Un tempérament de feu
La voix de Jean Baptiste tonne dans le désert. Violent par amour, passionné de Dieu, courroucé que le Seigneur ne soit pas servi avec la gloire qui lui revient, il porte le fer dans l’injustice, il se comporte en chirurgien qui débride une plaie infectée.
Tempérament de feu, tanné par le soleil du désert, Jean Baptiste exige la conversion. Il ne supporte pas les délais. Son amour impatient n’attend pas. Il part à l’assaut de tous ceux qui viennent vers lui et le questionnent.
Chaque catégorie sociale est exhortée sans ménagement. La conversion est urgente. L’amour ne transige pas. Il rudoie à cause de Dieu.
Il pense ainsi sauver le peuple dont il est solidaire. Il n’a ni le discours, ni le tempérament qu’auront bien des siècles plus tard François d’Assise ou François de Sales. Pourtant, le précurseur fascine. Il crie la Vérité pour que les sourds entendent.
Il répond clairement à ses interlocuteurs car il les aime d’un cœur débordant. Il sait sans doute que beaucoup veulent bien changer mais, qu’en fait, ils ne désirent pas combattre efficacement le mensonge rampant qui grignote leur conscience. Peut-être qu’ils n’ont pas les racines communautaires qui permettent de changer. Seuls dans la lutte pour se convertir, ils redoutent de s’essouffler comme des voyageurs solitaires affrontés à de trop rudes conditions climatiques.
29 novembre 2005
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