9 octobre 2012
Les deux sœurs aiment Jésus et l’accueillent dans leur maison. Toutes les deux lui donnent la première place. L’une par le service, l’autre par la contemplation. Une seule primauté, deux voies accès, deux vocations. Pourquoi vouloir être identique ? Il suffit d’aimer et se livrer entièrement.
29 avril 2013
Marthe avait une maison. Le jour où Jésus « passa », elle hébergeait sa sœur Marie qui était bien différente d’elle. Jésus et ses disciples s’invitèrent. Tout ce monde fait bien du dérangement. La convivialité a des contraintes culinaires. Marthe s’affairait, Marie contemplait et se « nourrissait » de la parole du Seigneur. Les deux sœurs ne s’étaient pas entendues sur leur rôle respectif. Christ les invite à s’entendre pour le bien accueillir. En se parlant, en s’aimant et en se respectant, Marthe et Marie nous délivrent un message.
21 juillet 2013
Marthe bougonnait : Marie peut-être trop élevée au Ciel n’avait plus les pieds sur terre. Les deux sœurs s’aimaient sans doute. Elles accueillaient ensemble la visite du Christ. Cela ne les empêchaient pas de mal se supporter. Marthe ne parlait pas à sa sœur et désirait que Jésus règle le ‘différend’. Ce dernier n’en fait rien et déclare tout simplement : « Ta sœur ne changera pas, prends-la comme elle est. Sa contemplation est bonne ! « Mais ce que ne dit pas l’Evangile, c’est que les plats cuisinés par Marthe étaient excellents. Jésus aimait venir chez les deux sœurs qui se chipotaient, mais le recevaient avec un amour égal mais différent.
8 octobre 2013
Tout à la suite des versets précédents qui racontent la parabole du Bon Samaritain dont l’amour le pousse à l’action tangible pour le blessé du bord de la route, Luc l’évangéliste parle de Marie, « celle qui n’aide pas sa sœur à s’activer pour le service des hôtes ». Elle contemple ! Est-ce que Luc a voulu nous faire comprendre qu’adorer est une forme tout a fait valable de l’amour du prochain ?
29 juillet 2014
Pour être bon serviteur ou bonne servante, il faut tout faire pour éviter d’être accaparé par « tout ce qu’on pense devoir faire ». Il se peut qu’il existe parfois une certaine addiction au travail pour s’éviter de penser, d’offrir, de dire merci, de parler ou de témoigner. On peut fort bien déguiser le service des autres en affairement stérile. L’affolement du travail n’est peut-être qu’une boursoufflure intérieure qui empêche de déléguer parce qu’on ne fait pas assez confiance à autrui. La vie d’oraison délivre de cet esclavage.
29 avril 2015
Marthe avait peut-être un tempérament « perfectionniste ». Elle aimait sans doute que tout soit très bien. Elle ne savait pas faire « simple ». Elle jugeait que l’amour exigeait la perfection du service. Du coup, elle était affolée par tout ce qu’il fallait faire. Elle avait beaucoup de mal à comprendre sa sœur qui avait fait un autre choix. Mon Dieu, délivre-nous de l’inquiétude ! Apprends-nous à préférer ce que nous pouvons faire modestement, simplement, pour le bonheur de servir de tout notre cœur ! Pas plus !
29 juillet 2015
Les deux sœurs de Lazare n’ont pas le même tempérament, mais chacune, selon sa manière personnelle, aime Jésus et, avec ses mots et ses gestes, le rencontre et lui exprime son attachement. Marthe et Marie se parlent aussi entre elles de Jésus et s’invitent l’une l’autre à l’accueillir. Ce sont vraiment deux sœurs différentes, mais l’amour du Christ les unit sans nuire à leur personnalité.
6 octobre 2015
Une seule chose nous est vraiment nécessaire. Admettre et nous souvenir que les humains et la création entière ne sont pas Dieu. Lui seul est perfection et plénitude éternelles, bonté sans fin ni commencement. En nous situant devant lui, en le contemplant et en écoutant sa Parole, nous découvrons notre vraie grandeur d’hommes et de femmes. Quoique limités, nous sommes immenses parce que nous sommes aimés par le Seigneur et qu’en Jésus Christ, il a fait Alliance avec nous.
