20 juin 2012
Ne pas jouer la comédie, simplement être le plus vrai possible en puisant en Christ la force de marier le don de l’Esprit et le temps. Chercher à réduire l’écart entre fidélité et idolâtrie aussi bien en chacun que dans le peuple des baptisés. Conversion et mission marchent ensemble.
13 février 2013
Que l’aumône soit cachée se comprend très bien. Mais que la prière chrétienne même collective soit simple, modeste et non ostentatoire : pourquoi ? Parce qu’elle est d’abord un acte d’adoration et d’offrande des baptisés rassemblés qui entrent dans une démarche profonde et gratuite. Elle n’est pas racoleuse, mais discrète comme le véritable amour. Elle porte en elle une majesté et une vérité qui invitent à la beauté de l’humilité.
5 mars 2014
Vivre tellement d’amour et de simplicité que l’on n’est pas remarqué ou encensé. Pas de trompette ! Pas de « propagande» louangeuse, pas d’action spectaculaire, pas de vêtement somptueux ou extraordinaire ! Rien que de l’ordinaire vécu dans la foi et l’offrande. Serviteur ou servante de la gloire de Dieu et pas de la « nôtre ». C’est sans doute ça « l’Incarnation ». Jésus à Nazareth n’était pas repéré. Il était pourtant le Fils de Dieu. Voilà une bonne entrée dans le vrai ‘carême’ des baptisés qui partagent le lot commun de l’humanité.
18 juin 2014
La prière peut se traduire par des paroles, des gestes, des rites, du silence. Chacun trouve son pauvre chemin pour se tenir devant Dieu. Le reconnaître, l’adorer, lui rendre grâce, l’aimer. La prière peut aussi prendre tout l’être de l’orante et que toute sa vie devienne offrande, consécration, engagement d’amour solidaire, service de l’humanité, à l’exemple de Jésus, bon Samaritain du monde. La communion permanente au Christ est prière. Tout devient oraison si on a l’humble sagesse de « faire oraison » pendant un temps pour tenir compte de la condition humaine qui a besoin de moments d’intensité pour cheminer vers la totalité, presque impossible.
18 février 2015
Puisque nous sommes des humains, c’est-à-dire des personnes vivantes, solidaires, dans une culture qui varie avec l’histoire que nous tissons avec l’humanité entière, les chrétiens ont besoin d’un minimum d’organisation, de paroles communes, de rites communautaire… Mais tout cela évolue dans le temps… Seule demeure, au profond de chacun, l’intimité avec le ‘Ressuscité’ qui est « le roc qui marche » et nous conduit à Dieu source qui rend source. Cette intimité consciente, désirée, intime, toujours communautaire même si on est seul, c’est ce qu’on appelle la prière.
10 février 2016
La Pénitence n’est pas un effort « tristounet » ou une démarche « tape à l’œil », mais la joie de découvrir que, pour vivre selon l’Evangile et l’amour que Dieu propose en Christ, il faut sans cesse s’ajuster au don du Seigneur. Il s’agit de ‘conciliation’ ou de ‘réconciliation’ avec la création entière, avec les autres, avec soi, en un mot avec tout ce que Dieu tient dans sa tendresse. Notre ‘centrage’ à la proposition d’amour est une fête joyeuse qu’il faut bien préparer pour qu’elle soit très réussie.
Juin 2016
Ni s’effacer par un orgueil subtil, ni se trémousser pour se montrer et recueillir les bravos, mais vivre bonnement tous les jours en partageant nos qualités et en mettant en valeur celles des autres… Voilà qui accomplit la laïcité de Jésus et l’offrande du Christ. Sur la Scène du monde, nous tenons notre rôle. Nous ne débitons pas des tirades apprises par cœur, nous inventons notre partition selon notre tempérament, notre culture, les dons de l’Esprit. Pas de spectacle, mais une humble présence dont la discrétion se dit à voix haute et intelligible. L’aumône est offrande de soi et pas seulement d’argent, pour que tous réussissent.
1er mars 2017
Le jeûne, l’aumône et la prière ne sont pas des exercices publics pour entrainer les foules à la mortification, mais d’abord une démarche intérieure qui désire favoriser en chaque croyant, d’abord la faim de Dieu, ensuite le partage pour établir une juste réussite commune, enfin une offrande pour exprimer et la louange du Seigneur et la disponibilité pour accueillir la bienveillance de Dieu pour l’humanité. Pour un baptisé, le jeûne, le partage, l’offrande, sont une manière de rejoindre le Christ, chemin vers Dieu, justice fortifiée par la tendresse, don et pardon, action de grâce permanente. Le carême est pour un chrétien le désir en acte de la conversion du cœur.
21 juin 2017
Le baptisé confessant aime l’aumône qui est partage de bonté éclairée et de miséricorde ajustée. C’est pour lui beaucoup plus qu’un devoir. Je crois que Jésus est l’aumône de Dieu à l’humanité. Il est Don de Dieu, signe de bonté et de miséricorde. Le baptisé est offrande de soi comme le Ressuscité. Tout ce qu’il est, tout ce qu’il a, il le partage. Presque rien ou beaucoup, la quantité n’a guère d’importance, pourvu qu’il s’agisse d’une mise en commun vraie, juste, appropriée et discrète. Le savant partage, l’écrivain partage, l’entrepreneur partage, l’étudiant partage, tous les travailleurs partagent… Tout ce que possèdent les ou les autres n’est pas que pour eux. Tous estiment que ce qu’ils ont à leur disposition personnelle est aussi d’une manière ou d’une autre à tous. Ils savent se priver et dépasser l’égocentrisme pour donner. L’argent n’est qu’un aspect de l’aumône. Il est un signe vérifiable et comptable qui illustre nos illusions en la matière mais il n’est qu’un signe.
