Credo personnalisé

La foi de l’Eglise est confiée, comme un dépôt vivant et non comme un tas de richesse inerte, au collège des évêques du monde entier, en communion avec l’évêque de Rome.

Elle s’exprime et se précise dans les conciles œcuméniques et par la vie concrète du peuple de Dieu.

Il est, à mon sens, capital que chaque baptisé inséré dans une communauté ecclésiale vivante, confesse sa propre foi selon sa culture personnelle et la confronte sans cesse avec la foi vivante de L’Eglise entière.

Il s’exprimera :

• avec ses mots,
• son tempérament et son histoire,
• ses moyens intellectuels,
• sa lecture propre de l’Ecriture,
• sa situation dans l’Eglise,
• son état de vie et sa situation professionnelle,
• sa pratique d’amour au quotidien de ses journées.

L’écriture de son credo personnel ne dira pas sans doute  le tout ni la plénitude spirituelle de la foi de l’Eglise, mais exprimera au mieux sa manière à lui de vivre et de confesser sa relation concrète au mystère du Christ, chemin vers Dieu, avec les membres de la communauté où il vit en réciprocité, en communion avec un évêque lui-même en communion avec l’évêque de Rome, à une époque déterminée.

Il est révisable car il évolue comme la foi et l’amour par :

• l’apport des autres « confessants »,
• l’amour de l’Eglise,
• ses études,
• la lecture et la méditation des Écritures,
• l’oraison,
• l’apport de la célébration liturgique,
• l’accompagnement spirituel,
• la confrontation aux événements de la vie,
• l’apport des dialogues avec les païens,
• la vie professionnelle conçue comme un service d’humanité.

Tout cela veut dire, qu’après avoir écrit modestement son credo :

• on le relit d’année en année,
• on le modifie,
• on le rectifie,
• on le complète,
• on rend grâce,
• et peut être on demande pardon.

C’est vrai qu’écouter ensemble peut conduire à écrire ensemble. Mais je redoute que beaucoup écoutent et que peu écrivent, parce qu’ils font l’économie de laisser jaillir, d’aménager, au lieu de  synthétiser ce qu’ils portent en eux pour le présenter et le donner tant bien que mal à ceux et celles qui les entourent. On ne sait bien que ce que l’on donne avec coeur et intelligence aux autres. Au diable, les bavards, ils parlent pour ne rien dire !

Ecrire par amour et par exercice d’assouplissement me semble une pratique ascétique et mystique de la vie spirituelle. S’il faut se méfier de toutes les sortes de passivité qui entraînent démission et ‘flapissement’ de l’âme tout en rognant l’esprit de création, il faut aussi veiller à être le plus simple et le plus ouvert possible pour apprendre à relativiser les mille passions et ne s’attacher qu’à l’essentiel.

Seuls les différents écrits de l’Ancien et du Nouveau Testaments ainsi que les témoins de la foi chrétienne depuis les apôtres jusqu’à nos jours nous invitent à croire à l’Incarnation-mort-résurrection de Jésus le Christ de Dieu. L’Eglise chrétienne dans ces différentes communautés s’essaye dans chaque civilisation et à chaque époque de balbutier quelque chose de la présence mystérieuse et réelle du Christ Ressuscité.

Aujourd’hui, :

• Je crois que Le Mystère de l’Incarnation entraîne logiquement Mort et Résurrection.
• Je crois que la mort et la résurrection sont le recto-verso de la fin du temps pour une personne en pèlerinage sur terre.
• Je crois que le Christ est Ressuscité en croix.
• Je crois qu’un cadavre n’est qu’une chose que l’on peut brûler.
• Je crois que le respect porté à une dépouille mortelle est un acte de révérence de l’humanité à l’histoire unique d’une personne.
• Je crois que les parents engendrent pour une vie sans fin leurs enfants. Ils ne viennent pas de Dieu, ne peuvent donc pas y retourner, ils y vont.
• Je crois que la mort d’une personne, a fortiori d’un baptisé, résume toute sa vie, bouquet pour l’offrande d’amour.
• Je crois que les êtres humains ne peuvent pas exister sans corps. Ils ressuscitent donc « entièrement », non pas avec leurs corps marqué par le temps, mais avec leur être corporel invisible, immatériel, pour toujours. Ils ne font pas nombre. Ils sont pour toujours Corps du Christ : Un et diversifié.
• Je crois que chaque fois que, sur terre, je me nourris du Corps du Christ, j’intériorise aussi leur présence.
• Je crois que ma vie terrestre s’articule à tout instant entre la mort et la résurrection. Je suis toujours en train de mourir à l’ancien pour ressusciter au nouveau. C’est aussi un aspect de la mortification.
• Je crois que le baptême est une plongée avec l’Eglise dans le Mystère de Mort et Résurrection.
• Je crois qu’à l’Eucharistie, le Corps du Christ dont je me nourris me fortifie en Résurrection, me délivre du péché, me tisse en communion  avec ceux et celles qui sont les intimes du pain de vie.

Il doit y avoir d’autres affirmations pour mon credo mais je m’arrête pour aujourd’hui.