La Belle Epoque. La France de 1900 à 1914, Perrin, 2002, 450 p.
Après avoir publié Le siècle des intellectuels et Les voix de la liberté, Michel Winock vient de mettre en librairie un nouveau livre sur la Belle époque.
J’ai lu cet ouvrage avec gourmandise. Il me resservait les plats que j’aime beaucoup. Bien sûr, Michel Winock brosse un tableau à larges traits mais, comme il s’attache à analyser seulement quatorze années, la fresque est assez précise pour distinguer les détails de la peinture.
Mon père me parlait souvent de cette époque. Il comparait les événements de ce temps avec ceux qui précédèrent la guerre 39-45. Les noms des “personnages” me sont familiers et leurs mentalités m’ont été décrites à travers les options politiques et religieuses de ma famille. De ces pages, j’ai surtout retenu celles qui évoquaient les “opportunistes”, ceux qui, en France, ont fait la République en cajolant les désirs du peuple, tantôt dans une nuance, tantôt dans une autre. Je ne peux m’empêcher de penser que Jospin et Chirac sont des opportunistes. Avec Alain Minc, je juge Chirac du centre gauche, avec une pointe bonapartiste et populiste. Le président candidat ressemble à Casimir Perrier, Félix Faure, Raymond Poincaré, Charles de Freycinet, Alexandre Ribot, Charles Dupuy, Jules Mélines. Ils gouvernèrent en louvoyant. Divisés eux-mêmes et entre eux par l’affaire Dreyfus, ils trouvèrent des expédients pour demeurer au pouvoir. Heureusement, la laïcité leur servit de prétexte et leur permit de se déclarer ou du centre droit ou du centre gauche. Très bon livre.
16 novembre 2004
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White Edmund