14 février 2018
« Pas d’excès. La modestie en toutes choses ». Jeûner, c’est écarter le ‘trop’ de sa vie journalière. Se situer dans la juste mesure et tenir humblement sa place avec efficacité ; partager ce que l’on est et ce que l’on a ; ne plus gaspiller son temps ; s’abstenir des chimères ; revenir et se tenir avec courage et détermination à ses promesses fondamentales ; goûter la solitude propre à chaque personne, celle où l’on peut réfléchir et prévoir une existence à la fois ‘sociale’ et ‘cachée’ ; inclure dans sa vie un élan proportionné à ses forces : tels sont quelques unes des propositions pour un carême chrétien. Tout cela laisse de la place pour le bouturage de la bonté de Dieu en nous. Vivre proche de la Source de la renaissance du baptême tel est le but de la préparation à la grande fête de Pâques.
20 juin 2018
« Vivre au sein du monde dans le secret de la foi ». Je ne suis que ce que je suis, mais, comme Dieu m’aime ainsi, je m’aime aussi. Je suis en colloque profond et discret avec lui. J’agis. Ce qui me semble le meilleur, je le fais sans défi, ni avec la société, ni avec moi-même. Je vis simplement. L’intensité m’habite. La foi me rend le plus possible cordial avec ceux qui m’entourent. Je m’efforce de les rendre heureux en s’habitant eux-mêmes. Si quelqu’un me pose une question sur la tonalité étrange de ma vie, je réponds en levant un coin du voile de l’amour qui tisse mon bonheur.
19 juin 2019
Qu’est ce que jeûner ? Se priver de nourriture ? Peut-être dans certains cas ! Mais ce n’est qu’un aspect. Il s’agit de ne pas être gavé et de garder appétit pour accueillir les « mets » que la vie ordinaire nous sert. Chaque jour, les rencontres, les lectures, l’écriture, la réflexion, la solitude, nous apportent de quoi nous nourrir. Jeûner, c’est se défaire des habitudes ou de nos engoncements pour rester désireux de nouveautés roboratives. Jeûner, c’est rester affamé de ce que l’on ne connaît pas encore…
26 février 2020
Chacun de nous est appelé à s’établir dans une vie simple, modeste et juste. Il est le seul à pouvoir le décider. Même si son métier l’amène à brasser beaucoup d’argent ou à mériter par son emploi un salaire plus que confortable, dans le secret, il agit de telle sorte que la fortune ne lui colle pas aux doigts et au cœur. Il sait devenir libre et équitable. Il suit sa conscience qui le conduit à l’aumône dont le montant ne regarde que lui. Il sait même se priver pour partager. Il ‘jeûne’ pour ne pas être possédé par la gourmandise du pouvoir. Il prie pour vivre sereinement ce qu’il a choisi par amour devant Dieu et les humains.
17 juin 2020
Jésus dit : « Évitez de vous ‘montrer’ pour donner ostensiblement le « Bon Exemple ». Ne vous cachez pourtant pas, soyez modestes et humbles, vivez simplement au grand jour. En vous pas d’esprit d’orgueil ni de propagande sur les places publiques. Priez et offrez en silence, dans votre cœur à longueur de temps là où la vie mène. Recueillez beauté et charité pour me les donner afin que je les présente en votre nom « à notre Père ». Par contre lorsque vous vous rassemblez entre baptisés, chantez tous, haut et fort, la gloire de Dieu, implorez sa miséricorde et ouvrez vos cœurs pour raconter avec vos mots inspirés par la joie et la reconnaissance ».
17 février 2021
La pénitence est une disposition intérieure et secrète. Elle est sans esbroufe, mais toute intérieure ; elle invente des comportements personnalisés qui laissent place à l’appel de la foi simple. Elle vise ce qui peut être changé en soi pour être davantage accueillant, fraternel, humble et joyeux. Elle ruine les illusions et cherche des repères, des jalons sur le chemin du pauvre et du vrai. Elle n’a pas peur de noter en détail les efforts à faire. Elle vérifie si les différents points de la liste établie sont bien observés. Si non, sans découragement, elle ajuste une reprise souple et vraie du parcours prévu. Quarante jours nous sont donnés pour établir un changement réel à l’intime de nous-mêmes.
16 juin 2021
Ne faites rien pour que l’on vous admire. Restez dans un secret d’amour avec Dieu. Il connaît votre amour et tout ce que vous entreprenez pour vivre de plus en plus dans son intimité. Le jeûne et le pardon sont deux aspects principaux. L’un, parce qu’il vous rappelle que le Seigneur est votre nourriture essentielle, l’autre, parce qu’il vous introduit jusque dans le mystère de Dieu qui est DON-TOTAL. Vivez la relation simple et aimante avec Notre Père, ne soyez pas hypocrites !
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