On m’a dit qu’en 1968 le Service social de la Sauvegarde se composait de quarante travailleurs.
En 1978 – dix ans après – il en comporte cent-vingt… + 300 % !
Je sais que les conditions ont changé !
Je sais que le travail est mieux fait !
Je sais que chaque travailleur social est chargé de « suivre » moins de familles et moins d’enfants…
Mais je sais aussi que la recherche est de plus en plus sophistiquée, que la coordination est de plus en plus compliquée !
Il y a, vraisemblablement, un seuil, une sorte d’équilibre à trouver. Autrement, tout s’affole ! Jusqu’où peut-on aller dans l’aide sociale ?
Sans tomber dans les slogans faciles qui veulent montrer que les travailleurs sociaux sont le produit d’une société pourrie, je crois qu’il faut quand même noter que les travailleurs sociaux auraient intérêt à gérer eux-mêmes une sorte de bien commun. Quel équilibre doivent-ils tenir entre le souci des personnes, le bien collectif et leur équipement personnel ?
Parfois, je redoute qu’ils ne prennent un esprit fonctionnaire – au mauvais sens du terme -, n’ayant jamais assez de formation, jamais assez de congés, jamais assez d’argent.
Souvent, ils disent : « Après tout, j’ai bien droit à cela. Mon métier est difficile et cela, nul ne le conteste ! »
Mais cette petite statistique que je cite au début, si elle est vraie, m’amène à une réflexion prolongée sur la vis sans fin de l’organisation de la société, en matière de santé et d’aide sociale.
7 avril 1978
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