Jean 1, 1-18

Jésus, vraie Lumière offerte à tout homme en venant dans le monde

Le signe de la lumière est partagé sur toute la terre. La lumière porte en elle un langage universel :

• Elle réchauffe les corps et les cœurs,
• Elle console et adoucit,
• Elle permet d’avancer sans s’empêtrer dans la réalité ombreuse,
• Elle indique une présence humaine,
• Elle donne du relief,
• Et pour beaucoup, au-delà du signe, elle laisse supposer une autre présence.

Je pense en écrivant à la pièce Chantecler d’Edmond Rostand où l’on trouve ce cri jubilatoire : «O Soleil, toi sans qui les choses ne seraient que ce qu’elles sont»

La lumière d’un regard sur un visage d’homme, de femme, de vieillard ou d’enfant transcende les particularités. Même lumière et même grâce que ce visage vienne d’Asie, d’Amérique, d’Océanie, d’Afrique, d’Europe, qu’il soit jeune, à pleine peau ou âgé, sillonné de rides… Chacun enfant d’un même Père rayonne d’être un humain unique.

• « Lumière » d’un geste,
• « lumière » d’une parole,
• « lumière » d’un regard,

… qui dépasse le rayonnement solaire mais qui se remarque, attire, et produit son fruit de joie. « J’existe pour quelqu’un ».

Mieux qu’un signe, Mieux qu’une chaleur, Mieux qu’une clarté, Quelqu’un, source de Lumière véritable : Jésus vraie Lumière s’offre au monde pour qu’il prenne un relief consistant. Depuis la Résurrection, son rayonnement n’est pas direct ; il passe par des hommes et des femmes qui deviennent ses témoins. La lumière qu’est le Christ se montre dans la relation que des hommes et des femmes entretiennent avec Lui et entre eux. De cette relation vivante déborde une lumière qui se remarque quand elle croise des cœurs disponibles à recevoir le signe : elle attire, invite à venir sans crainte, aide à sortir des ténèbres.

Les baptisés sont Témoins de la Lumière du Ressuscité :

• Par leur vie, même si elle est cabossée et boiteuse,
• Par la relation que nous entretenons à nous-mêmes : immédiateté et permanence du travail
  d’épuration de tout ce qui opacifie la surface de réception du Christ,
• Par la relation aux autres, à commencer par les proches où les choses deviennent très concrètes
  et réelles.
• Par le travail de l’amour qui vise dans la gratuité à :

offrir de la présence,

offrir du temps libéré, demandé là où le besoin s’en fait sentir,

offrir du partage, ce que nous avons gratuitement appartient à tous,

offrir la confiance qui, en fait, est un regard de foi sur autrui,

offrir une primauté d’amour par la fidélité.

… ils réfléchissent la lumière par les actes prophétiques qui sont à leur portée parce qu’ils ont l’aplomb de les mettre en œuvre.

Je crois que la lumière qui vient du Christ et qui s’épanche en nous par la grâce de son Esprit est une lumière qui se remarque sans se faire remarquer ! Elle s’intensifie en nous à mesure que nous vivons la simplification, l’humilité, l’esprit de pauvreté à l’image de Jean Baptiste.