22 novembre 2012
« Pleurer sur » est bien autre chose qu’être déçu. Déception : fruit d’un rêve. Pleurs : larmes du cœur. Tristesse infinie devant le « gâchis » qui atteint une personne ou une institution que l’on aime. On fera tout pour la rétablir heureuse, pour la sauver, pour qu’elle reprenne sa splendeur et que son message soit lumière.
21 novembre 2013
Jésus pleure sur Jérusalem. Juif, il aime son peuple, celui dont il est solidaire, celui dont il partage la culture, celui que Dieu a choisi, celui de l’Alliance. Lorsqu’il le reconnait « infidèle », il ne récrimine pas. Il se désole. Il souffre et regrette le rendez-vous manqué avec Dieu. Ce constat ne le révolte pas, mais le détermine sans doute à aller lui-même jusqu’au bout de sa mission d’envoyé. Il ne s’agit pas de replâtrer les institutions de Jérusalem. Il innovera, portera en lui le destin de l’humanité. Par fidélité, il ira par amour du peuple jusqu’à l’oblation personnelle. Il s’offrira et fera ainsi pour tous un passage jusqu’à son Père.
20 novembre 2014
Christ pleure. Sa tristesse est grande. Face à un gâchis, son émotion déborde. Il aime Jérusalem et la voudrait comme une semence de liberté, de communion et d’épanouissement. Jérusalem n’est pourtant qu’une ville ! Devant chacun de nous, s’il nous voit gâcher nos vies, il pleure parce qu’il nous aime encore plus que Jérusalem. Peut-être que ces larmes du Christ sont comme l’eau du baptême : elles nous tirent de l’enlisement.
19 novembre 2015
Jésus pleura sur Jérusalem, ville sainte et politique. Ce joyau de l’Histoire n’a pas connu et accueilli la Parole d’Eternité. Le temple, au lieu d’être la Maison de Dieu, a sombré dans le rite et le goût du lucre. Jésus pleure, parce que tout cela finira mal, non pas parce que le Seigneur la punit mais parce que, manquant le rendez-vous de la Paix, elle se ruine elle-même et tombe en poussière.
17 novembre 2016
Jésus pleure. Jérusalem est pourtant magnifique, le Temple est majestueux, la ville est altière. Tout semble défier le temps qui change chaque jour. En cette beauté, des germes de décrépitude. Les réalités temporelles qui n’évoluent pas sont déjà fixées dans la mort. Jésus pleure. Dieu le vivant, visite son peuple, lui fait confiance et l’appelle non pas à bâtir des institutions, des systèmes, et des édifices ni même à établir des lois. Christ est messager de Dieu, il est un Temple vivant, il est une Cité fraternelle nouvelle et ses habitants sont des hommes et des femmes de la liberté qui marchent ensemble. Beaucoup n’ont pas compris que Christ vient à chaque instant tirer l’humanité du coté de la Vie. Incarnation-mort-Résurrection.
23 novembre 2017
La foi s’est ruinée en nous. Elle s’est effondrée, parce que nous n’avons pas su repérer le ‘moment’ inattendu où le Seigneur a frappé à notre porte pour nous demander de le recevoir et de l’accueillir en lui offrant une place en nous. Parfois, nous l’avons laissé à la porte de chez nous car nous avons pensé que nous avions des choses plus urgentes à traiter. Parfois, nous avons eu peur qu’il nous encombre. Pour finir, qu’importe les motifs ! Nous ne lui avons pas ouvert, pas demandé de se faire connaître, pas accueilli comme une source de notre propre liberté. En d’autres circonstances, il repassera sans doute, frappera à nouveau. Trop discret pour insister lourdement, il ne fera qu’un signe que nous pourrons saisir.
22 novembre 2018
« Jérusalem, tes ennemis t’anéantiront ». Les religions les plus belles, celles qui sont si proches de la relation réciproque entre l’humain et le divin, sont précaires. Les objets de cultes les plus prestigieux peuvent être détruits, le temps est un ennemi implacable ! Jésus, qui est le Temple nouveau, ressuscité, ne connaîtra pas la mort. La religion chrétienne peut connaître des vicissitudes, la foi ne sera pas atteinte. Elle ‘renaîtra’ sans cesse tant que quelques chrétiens disséminés dans le monde croiront en Dieu qui a donné le Christ, son Fils bien-aimé. Par lui et avec lui, ils offriront l’humanité entière, la totalité de la création. Ils pardonneront à ceux qui veulent les détruire. Ils adoreront Dieu source éternelle de Tout Amour.
21 novembre 2019
La tristesse envahit Jésus : Jérusalem ne sait pas et ne reconnaît pas que le Messie vient vers elle. Elle s’aveugle et fait son malheur. Cette méconnaissance sera sa ruine. Ses ennemis la détruiront. Elle ne sera pas la capitale du monde où convergent tous les croyants. En elle s’établira durablement la division. L’humanité y perdra un point fixe de rendez-vous, de respect, de dialogue, de concertation, de considération. L’imperfection de la nature humaine semble s’y être installée. Peut-être que ce n’est pas trop tard pour en faire un lieu de paix et de dialogue des nations ?
19 novembre 2020
Il arrive parfois que les ennemis de la veille qui ont tout chamboulé fassent table-rase de ce qui tenait debout mais se trouvait déjà depuis longtemps lézardé et dangereux. Ce qui ne se renouvelle pas s’effondre. Jésus pleure sur Jérusalem parce que les gardiens du Temple ne se sont pas souvenu que seuls l’Amour et la Fidélité demeurent inventifs. Jésus est le Temple de Dieu parce que, né du souffle de L’Esprit, mis en Croix, il meurt et ressuscite. Vivant pour toujours, il est la pierre éternelle des bâtisseurs. Tout peut changer, Il est toujours l’Aujourd’hui.
18 novembre 2021
Ces paroles de malédiction sont dures. Comment les expliquer et en tirer un profit spirituel pour notre temps ? La destruction du Temple ne met pas un terme au pèlerinage séculaire des croyants. Ce n’est plus vers un bâtiment solennel que les chrétiens vont se diriger, mais vers le Temple Nouveau qui est la Personne du Christ. C’est en Lui et par Lui que Prière, Offrande, Pardon et Renaissance s’élargissent au monde entier, à toutes les cultures et à tous ceux et celles qui voudront l’accueillir Ressuscité.
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