Luc 15, 1-32

2 mars 2013

À cause de sa jalousie, le frère aîné qui a toujours bien servi dans le passé se prive aujourd’hui de la fête de la miséricorde. Il n’a pas compris que le retour de son frère est une chance pour lui. Il devrait bondir d’allégresse. Il ronchonne et s’exclut lui-même de la convivialité. Il refuse d’entrer dans le pardon qui déborde du cœur de son Père. Il est entortillé dans sa vertu de naguère. Il ne vient pas à la vie nouvelle que lui offre le retour de son frère.

15 septembre 2013

Hantise de la brebis égarée, de celle qui manque parce qu’on l’aime. Souffrance que l’une soit isolée. Tristesse qu’elle ne participe pas à la joie d’être ensemble. Peur qu’elle ne se perde ou que le loup ne l’engloutisse. Tout faire pour la retrouver. Bouleverser son emploi du temps pour aller la chercher et la porter pour qu’elle ne se fatigue pas sur le chemin du retour. Joie de l’associer à la fête des retrouvailles. C’est ça, la miséricorde.

7 mars 2015

La jalousie tenaille le fils ainé. Sa colère intérieure l’empêche de se réjouir du retour de son frère et de la bonté de son Père. Certain de sa conduite exemplaire. En lui, pas de trace de clémence et de joie. Il refuse d’entrer dans la fête du pardon. En lui, que des reproches ! Il ne voit que le mal que son frère a commis. Il ne sait pas ou ne veut pas admirer le courage de son frère qui est revenu chez son Père. Il ignore l’humble beauté du chemin du retour.

6 mars 2016

Le père de la Parabole est comme notre Père des Cieux qui ne tient pas un compte exact de tous nos péchés et aveuglements humains. Dans la patience, la miséricorde, la tendresse, la bonté, il scrute l’horizon. Sa compassion attend. Son amour prime tout. Le souvenir du départ chaotique de son plus jeune fils ne le retient pas en ressassant le passé. Il revient. Cela lui suffit. Il court se jeter à son cou et le couvre de baisers. Il ne le gronde pas. Il organise la fête du retour.

18 mars 2017

Le plus jeune des deux fils porte en lui la dynamique un peu folle de la jeunesse. Il a hâte de faire par lui-même l’expérience de la vie et ne pas entrer dans une voie toute tracée et sans tracas ! Il ose partir et innover. Il ne réfléchit pas assez, mais il a le courage démesuré de l’inexpérience du jeune l’âge. Le père, bon et sage, de plus pédagogue averti, laisse partir son cadet pour qu’il se forme. Il prend le risque qu’il se perde. Le père n’hésite pas à lui donner une partie de ses biens car il a le cœur large et il sait bien que, même si son fils se trompe et qu’il revient, il l’accueillera toujours avec un amour total et lui donnera même une place d’honneur. Ainsi la société mêlée d’un brin de prétention intrépide et de miséricorde sans mesure est celle que Dieu habite.

15 septembre 2019

Se lever. C’est une illusion pernicieuse que de penser, d’admettre, que certains humains n’ont pas besoin de conversion. La joie se manifeste quand les uns ou les autres disent oui à Dieu, se lèvent et marchent vers lui. Pour ce faire, ils prennent le chemin de la liberté que leur propre tempérament peut assumer. Dieu soutient leur démarche et l’ouvre à l’infini ; ils avancent à leur pas et, si besoin, sont aidés par des frères ou des sœurs qui les soutiennent pour que, sans défaillir, ils accomplissent leurs souhaits. Joie pour tous.

14 mars 2020

« Le Père partagea ses biens entre ses deux fils ». Il donna sans doute autant à chacun. Aucun d’eux ne fut lésé. Mais chacun des fils était différent. L’un  voulait vivre à sa guise, selon son humeur du jour. Non seulement il gaspillait, mais organisait des fêtes ‘douteuses’. L’autre était « bien rangé ». Il travaillait ferme et ne cédait rien à sa fantaisie. Il s’enorgueillissait d’être un bon fils économe comme son père lui avait appris. Mais le fêtard se repentit. Il revint chez son Père et demanda pardon pour sa vie tumultueuse. Le père l’embrassa et ordonna des fêtes pour ‘son enfant’ retrouvé. L’autre fils fut jaloux et refusa de se réjouir. Il n’avait rien compris à la grandeur du pardon et à la tendresse de son Père.

6 mars 2021

La conversion est une dynamique ouvrant sans cesse de nouvelles perspectives audacieuses et respectueuses. Comme l’amour, elle invente une manière toujours nouvelle de se tenir dans la création entière parmi les humains. Sa recherche est constante, souple et joyeuse. Action qui n’essouffle pas, n’est pas guerrière, mais paisible, un tantinet obstinée. Elle invente les moyens de son progrès. Elle refuse le retour en arrière. Son élan vient souvent du pardon qu’elle ose demander. Sans crainte, elle vient là où elle se sait attendue.