Vers les années 42 ou 43, j’ai vu la Saône complètent gelée par endroit. Au pied de l’école vétérinaire, des patineurs glissaient sur la glace de la rivière. C’était extraordinaire. D’habitude, en hiver, la Saône ‘charriait’. De larges morceaux de glace flottaient en descendant le courant jusqu’à la Mulatière. Bigre, il faisait froid !
Parfois, en décembre ou janvier, la neige prenait possession de Lyon et la municipalité recrutait une armée de chômeurs pour déblayer les rues. Le tram qui devait monter à Saint-Cyr renâclait. Il refusait l’obstacle du gel : ses roues patinaient !
Par contre, souvent, le mois d’août connaissait des chaleurs épouvantables. Au point que mon père « prenait position » en quittant son gilet. Nous étions stupéfaits.
Les savants disaient alors que ces extrêmes climatiques étaient normaux. Depuis toujours, Lyon supportait un climat « continental ». Tout était donc dans l’ordre de la nature !
Depuis ce temps mémorable, l’ambiance a complètement changé. Les hivers se sont assagis et les étés étalent leurs chaleurs. Quelque chose s’est détraquée sous les influences néfastes des progrès humains qui bouleversent l’écologie. Il faudra sans doute revoir complètement notre manière de vivre si nous ne voulons pas rôtir comme des poulets, ni être submergés par la montée des océans.
Ce que disent les écolos est sans doute vrai. Mais les humains ont besoin de temps et d’une perspective douce pour prendre de nouvelles manières de vivre. Ne cassez pas la baraque par vos « prises de position » hâtives ! Il s’agit sans doute que nous entrions dans une nouvelle civilisation plus poétique, moins pétafinée par le progrès scientifique trop dépendant d’un capitalisme débridé.
26 mai 2021
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