29 avril 2016
La contemplation ne consiste pas à ne rien faire à longueur de journée, mais à ne pas se laisser accaparer par de multiples tâches au point d’en devenir les esclaves. La contemplation est un germe d’amour qui s’épanouit à chaque instant par l’offrande de soi, le service d’autrui, le travail, pour accomplir la part humaine de la création. Les contemplatifs aux bras ballants et au cœur vide sont heureusement rares car ils se trompent. « Mon Père et moi sommes toujours au travail ! » Mais il s’agit d’un travail qui n’use pas, crée, rend libre et promeut autrui en l’aimant.
17 juillet 2016
L’Evangile nous dit que Marthe était « accaparée» par de multiples occupations. Il est indiscutable que son emploi du temps surchargé ne lui laissait pas beaucoup de plages libres pour écouter la Parole. Elle agissait certainement pour bien accueillir et servir les hôtes. Mais son action pourtant généreuse ne lui suffisait pas. Elle se jugeait trop prise et débordée. L’action l’étouffe. Elle semble énervée par sa sœur comme enfouie dans ses ‘oraisons’. Jésus conseille à Marthe de reconsidérer son emploi du temps et de voir comment elle peut « servir » autrement que dans l’excès.
4 octobre 2016
Luc l’Evangéliste place juste après la parabole du bon Samaritain le dialogue de Jésus avec Marthe qui se plaignait qu’elle avait trop à faire. Est-ce un hasard de la rédaction ? Ne serait pas plutôt pour ajouter à la Parabole que la contemplation est indispensable au « prendre soin » jusqu’au bout. Il ne s’agit pas seulement de l’urgence au bord du chemin, ni du prêt de la monture, ni du détour chez l’aubergiste, ni du retour pour payer le supplément. Il y a aussi dans le « prendre soin » une part de contemplation.
29 juillet 2017
Marthe et Marie étaient sœurs. Elles avaient en commun qu’elles étaient nées, l’une et l’autre, du même couple mais elles n’étaient pas pareilles. Elles avaient été engendrées dans la même famille, mais elles étaient uniques. Elles s’aimaient, mais elles étaient différentes et, parfois, elles s’agaçaient l’une envers l’autre. Chacune avait ses occupations prioritaires mais, certains jours, elles arrivaient mal à se comprendre. Ce qui les unissait malgré leurs différences, c’est que l’une et l’autre mettaient tout leur cœur à accueillir Jésus, leur ami commun.
9 octobre 2018
« Tu t’agites pour bien des choses ». Accueillir, rendre les multiples services que la vie ordinaire nous propose, prend parfois beaucoup de temps et conduit souvent à être las et fatigué du poids des jours et des occupations qui s’enchaînent les unes avec les autres. Il arrive que ce soit une affaire de tempérament ou d’une option de fraternité. Mais que ce soit ceci ou cela pour une noble cause ou pour une pure fantaisie, le temps est englouti, les heures deviennent compactes et écrasantes. C’est le moment de réfléchir et de discerner, seul ou avec d’autres, sur ce qui est primordial ou secondaire par rapport à l’offrande de sa vie et de son option spirituelle. Marthe et Marie auraient dû se parler et, entre elles, diviser au mieux temps de service et temps d’adoration, d’écoute silencieuse et paisible.
21 juillet 2019
Trop s’occuper des multiples tâches conduit à l’esclavage et fait perdre toute personnalité. Marthe a raison. Elle doit se décharger d’une partie de son travail sur sa sœur Marie. Si celle-ci accepte un peu de service, Marthe pourra un peu se tenir aux pieds du Seigneur et réorganiser sa vie en la sortant des trop grandes préoccupations journalières. En prenant sa part de service, Marie fera encore grandir la véracité de son amour contemplatif en favorisant la liberté de Marthe.
