Matthieu 23, 1-12

6 mars 2012

Le véritable amour consiste à alléger la vie d’autrui et la sienne. Il libère de ce qui ligote et oppresse. Le véritable amour n’a rien de « pesant ». Même dans les situations « graves », il rend les obligations légères. Sinon, ce n’est pas l’amour !

25 août 2012

Parfois, on demande ou propose à un frère ou à une sœur dans la foi, un effort, une démarche. Cet acte d’amour et de simplicité vis-à-vis de quelqu’un oblige toujours à faire (ou, au moins, à tenter de faire) soi-même, un effort analogue à ce que l’on demande à autrui.

26 février 2013

Dans le peuple de Dieu, il n’existe que des serviteurs. Tous les baptisés sont à la fois serviteurs les uns des autres. Chacun, pour sa part, et tous ensemble sont serviteurs du monde et témoins de la tendresse de Dieu. Certains, pour un temps, exercent une autorité. Plus leur service est majuscule, plus ils sont les derniers. Plus comme Jésus, ils acceptent le mystère de la Croix et l’humble offrande d’eux-mêmes.

18 mars 2014

Ceux et celles qui mettent en scène la foi et la transforment en religion, source de prestige ou de guerre, se trompent. Le Christ propose aux humains dont il partage la nature une union intime avec lui. Il ne se situe ni dans la communication, ni dans le merveilleux, mais dans la conversion qui tourne les cœurs vers l’amour simple et total. L’attachement au réel de l’existence, la gérance de la vie selon l’Evangile, l’offrande à Dieu source d’amour, la fraternité avec tous les humains, la foi en la Résurrection, sont le pain quotidien des baptisés.

3 mars 2015

Rien de pire que de tricher avec la Parole de Dieu. Si on a la chance de pouvoir en parler, il faut aussi pour qu’elle devienne féconde à l’entour de soi, en vivre le plus et le mieux possible. Rien ne sert de paraître, de se pavaner. Il suffit, chaque jour, d’être disponible à la mansuétude de Dieu pour les humains. Cette Bonté pleine et constante s’appelle Jésus. En lui coïncident exactement Parole et Action. Il nous associe à son mystère.

22 août 2015

Il y a des « gens » qui disent des choses pertinentes et justes. Il faut les écouter et, pourtant, il ne faut pas les imiter si leur comportement est fallacieux. Ces « gens » sont divisés au plus intime d’eux-mêmes. Ils disent et ne font pas. Faire l’unité de soi-même entre ce que l’on a librement choisi de penser, de dire, d’enseigner, de faire, est une rude tâche. Cela revient à s’ajuster tant bien que mal, à désirer être juste. C’est à la fois un don de l’Esprit et une volonté acharnée.

23 février 2016

Le Royaume des Cieux prend corps dans la Résurrection du Christ qui introduit en communion dans la vie Trinitaire et dans la relation d’amour et de pardon entre les frères humains. Fermer à clé le Royaume des Cieux à soi et aux autres consiste à entretenir de la rancune et de la jalousie en soi et entre nos proches. Fermer à clé le Royaume des cieux, c’est le contraire de la bonté et de la confiance. Fermer à clé le Royaume des cieux c’est saper l’initiative d’ouverture de Dieu qui se donne et semer la suspicion sur autrui.

20 août 2016

La parole qui ne change pas les cœurs, ne fortifie pas l’intelligence, ne circule pas pour créer de la communion, n’est souvent que bavardage ou brouhaha. Méfions nous ! Parler pour ne rien dire ou pour masquer l’inaction est un mensonge. Les belles élévations de pensée qui planent sur les assemblées ou remplissent les pages des livres pieux et des revues édifiantes ne servent à rien si elles ne fécondent pas l’initiative des personnes et des communautés : « Si nous ne devenons pas les serviteurs les uns des autres ».

14 mars 2017

Ne pas se faire remarquer par ses atours ou son train de vie, mais vivre ordinairement à la manière de ceux et de celles qui nous entourent. La bonté, la bienveillance, le pardon des offenses, la pauvreté du partage, l’offrande de son temps, la répartition de ses talents pour le bien commun, sont quelques-unes des caractéristiques qui nous rendront « signes » si, toutefois, grâce à l’Esprit qui nous habite, nous sommes capables de répondre avec douceur, délicatesse et pertinence à ceux et celles qui nous interrogent. Au II° siècle, l’épitre à Diognète disait déjà des choses analogues. Vivre humbles et simples nous met à la disposition du grand nombre.

26 août 2017

Dire et ne pas agir en fonction de la parole que l’on prononce est sans doute la plus grande perversité si l’on n’essaye pas de se comporter de la manière que l’on préconise. Quand un chrétien parle en public du message de l’Evangile, il est important qu’il adresse à lui-même ce qu’il dit aux autres. De plus il doit s’efforcer, comme tous, de traduire dans ses actions ce qu’il déclare comme important. Alors, le vrai ‘prêcheur’ est modeste dans son propos car il connaît par expérience personnelle les difficultés du chemin de la conversion permanente. Il sait aussi la tendresse de Dieu qui appelle des « imparfaits ».

