11 juillet 2012
Tout quitter, c’est beaucoup ! Exagération de Pierre ? Vérité de l’Amour ? On ne sait… Mais ce qu’un baptisé a compris c’est que suivre Jésus demande un grand détachement, car il faut sans cesse établir des priorités selon l’Evangile et les mettre en œuvre. Difficulté et bonheur d’aimer.
11 juillet 2014
Pierre est-il bien certain d’avoir tout quitté pour suivre Jésus ? Il le pense, mais est-ce si vrai que cela ? La suite des événements montre que l’offrande de soi ne se réalise effectivement en totalité qu’au moment de la mort qui est le passage triomphal et étroit vers la Résurrection. Je crois que le plus grand des saints parmi les humains n’a jamais, durant son pèlerinage terrestre, totalement renoncé au donnant-donnant. Il lui est presque impossible de se détacher de tout pour n’être qu’offrande pure sans compensation. Ce qui manque, la miséricorde du Seigneur le rajoute sans même le montrer. C’est là le signe de sa totale bonté.
11 juillet 2015
Bien que Pierre ait tout quitté pour suivre Jésus, demeure en lui une question : « Quel bénéfice vais-je en avoir ? ». Pêcheur d’hommes ? Cette préoccupation, voire cette mission, suffisent-elles à combler une vie ? Oui, il y a un vrai bonheur et une grande joie de vivre chaque jour du pèlerinage terrestre avec le Ressuscité. Chaque jour sur terre, on renaît dans une nouvelle manière de marcher et d’innover. De plus, la mort est passage vers une plénitude, une sorte d’assomption qui accomplit ce qui a été commencé dans le temps.
11 juillet 2016
Pierre avait sans doute quitté beaucoup de choses pour suivre Jésus et marcher avec lui. Mais il ne s’était pas encore débarrassé de ses illusions et de la peur. Ce sont sans doute des liens puissants qui nous attachent à nous-mêmes. En être libéré est un don de l’Esprit et un âpre combat quotidien. Le réalisme et le courage se conjuguent en nous, si humblement nous demandons à Dieu, comme un don suprême, cet « ajustement » intérieur qui soutient notre marche communautaire à la suite du Christ.
11 juillet 2017
Choisir une priorité après avoir discerné est un privilège des humains. C’est dans une conscience éclairée et pacifiée qu’un homme ou une femme se détermine et va jusqu’au bout de sa décision. Une personne humaine réfléchit sur son désir et ses capacités pour atteindre ce qu’elle reconnaît comme un but primordial pour elle. Elle souhaite une vie de bonheur et fait le ménage en elle pour atteindre ce qu’elle estime le meilleur pour elle et pour les autres dont elle se reconnaît solidaire. Elle en arrive souvent à préférer parmi ce qui est beau et bon, ce qui lui parait excellent. Cela lui demande courage, constance, patience, souplesse, silence et dialogue, humilité et réalisme, puis de prendre le risque d’avancer vers un but qui ne cesse de s’agrandir en amour à mesure qu’elle progresse dans la voie qu’elle a librement choisie et empruntée.
11 juillet 2018
« Le détachement ». Pour suivre le Ressuscité et orienter la marche avec l’Esprit qu’il donne pour prendre le « bon » vent qui souffle aujourd’hui, il est nécessaire de dénombrer et d’explorer les liens qui attachent à ce qui fut hier et nuisent ainsi à ce qui pourrait germer aujourd’hui qui est la veille de demain. L’Evangile a inspiré Saint Benoît, lui a donné l’audace d’innover en son temps, de partir, d’écrire une règle et de la suivre avec quelques-uns de ses contemporains. Audace précieuse qui inspira tant d’hommes et tant de femmes au cours des siècles et aujourd’hui encore. Je crois qu’au 21ème siècle, l’appel au détachement évangélique n’est pas essoufflé et que maintenant s’ajoutent au passé des démarches nouvelles qui invitent à tout quitter à cause du nom de Jésus.
11 juillet 2019
Pour quelques-uns et quelques-unes, tout quitter à cause de l’amour que le Christ leur porte et qu’ils portent au Christ est une démarche de vérité discernée avec une humble attention. Cela était vrai du temps de Saint Benoît, c’est encore plus vrai aujourd’hui. Mais il reste que tout baptisé chrétien s’engage à mettre le Christ en priorité dans sa vie quotidienne d’homme ou de femme marié(e) ou célibataire. Il est vrai aussi que la vie consacrée peut au cours des siècles prendre des formes différentes. Benoît nous incite à « écouter » l’Evangile et notre temps.
11 juillet 2020
Pour la fête de Saint Benoît, la liturgie nous propose d’écouter la question de Pierre et la réponse de Jésus. Pierre s’adresse à Jésus et lui tient cet étrange langage : « Nous avons tout quitté pour te suivre, quels avantages allons nous en retirer, quelle récompense vas-tu nous donner ? ». Jésus ne semble pas surpris. Si j’ai bien compris son propos, il affirme, dans la Résurrection, le vrai renouvellement. « Ceux et celles qui m’ont suivi seront avec moi dans la gloire pour accueillir avec amour ceux et celles qui n’ont pas désiré ‘Tout quitter’ ». Certes, on peut offrir entièrement sa vie afin de suivre le Christ aussi bien dans le mariage que dans le célibat, mais d’autres préfèrent « flâner » dans le monde sans choisir l’Évangile.
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Matthieu 19, 23-30
