Adieu, Naaman et la veuve de Sarepta
Dieu aime tellement le monde et la « multitude » qu’il les visite et s’invite sur terre. Pour préparer sa venue, partager notre nature, lui révéler son accomplissement, un peuple s’est mis en place : les Hébreux. C’est parmi eux que Jésus, le Messie de Dieu, prendra corps.
Le Seigneur marche avec son peuple. Il lui a donné patriarches, rois, juges, prophètes, sages. Il lui a appris la liberté et lui a promis une terre de délices où il ne serait plus prisonnier s’il ne se repliait pas sur lui-même et ne se prenait pas pour le nombril du monde.
Dieu incline vers la pauvreté et en fait un privilège lorsqu’elle est choisie et qu’elle n’est pas misère.
Dieu a laissé à l’histoire le soin de construire un « peuple berceau » pour Jésus le Christ. Temple, lois, prescriptions religieuses, castes sacerdotales, rites sacrés, rien ne manquait. Le peuple de Dieu mélangé de perfections et d’imperfections avait tendance à exagérer. Les spirituels et les prêtres mettaient, sur le dos de tous, des fardeaux qu’ils ne portaient pas eux-mêmes. Le peuple prenait plaisir à se laisser entortiller par la loi, devenue carcan. Il se sécurisait par la pratique docile au détriment de la spontanéité inventive de l’amour.
Bref, Jésus est né dans ce peuple d’imparfaits et d’aimés. De l’intérieur, il a désiré d’un grand désir ouvrir le peuple dont il est solidaire, à la liberté et à la multitude des humains. Soupçons, échec, mort, résurrection, liberté, mission.
Il y a 2000 ans, le peuple de la foi au Ressuscité, les baptisés de l’Espérance, les nourris de l’eucharistie, les missionnaires de la liberté, sont nés par la mort et la résurrection de Jésus. Mais, à leur tour, comme les Hébreux, ils ont tendance :
Parce qu’ils croient à tort qu’ils sont les seuls à avoir raison, ils dénoncent, vitupèrent, gourmandent, séduisent, condamnent, décident et organisent entre eux.
La multitude les regarde passer dans le monde moderne… Certains se moquent, d’autres sont intéressés, d’autres, simplement curieux, voudraient prendre le train mais ne sont pas invités à une destination précise et restent sur le quai, désabusés et peut-être frustrés. « Ils ne m’ont pas invité ».
C’est comme cela que je prévois de me faufiler dans la prière du lundi 16 mars.
Pardon… Nous discutions entre chrétiens…
Nos « chefs religieux » se disputaient entre eux, dans une dérision absolue sur des points de droits et de morale…
Laissons-les à leurs occupations. Il est temps, pour nous, de faire pénitence. Nous sommes d’ailleurs prêts à agir, là, à notre niveau, modestement, sans empressement, mais avec la foi de la persévérance, comme nous le pouvons, avec audace chaque jour selon notre état…
Nos responsables finiront bien par nous suivre tant il est vrai le proverbe : « Je suis leur chef. Il faudra bien que je les suive ».
16 mars 2009
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