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Foi
La foi est un combat qui s’inscrit dans la dynamique d’une conversion permanente. Cette lutte n’a ni vainqueur qui peut se glorifier, ni vaincu, dépité et honteux. Elle est vigilance pour maintenir la brèche ouverte par la question du Christ : « Pour vous qui suis-je ? ».
Laisser se refermer cette « ouverture » revient à se mettre en enfer, c’est-à-dire en enfermement. Je crois que l’homme trouve sa pleine valeur si le Vent de l’infini peut s’engouffrer en lui.
La spiritualité est une manière de maintenir en bon état cette béance par où pénètre lumière et souffle. Il y a sans doute plusieurs manières de maintenir en bon usage la Porte de communication ou de relation avec Dieu. Chacun ou chacune élabore une manière de faire ou de vivre à partir de son terroir, de sa propre culture, de ses choix, en un mot de sa fidélité vécue en Christ.
La foi, échange d’amour entre Dieu et les humains, ne varie pas du point de vue de Dieu qui est Source, mais elle varie dans sa réception aussi bien que dans sa réponse par les humains sujets : du temps, de l’espace, des fluctuations. Le mariage réussi de ce qui est amour permanent et de ce qui est amour instable s’appelle “spiritualité”.
Le réalisme.
Je n’aime pas les mots qui en français se terminent par « isme » qui signifie “système” de pensée ou de politique. Je préfère employer les termes « amour de la réalité » c’est-à-dire des « choses » qui actuellement existent et existeront dans les toutes prochaines années.
Cet amour de la réalité suppose une connaissance la plus approfondie possible des sciences dites “humaines” :
L’amour de la réalité pousse à tenir compte de ce qui « est » et non pas de ce qui devrait être ou aurait pu être.
L’amour de la réalité est le fruit d’une analyse fine, vérifiée par plusieurs.
Se pose la question de comment vivre la réalité et comment la faire évoluer pour qu’elle ne se casse pas parce qu’elle a changé d’époque. Trouver des solutions c’est mettre en place des actions concrètes, possibles, atteignables sans trop d’effort.
Aimer la réalité c’est s’engager et durer dans l’engagement à long terme. C’est épouser son temps et ses solidarités naturelles, actuelles, présentes, c’est refuser de s’éparpiller. C’est aussi se donner des priorités et ne pas tout mener à la fois. L’amour de la réalité bannit dispersion, saupoudrage et superficialité.
Elle bannit la rumeur et les bavardages.
Le Baptême
Par le baptême reçu et vécu comme un don qui se renouvelle à chaque instant, le chrétien devient le corps du Christ. Réalité humaine magnifiée par Dieu.
Le baptisé se réjouit d’être un « signe » de l’amour de Dieu pour les humains.
Il vit comme un serviteur d’humanité à la manière du Christ.
À partir du lieu et du temps, c’est-à-dire dans une implantation restreinte et profonde, il témoigne comme Jésus et de l’éternité et de l’infini de Dieu.
Dans l’imparfait il suggère imparfaitement le parfait et en fait le moteur de sa conversion permanente.
Dans la modestie, la simplicité, l’inachevé, par grâce, il rayonne, sans toujours en avoir pleine conscience, la lumière du pardon, de la bonté, de la convivialité de Dieu.
Implanté dans une Eglise avec d’autres chrétiens, il témoigne des relations de Dieu qui personnifient chacun et suscitent la communion.
Comme le Christ, le baptisé est Roi mais comme lui, il est couronné d’épines, il est désarmé, pauvre, offert au sein de la laïcité.
De fait, la joie du baptisé est une offrande à tous (comme Jésus) :
Par l’ouverture de débats ouverts où l’on mime le ciel de la communion.
2 avril 2014