27 octobre 2012
Nous sommes des précaires et des mortels. La mort et le malheur peuvent nous frapper sans aucune responsabilité de notre part. Regardons notre condition humaine avec réalisme ! Aidons-nous à l’assumer ensemble dans la solidarité ! Prenons soin les uns les autres ! Dans cette altérité réciproque, nous trouverons la trace du Christ et un Chemin ouvert à notre conversion.
3 mars 2013
Se convertir, travail patient de l’espérance, permet d’échapper au désastre des constructions du passé qui s’effondrent. Elles étaient pourtant belles. Elles ont rempli leurs fonctions. Elles n’ont pourtant pas démérité. Simplement, la conversion au Christ change tout. La fécondité évangélique est du domaine de la vie. Quand elle est en panne, elle retrouve vigueur par la bêche et le fumier (!) du frère qui griffe la terre alentour. C’est peu, mais vrai et possible.
26 octobre 2013
Dans notre vie de baptisé, il est toujours temps de se convertir, de nous aimer nous-mêmes et d’aimer ceux et celles qui nous entourent des mêmes tendresse, confiance et patience, que le Ressuscité nous porte en vivant en nous. Tous les jours, il nous faut reprendre la bêche pour « retourner » notre sol et « raviver » notre fécondité spirituelle. Nous portons du fruit dans l’effort et la patience. Faisons confiance à notre sol intérieur. Il est porteur de fleurs et de fruits. Il suffit que notre courage nous mette à l’œuvre. Le Seigneur fera le reste.
25 octobre 2014
Les événements les plus horribles qui atteignent les humains ne sont jamais des punitions suscitées par Dieu. La bonté du Seigneur ne peut pas être prise en défaut. Elle s’inscrit dans le registre de l’histoire humaine, mais elle ne s’immisce pas dans les entrelacs des contingences de la nature ou du mésusage des libres relations humaines. La tendre paternité de Dieu appelle à la conversion de chacun et de tous, tant à la bonne gérance de la nature qu’aux justes et paisibles rapports fraternels. C’est à ce de retournement des consciences que Notre Père nous convie et fortifie notre libre démarche.
24 octobre 2015
Ce figuier a bien de la chance ! Il a un bon propriétaire et un bon Vigneron. Le premier, pendant trois ans, est venu voir si le figuier avait produit du fruit. Le deuxième plaide pour que, pendant la quatrième année, on aide encore mieux le figuier et que l’on trouve des moyens adaptés pour l’aider dans son épanouissement. Il en est ainsi de la conversion. C’est souvent une affaire de patience et de confiance. Le figuier porte en lui une promesse à fortifier.
28 février 2016
Le maître ne voit que la rentabilité : « A quoi sert un figuier qui ne porte pas de fruit ? Il occupe le terrain pour rien ! » Le vigneron, lui, a appris la patience. Il sait d’expérience qu’avec un peu de travail et de soin approprié, la fécondité peut revenir. Ce n’est pas toujours la mauvaise saison. Il est bon de s’acharner et de redonner des chances à ce qui semblait perdu. La confiance envers quelqu’un se nourrit de peut-être. Elle meurt par la certitude qu’il n’y a aucune espérance ou, au moins, aucun espoir de voir changer autrui.
22 octobre 2016
Nous vivons dans un monde fragile. Nous connaissons les caprices de la nature et les erreurs, voire les crimes, des humains. Précaire, éphémère, vulnérable, dansent avec nous et nous menacent du matin au soir. Sans terreur, nous assumons notre finitude. Nous avons appris à vivre dans les limites du temps. Par nécessité, nous en avons pris l’habitude. Il nous est plus difficile d’entrer dans le chemin de libre conversion et de faire des petits pas d’éternité tout au long de la contradiction des jours. Accueillir dans nos vies concrètes les dons de Dieu, d’en faire une joie de vivre fraternelle, offrir avec Christ ce bouquet d’amour du serviteur désintéressé, inventif et honnête, cheminer dans le dédale de la création en chantant la gloire, la paix et la miséricorde… nous est plus difficile. Pourtant, c’est là que se trouve l’essentiel du baptisé-confessant.
27 octobre 2018
« Les catastrophes naturelles ne sont pas des punitions de Dieu ». Certes, nous sommes des gérants responsables et il nous faut tout faire pour que des cataclysmes n’aient pas lieu. Mais certains échappent encore à notre sagacité et y échapperont peut-être toujours. Alors, nous devons tout faire pour, entre humains, nous aider et panser les plaies de ceux et de celles qui sont démunis et souffrent. Il serait tout à fait indélicat d’affubler Dieu d’un vêtement de bourreau ! D’ailleurs, cela nous dispenserait de notre fonction de « chercheurs » et aussi de la solidarité fraternelle !
26 octobre 2019
Tout ce qui est sur terre vit dans le temps. Tout ce qui est humain est obligé de vivre selon la patience marquée par l’histoire de son époque et sa propre culture. Pour le discernement profond, l’immédiateté est généralement un piège. Les décisions importantes et radicales ont besoin de mûrir par le dialogue avec des personnes compétentes. Si le propriétaire n’avait pas écouté l’avis de son vigneron, il n’aurait pas laissé le temps à une fructification possible du figuier.
24 octobre 2020
Un événement conduit souvent à réfléchir. Il dit quelque chose à notre temps. Il suffit de le bien connaître, de finement l’analyser, d’en discuter, de l’interpréter. Il ne faut certainement pas en faire automatiquement un signe de Dieu. La relecture permet d’entrevoir, sur un tout autre plan, un appel, un avertissement. On peut même en tirer des conclusions intimes pour son propre comportement. Mais soyons prudents ! Il ne s’agit pas d’en faire une doctrine. L’histoire et les chroniques ont leurs propres méthodes pour les bien lire.
23 octobre 2021
Le monde et les actions des humains rencontrent des aléas. Les comprendre, les situer dans l’Histoire, ouvrent à leur compréhension et à un juste discernement. Nous ne pouvons gouverner notre intelligence, notre conscience, notre manière d’agir, sans ce que nous apprend le regard. Le propriétaire a remarqué que son figuier est stérile et inutile. Heureusement, il a, en son vigneron, un bon conseiller qui lui apprend à ne pas conclure trop vite, qu’il vaut mieux prendre un soin adapté et donner du temps au temps. Ce que l’on appelle la patience.
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Luc 13, 10-17