J’envoie mon messager
Que ce soit Isaïe lui-même ou le souffle prophétique qui traverse Israël et le soutient dans son adoration au Dieu unique, peu importe dans ce commentaire. Ce peuple aimé doit sans cesse se convertir à Dieu qui prend soin de lui. À chaque époque et dans des circonstances diverses se lèvent des prophètes qui ont pour mission de réveiller la multitude pour qu’elle ne s’endorme pas et s’enlise dans l’idolâtrie.
À mon sens, si l’évangile de Marc débute par l’évocation d’Isaïe, c’est pour souligner que l’heureuse Nouvelle de Jésus se place dans une maturation de la marche au désert, au sortir de l’esclavage et de l’Alliance du Sinaï. La manne nourrit le peuple qui se lève tôt et affronte lepoids des jours pour atteindre la liberté en avançant vers le rendez-vous de Yaweh, le Tout Autre, que nul ne peut asservir et réduire.
L’évocation du prophète Isaïe prépare la référence à Jean le Baptiste, l’enfant de la promesse qui a dépassé toute stérilité et qui, à l’âge adulte, s’est retiré au bord du désert là où coule le Jourdain. Ascète, vivant en pauvre, se nourrissant de peu, il prêche un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
De la Judée et de Jérusalem, viennent à lui des personnes de toute condition, le peuple de Dieu tout entier est appelé à faire pénitence. Le Baptiste disait de Jésus : « Il vient derrière moi, mais il est infiniment plus que moi qui ne vous ait baptisé que dans l’eau, lui vous baptisera dans l’Esprit ».
Isaïe et tous les prophètes jusqu’à Jean mènent le même combat et s’inscrivent dans la même mission : préparer la venue du Messie. C’est ce que l’évangile de Marc veut aussi et peut-être surtout, faire comprendre à ceux et celles qui oseront s’approcher de Jésus pour renaître de sa Parole et de son offrande.
Tous les baptisés dans l’Esprit seront Prophètes. Ils demanderont au Christ de vivre au quotidien dans l’élan libérateur de la conversion et du prophétisme.
31 août 2018