Pour bien comprendre ce verbe débroussailler, il faut qu’au préalable, j’écrive sur le mot « broussaille ».
Un jardin potager peut rapidement disparaître sous les herbes folles si on ne l’a pas entretenu pendant un an ou deux.
Dans les étangs des Dombes, après la pêche et l’assèchement provisoire, il faut labourer les seize ou dix-huit hectares pour les cultiver en un vaste champ de maïs. On aère le sol en labourant, on l’enrichit, on l’ensemence. On le remettra en eau pour la pisciculture dans un an ou deux. Les carpes et les brochets se multiplieront davantage et prendront un poids convenable pour la vente dans le milieu aquatique ainsi enrichi. Il faut de puissants tracteurs et de longues journées de travail pour débroussailler un étang sec !
Certains y mettent le feu, mais les pompiers de Villars se fâchent et préviennent les gendarmes de Saint-André-de-Corcy qui dressent procè-verbal.
J’ai marché dans un étang embroussaillé. Je sais par expérience que c’est une aventure (!) difficile et fatigante.
Après ce préalable pour donner du relief aux mots, je peux parler du débroussaillage de nos vies quotidiennes encombrées de plantes folles, inutiles et même nuisibles. C’est un effort de longue haleine, soutenu par la volonté de rendre fertile une conscience avisée. Il faudra aussi ensemencer pour achever l’opération.
Pas besoin d’un tracteur super puissant aux socs pénétrants : une dose d’humilité pour un bon « examen », un brin de discernent pour ne pas tout saccager (blé et ivraie se ressemblent)), une brassée de bonne volonté teintée d’humour pour ce travail de longue haleine, suffiront.
Pas besoin de pompiers, ni de gendarmes, mais de la force attentive d’un cœur vaillant à qui rien n’est impossible…
8 mars 2021
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Ch. 22 – Buisson creux