Mon propos est incertain. Je ne suis pas assez documenté pour parler avec autorité et compétence. En écrivant, je veux, d’une part, clarifier mes propres idées et, d’autre part, solliciter vos remarques ainsi que vos analyses personnelles.
Dans mon propos d’aujourd’hui, j’emploie le terme syndicalisme en l’appliquant aux salariés des secteurs publics et privés.
Je ne parle donc pas des syndicats patronaux ou des syndicats de communes et autres formes diverses et variées.
Dans la France de 2002, les syndicats de salariés ont peu d’adhérents militants et dévoués à la défense de leurs membres et de tous les travailleurs de leur branche en même temps qu’ au dialogue avec les employeurs. Peu de syndiqués se reconnaissent solidaires de leurs « patrons » pour envisager l’avenir et moderniser l’entreprise afin de la rendre compétitive et de l’améliorer. En forçant le trait, les centrales syndicales cherchent surtout à augmenter les salaires, à aménager les temps de travail. Ils visent aussi à faire respecter les personnes et leur savoir faire. La formation permanente et les droits à une retraite juste les préoccupent également beaucoup.
Les syndicats ont en France un rôle indispensable. Outre qu’ils sont une force de liberté pour les travailleurs, ils éduquent à la revendication pour maintenir un équilibre au sein de l’entreprise privée ou publique. Ils veillent au respect des lois sociales dont ils ont été la plupart du temps partenaires avec l’Etat et le MEDEF pour leur élaboration.
Les conventions collectives prévoient dans les grandes entreprises la rémunération des délégués (EDF, SANTE, SNCF, IMPOTS, PEUGEOT et autres grands groupes privés). Sans cette rétribution, les cadres syndicaux et peut être les confédérations n’auraient pas les moyens d’exister et d’être des vrais partenaires pour une démocratie sociale au sein du salariat.
Le nombre restreint d’adhérents et donc de cotisations ont transformé en France la vie syndicale. Les organisations apparaissent comme un « ensemble » à trois faces, l’une tournée vers les employeurs, l’autre vers l’Etat, la troisième vers la masse des salariés. Cet « ensemble minoritaire » s’impose par sa compétence, sa solidarité et sa pugnacité. Sans eux, il n’y aurait qu’individualisme ou bon vouloir patronal.
Les syndicats sont une école pour apprendre à lire le monde, la législation et, d’une certaine manière, le bien commun d’une profession (salariés et usagés).
Parce que les syndicats sont confédérés au sein d’une « centrale », ils évitent, en principe (!), d’être corporatistes. La défense d’intérêts particuliers a beaucoup nuit aux syndicats. Les grèves à répétition ont fortement terni leur réputation.
A mon sens, la participation active à un syndicat est une démarche pratique de solidarité. Chaque salarié, à partir de son travail, peut acquérir une vue plus large que son propre intérêt. Il chemine vers un bien commun.
Même s’il faut nettement distinguer syndicats et partis politiques, je crois que les premiers pourront conduire aux seconds. La collusion qui a fortement existé entre le PC et la CGT ont crée une confusion qui dure encore.
J’ai conscience de la pauvreté de mon propos, mais ce n’est qu’un exercice pour me dérouiller la cervelle et vous proposer à vous aussi une réflexion.
30 mai 2002
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