retenu de très précis, si ce  n’est quelques phrases éparses ou  leurs sympathiques marottes de chercheurs passionnés d’une pensée ajustée. Mais ils ont totalement imprégné ma manière personnelle de lire le monde, la société, l’homme, l’histoire, et d’en faire mon pain quotidien, celui que je mange pour subsister comme personne solitaire et celui que je partage au fil des jours pour me maintenir en vie avec d’autres, afin de faire société conviviale avec eux.

C’est à cause d’eux, mes maîtres à penser, pour honorer leur mémoire, contribuer et poursuivre, même petitement leur œuvre immense, que j’ai désiré contribuer à établir la Fondation Après-Tout.

Selon moi, cette fondation voudrait apporter son aide solidaire à ceux et celles qui, « battus et blessés de l’existence », ont particulièrement connu la maladie, la fragilité, la vulnérabilité, le handicap mental, le drame de la marginalisation sociale…

Pourtant la Fondation Après-Tout n’a pas pour visée directe les usagers des institutions sanitaires, sociales ou judiciaires. Mais elle fait le pari de respecter, d’aider, de concourir à la formation philosophique, de promouvoir les professionnels et les bénévoles de ces mêmes institutions (notamment par l’attribution de bourses de formation, de subventions pour le soutien de colloques et de séminaires, par des aides pour l’édition et la publication. Ce sont eux, par la qualité de leur présence, de leur compétence, de leur hauteur de vue humaniste, qui seront les meilleurs agents de la présence « libératrice » et de la promotion aussi bien des personnes que de la société.

Puisse la Fondation Après-Tout, sous l’égide de la Fondation de France, soutenir dans les prochaines années ceux et celles qui travaillent, par profession ou bénévolat, à ouvrir notre temps à la ‘cicatrisation’ de toutes les vulnérabilités, à la liberté de l’esprit, à la justice vraie de la société, équitablement ajustée à chaque personne.

Bon Noël à Chacun et à Chacune…
Heureuse Année 2010 à tous.

Christian Montfalcon

Biographie

25 décembre 2009