Lumière des Nations
Syméon désigne le Christ comme la lumière révélée aux païens. Le vieillard a tellement attendu le Messie, il a tellement scruté les Écritures, il a tellement vécu d’Espérance, qu’il a compris que le salut débordait le seul peuple d’Israël. Tous les humains sont intéressés par l’Événement de l’Incarnation. Dans ses bras, il prend l’Enfant et reconnaît en lui celui que le monde ne peut contenir. Sa vue de foi le place d’emblée dans une vision universelle du Salut. Le Christ vient partager la condition humaine pour l’ouvrir de l’intérieur à la grâce de Dieu.
À la fin de son Évangile (24, 27), Luc décrira l’apparition de Jésus aux Onze : le Ressuscité les envoie pour témoigner et prêcher en son nom la conversion à toutes les nations. Il y a soixante ans, des missionnaires barbus venaient nous raconter leurs exploits dans les terres lointaines. Ils nous intéressaient à chaque partie du monde : l’Afrique, l’Asie, l’Océanie, le pôle Nord, le Moyen-Orient. Nous étions ébahis de leur courage ; leur foi intrépide nous séduisait et pendant quelque temps nous récoltions les papiers « d’argent » des chocolats pour les petits Chinois.
Aujourd’hui, quand je participe par hasard au conseil national des Œuvres pontificales missionnaires, je ne tressaille pas de joie pour l’argent récolté qui facilite l’annonce du Christ aux Nations qui ne le connaissent pas. Bienheureux si, parfois, les continents d’idolâtrie de mon cœur s’ouvrent à la Bonne Nouvelle ! J’ai laissé s’amoindrir en moi la joie du prophète Syméon.
1 janvier 1999
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