La politique est un terrain accidenté.
Le meilleur et le pire sont mêlés.
Service passionnant et risqué autant des individus que du collectif.
Lumière et ténèbres se disputent les jours, les mois, les années.
La politique est à la fois passions orgueilleuses et services attentionnés, gloutonnerie et ascèse, pauvreté et amour aveugle de l’argent.
On y rencontre aussi bien amitié que mépris subtil et conciliation heureuse.
Elle est un jeu, un pari et, en même temps, un travail assidu.
Pour tout cela, elle est toujours sur le point de mentir plus que de chevaucher les coursiers de la vérité pour gagner la course du bien commun.
Cela est normal car, de l’aube au crépuscule et même durant la nuit, elle s’affronte au réel absolu de l’humain et à ses contradictions, essentiels à la vie terrestre. Dans sa cabane, au milieu des voies, l’aiguilleur des chemins de fer, d’un geste sur ses manettes, envoie le train ou à Marseille ou à Paris. Clic, clac, c’est parti …
Ce sont mes amis Alain et Chantal qui ont contribué à ma formation en me faisant connaître Monsieur Raymond Barre.
Je n’étais pas son intime, mais j’ai déjeuné ou dîné plusieurs fois avec lui. Je l’admirais beaucoup.Il faisait autorité dans les méandres du droit, de la finance et de la diplomatie. Il occupa des postes prestigieux et se présenta même à l’élection présidentielle de notre pays.
Né en 1924 à la Réunion, il y avait quelque chose d’insulaire tant dans sa personnalité que dans son comportement. Selon son expression, il aimait se « gausser ». Il termina sa carrière politique comme Maire de Lyon.
J’avais envie que les évêques que je servais puissent entrer en contact avec lui et l’apprécient.
Depuis le secret de Montluzin, jusqu’ à un grand restaurant des Champs Élysées, ils le rencontrèrent… Mon ami Alain veillait à la manœuvre.
A un niveau communal, j’entrais en relation avec des maires. Chez mon frère Rémy, nous passions de longs moments avec des élus, sur sa terrasse, en attendant la nuit.
Depuis de nombreuses années, seules la presse et la télé me permettent de fréquenter la politique. A partir des journalistes, je tente de me faire une idée. Juste ou fausse, c’est mon idée et je peux la défendre courtoisement.
J’aimerais bien que Monsieur Barnier soit notre prochain Président. Si je suis encore vivant, s’il se présente, s’il est éligible (ça fait beaucoup de si…), je voterai pour lui. Il nous reposerait de Monsieur Macron, trop jeune pour présider notre ondoyant pays.
Mon ministère m’a tenu en fait assez éloigné des partis politiques qui sont pourtant nécessaires à l’équilibre démocratique de notre pays.
Monsieur Macron, pour l’oublier, risque de nous jeter dans l’autoritarisme bonapartiste.
16 juillet 2021
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