29 juillet 2019
Marthe était fatiguée. Il fallait qu’elle assume tous les travaux domestiques. Marie sa sœur ne collaborait pas aux tâches journalières qui font « marcher » la maison et accueille les hôtes. Elle contemplait. Marthe n’avait pas compris que, dans son adoration, Marie l’aidait au maximum. Mais Marie aurait bien pu « rogner » un peu sur son temps de prière pour donner un coup de main à Marthe qui s’épuisait à « tout faire » pour rendre la maison accueillante. L’une et l’autre étaient peut être trop enfermées dans leurs propres tempéraments et suivaient exagérément leurs pentes naturelles.
8 octobre 2019
Marie ‘a choisi’ la meilleure part. Le « verbe » choisir est capital. La meilleure part est celle que l’on choisit avec discernement et amour. Je pense que Marthe aurait pu vivre la meilleure part si elle avait ‘choisi par amour et librement’ de faire la cuisine et la vaisselle. Je crois que Jésus-Christ est venu parmi nous les humains pour vivre, sous nos yeux et à portée de cœur, la grandeur et la fidélité du choix de l’Incarnation. Jusqu’au bout de sa vie, il a assumé librement, par amour pour ses frères humain et la création entière, le choix de la bonté du Dieu Trinitaire.
29 avril 2020
La vie chrétienne est pour tous contemplative, ce qui ne signifie pas forcément monastique. Marthe affairée autour de son fourneau peut très bien dans son service actif vivre en communion permanente avec le Seigneur. Son accueil des hôtes peut la conduire à vivre consciemment la délicatesse accueillante du Christ. Là où les choses se compliquent, c’est quand Marthe « s’affaire » et sombre dans l’agitation. Déborder de travail, se compliquer exagérément la vie, fausse toute perspective d’intimité avec Jésus, le Serviteur de la création entière et en particulier de tous les humains. Marthe sait bien faire les sauces. Elle sera contemplative si, sans s’affoler, elle les accommode avec la bonté de Dieu.
6 octobre 2020
Recevoir Jésus pour s’entretenir avec lui des questions qui émaillent nos journées offre une aubaine. Il est de ‘Passage’ au village, profitons-en ! Marie prie. Elle aime ces colloques intérieurs, elle en rajoute une couche en s’installant aux pieds de l’Ami. Dans le secret, elle lui ouvre son cœur. Marthe grogne ; excédée par la piété de sa sœur, elle demande à Jésus de porter un remède à ce qui lui semble malsain. Jésus écoute. Il apaise Marthe et dirime un conflit. On n’est pas tous pareils : respectons nos tempéraments et peut-être nos vocations.
29 avril 2021
La contemplation n’est certainement pas un repli sur soi statique ; elle est presque toujours une bataille contre ses propres illusions, la recherche de fausses consolations pour échapper à une vie désertique. Je crois que la contemplation, celle qui est simplement ordinaire, est une quête constante. Elle demande un renoncement intérieur à ce qui serait une fausse stabilité ; elle convoque à vivre avec confiance « ruptures » et « nouveautés ». Elle peut provoquer un certain désarroi qui conduit à la « pauvreté » spirituelle qui attend tout de Dieu. Il est bon de partager ce « secret » intime avec une personne de confiance.
5 octobre 2021
Marthe était « accaparée ». Ce mot est fort ! On peut comprendre qu’en elle, les tâches matérielles occupaient tout son temps et son cœur. Sans doute que ce qu’elle faisait contentait les passagers accueillis et distillait la joie. Mais on la perçoit « affairée » par excès, de sorte que la place en elle manquait pour d’autres moments plus spirituels, comme ceux de la parole. D’une toute autre façon, Marie, sa sœur, était tombée dans le même piège ; toute « accaparée » par des élans mystiques, elle vivait comme ‘hors’ du monde. J’en conclus que les deux sœurs auraient été bien avisées de se parler et d’équilibrer leur vie. Chez les humains, le tout est excessif. Nous sommes par nature des mélangés.
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Luc 10, 25-37