5 novembre 2017

S’il faut respecter les pharisiens, il faut aussi s’en méfier, car ils ont rejoint la cohorte des menteurs et des beaux parleurs qui disent et n’agissent pas eux-mêmes selon ce qu’ils prêchent aux autres. Ils ne sont pas « ajustés » à leurs prédications. Ils disent au peuple ce qu’il ‘faut faire’ et ne le font pas eux-mêmes. Ils écrasent les autres des lourds fardeaux des prescriptions et ne tentent même pas d’en vivre. Tous les humains qui ‘enseignent’ ou ‘exercent une fonction sociale qui donne ‘autorité’ (les parents, les politiques, les enseignants par exemple) reconnaissent un écart entre leurs propos officiels et leurs propre manière d’agir. Mais beaucoup sont sauvés de cette distorsion mensongère car, jour après jour, dans la persévérance, ils s’efforcent de vivre ce qu’ils demandent à ceux et celles qui leur font confiance.

27 février 2018

« Ils disent et ne font pas ». Le drame des prêcheurs est bien réel. Ils enseignent ce que disent la Bible et les prescriptions religieuses mais, dans leur vie personnelle, il y a parfois un divorce abyssal entre parole et action. Faire la vérité en soi, réduire le décalage entre théorie religieuse et pratiques, n’est pas toujours simple car le  « maître » n’est aussi qu’un disciple médiocre et un pécheur lamentable. S’il se prend pour un ‘parfait’ et se drape dans son autorité, il entre dans la catégorie des hypocrites. Il vaudrait mieux qu’il se taise. S’il se sait pauvre et tiède et se glisse dans une dynamique de conversion, alors il peut et même doit modestement balbutier quelques phrases à ceux et celles qui, lui faisant confiance, sont venus l’écouter. Il s’applique à lui-même ce qu’il demande aux autres. L’Esprit fait grâce à lui et à son auditoire.

25 août 2018

« Ils disent et ne font pas ». Si la parole créatrice ne ‘produit’ pas, elle perd sa fécondité et devient verbiage sans enracinement : un soupir inconséquent, une logomachie ! La parole vient de la profondeur de l’être. Elle dit une expérience comprise et prononcée. Si la parole n’est pas incarnée, elle est inaudible et ne transmet rien. Elle n’est ni lourde, ni légère. Elle n’est rien et ne produit donc rien. Il convient de ne pas gaspiller son temps à rester dans le courant d’air qui est juste bon à enrhumer. Avoir une Parole de foi suppose la foi qui est relation à la Vie Trinitaire incarnée en Jésus.

10 mars 2020

«  Ils disent et ne font pas ». Ils disent juste, mais n’agissent pas selon leurs paroles. Ils brassent du vent ! Il faut les écouter, mais surtout pas leur ressembler. Une parole ne devient utile que si elle s’incarne. Une parole qui n’est pas créatrice n’a rien à voir avec le Verbe qui conjugue à tous les temps, Parole et Action : c’est un rideau de fumée. Cela est vrai pour tous les humains. Mais si les baptisés veulent être crédibles, c’est-à-dire missionnaires, ils doivent prêcher et par leurs paroles et aussi par leurs actions. Ils emploient tout leur courage pour éviter d’être tricheurs. Au moins, ils essaient !

22 août 2020

On peut très bien avoir un bagout pieux, une pratique ostentatoire des règles religieuses, et demeurer éloigné d’une foi vivante, vraie et délicate. « Tartuffe » fréquente les églises et les sacristies pour être vu et honoré, mais son cœur ne prend pas au jour le jour le sentier accidenté de la foi pauvre, simple et courageuse. Le baptisé n’est que ce qu’il  est. Le Christ est son seul maître et son heureuse Parole le guide. Avec le Ressuscité, il prend le risque d’ouvrir un chemin d’amour dans les turbulences du monde. Ses compagnons de route lui sont une aide précieuse. Ensemble, ils sont « pèlerins » ; debout, ils cherchent, combattent et marchent.

2 mars 2021

« Ils disent et ne font pas ». Les pharisiens ne sont pas seuls à vivre cette distorsion intime et publique. Tous ceux et celles qui ont une ‘charge » de transmission des valeurs et, plus précisément, ceux et celles qui par métier « enseignent », connaissent le décalage entre parole et action. Certes, beaucoup tentent de réduire cet écart : ce sont les combattants de la vérité, mais un certain nombre en prennent leur parti et laissent, à longueur de journée, une sorte de mensonge se faufiler en eux. Ils sont beaucoup à plaindre, car ils ne savent plus, au juste, ce qu’est la nature humaine sans cesse confrontée aux contradictions de l’existence. Seuls les « humbles » en ont conscience.

21 août 2021

Jésus est le Verbe de Dieu. En lui, parole et action s’allient parfaitement. Il est le Juste. Nous faisons effort pour qu’en nous le décalage rétrécisse le plus possible. Nous implorons le Christ pour qu’il nous aide à ne pas ‘fabriquer’ du mensonge et que dire et faire soient la trame de nos journées. Pour chacun de nous, l’effort est colossal et devrait nous conduire à unifier notre existence. Il est tellement plus facile de ‘paraître’ que ‘d’être’, qu’il arrive souvent que nous trichions avec la vérité par inadvertance. Notre foi et notre amour ne nous éveillent pas suffisamment pour que nous évitions les pièges de la duplicité. Seigneur, prends pitié, nous ne sommes pas de mauvais ‘bougres’ !