Matthieu 25, 31-46

27 février 2012

Nous sommes les « délégués » de Dieu, les fondés de pouvoir, les « associés ». Chacun de nous est chargé d’aimer tous les autres. L’amour de Dieu pour les humains s’accomplit par les humains. Celui qui n’aime pas prend une lourde responsabilité.

18 février 2013

Je peine à penser que mon prochain nu, malade, étranger, est Jésus lui-même. Il est mon frère et ma sœur. Au plus intime de moi-même, il ou elle requiert en priorité mon attention et ma présence parce que je désire l’aimer comme Dieu l’aime. Le Christ, envoyé du Père, me délègue et vient avec moi auprès de lui pour que je le serve de mon mieux et réponde vraiment à son attente.

10 février 2014

Jésus aime les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux et celles qui n’ont pas de ressources pour se vêtir, les malades, les prisonniers. Il nous demande de les aimer avec lui, comme lui. Ils sont prioritaires dans sa délicatesse envers les humains. Son Incarnation souligne du trait de la miséricorde et de la compassion la solidarité humaine. Pour nous les baptisés, nous croyons que ces ‘démunis’ sont mystérieusement Corps du Christ. Nous les servons comme nous souhaitons servir Jésus, mais ce sont des humains qui sont nos frères et non pas Dieu. L’hôpital est par exemple un Hôtel-Dieu où se réfugient les humains.

23 novembre 2014

La royauté du Christ avant d’être glorieuse à la fin du temps au milieu de tous les hommes depuis qu’ils sont « humains », passe par la Croix. Devant le centurion en fonction au Golgotha, un païen, le Christ manifeste sa vraie royauté, celle du don total désarmé et de l’oblation suprême. L’officier romain reconnaît que Jésus en Croix, supplicié, pardonnant, consolant, offrant, est le Fils de Dieu, c’est-à-dire la Parole Crucifiée qui fait la Vérité.

23 février 2015

Faut-il croire qu’en aimant, un pauvre, un malade, un déshérité de la vie… c’est Jésus lui-même que l’on aime parce qu’ils sont les « préférés du Christ » ? Certains le pensent et le font. J’ajoute une nuance. Aimer les battus de l’existence : c’est vraiment d’abord aimer un frère ou une sœur en humanité qui a un nom, une histoire, et lui ouvrir son cœur, son savoir, sa compétence et son porte-monnaie, parce que le Christ qui vit en moi l’aime comme un frère ou une sœur. J’aime alors un homme, une femme, un enfant, à la manière du Christ qui est allé au loin possible du don de lui-même pour eux.

15 février 2016

Le Royaume de Dieu est celui de la fraternité humaine vécue dans ce qu’elle comporte de plus gratuit et de plus réciproque. Beaucoup d’hommes et de femmes depuis l’origine avaient soupçonné cette transcendance et s’étaient acharnés à la vivre. L’Incarnation du Christ, tant par son être que par son comportement, que par son offrande suprême, a manifesté la grandeur de l’homme. D’une certaine manière, il a confirmé ce que certains avaient pressenti. Il est la voix que nous pouvons entendre, il est la voie que nous pouvons suivre pour vivre la fraternité universelle et bienveillante.

6 mars 2017

Chaque humain – et a fortiori chaque baptisé – est invité à se comporter avec le même égard à ses frères et sœurs en humanité qu’envers le Christ, c’est-à-dire l’envoyé de Dieu. En respectant autrui, c’est bien autrui que l’on aime et promeut. Mais c’est avec la même délicatesse diligente que l’on peut avoir envers Dieu. Pour un chrétien, les droits de l’homme sont absolus. C’est le fondement de sa laïcité. C’est vrai de tout humain pour ses congénères, mais celui qui veut vivre l’Évangile ajoute à cette obligation morale une considération spirituelle chrétienne.

26 novembre 2017

J’ai toujours beaucoup de mal avec les derniers versets du vingt cinquième chapitre de l’Evangile attribué à Matthieu. C’est sans doute une affaire de mentalité et de rédaction. J’ai de la peine à croire, d’une part, que le Fils de l’homme va juger et séparer et que, d’autre part, il s’assimile et devienne le pauvre, l’affamé, le prisonnier. Par contre, je crois plus facilement que le Ressuscité accueille tous les humains et les présente à Dieu son Père et qu’il nous demande d’aimer les « pauvres » comme lui les a aimés en donnant sa vie pour eux. Ils ont priorité en son amour, mais il ne se confond pas avec eux. Nos frères humains restent nos frères humains et nous les aimons à plein temps.

19 février 2018

« Aimez comme Dieu aime, il n’exclut personne ». L’Incarnation signifie qu’en Jésus, Dieu n’exclut personne de son amour : les riches et les pauvres, les bien-portants et les malades, les honnêtes gens et ceux qui sont en prison. Pour lui, tous les humains sont fréquentables et dignes de respect. Dieu ne trie pas et son amour pour tous crée l’égalité. Sa bienveillance pour tous désire montrer que, si jamais les hommes et les femmes de tous les temps ne s’inspirent pas de son amour pour tous, ils trichent avec la réalité de l’humanité. Chacun a droit d’avoir sa juste place et de participer à sa manière au bonheur de tous. Il n’est jamais enfermé dans une catégorie méprisée.

2 mars 2020

Sur terre, nul ne va jusqu’à Dieu et ne le voit face à face. Mais, sur terre, on peut vivre dans l’élan de son Esprit. Comment ? En nous aimant les uns les autres, dans la tendresse et la bienveillance, c’est-à-dire comme Dieu nous aime chacun, chacune et tous. L’Évangile de Matthieu nous invite, en priorité, à un surcroît d’amour fraternel pour ceux ou celles qui connaissent la faim, la misère, le mépris. Beaucoup de non croyants sont dans cette démarche, mais pour ceux et celles qui désirent vivre la foi chrétienne, c’est une obligation vitale s’ils veulent être honnêtes avec leur baptême.

22 novembre 2020

Jésus ne règne pas comme règne un roi sur terre. Il n’a pas besoin d’alignements, de séparations et de cohortes d’anges qui rangent tous les ressuscités, selon des critères terrestres de réputés mauvais ou bons. Non, au Ciel, pas de bons ou mauvais points dans le seul élan terrestre ! Miséricorde, amour et pardon sont les bases du trône céleste. Heureux ceux et celles qui implorent la mansuétude divine et se reconnaissent imparfaits ! Ils sont exaucés si, en vérité, ils la sollicitent humblement. Par contre, s’ils refusent la Bonté accueillante du Seigneur, ils sont jugés selon leurs comportements terrestres.