Matthieu 16, 13-19

29 juin 2012

Jésus connait parfaitement Pierre. Les limites du pêcheur du lac ne sont pas des obstacles à la confiance et à l’affection qu’il lui porte. Jésus fait confiance à Pierre. Pierre fait confiance à Jésus. Réciprocité de confiance. Miracle de fécondité spirituelle. Ce que Pierre fera sera bien fait. Ce que Pierre dira sera bien dit. Jésus sera toujours là. Sa fidélité confiante ne défaillira pas.

22 février 2013

Jésus enquête sur l’opinion, sonde les cœurs… Ce n’est pour savoir, écrire un article, et oublier… Mais pour mieux aimer, mieux se situer, mieux appeler, mieux mettre en valeur les talents de chacun, mieux fonder les relations conviviales et le service de l’Eglise. Ouvrir les yeux avec réalisme, porter un regard juste et affectueux sur les institutions et les personnes qui nous entourent, n’a de valeur que pour voir ce qui est caduque, ce qu’il faut promouvoir, aimer son temps et préparer l’avenir.

29 juin 2013

Pierre, surnom donné par Jésus à Simon, fils de Jean, n’était sans doute pas le plus instruit, le plus courageux des apôtres, mais le choix de Jésus se porta sur lui pour en faire le serviteur des onze autres. Il ne comprit pas tout de suite son rôle. La foi des onze autres et leur considération selon le désir de Jésus fit d’un pauvre pécheur converti un « croyant » qui donna tout ce qu’il pouvait pour être un garant d’unité et un témoin fidèle jusqu’au bout de son offrande. L’Esprit Saint le guida au milieu des autres.

22 février 2014

Pierre n’est sans doute pas le plus brillant des apôtres. Il n’est que ce qu’il est. Il fait confiance à Jésus, Jésus lui fait confiance. Ça suffit. Il aime et il est aimé. Il ne pleure pas sa peine. Il dit ce qu’il pense. C’est même parfois un peu tordu. Mais il est vaillant et il est « choisi ». L’Esprit du Christ l’habite et lui, il fait tout ce qu’il peut à mesure qu’il comprend ce qui est le meilleur et le plus juste… Il n’est pas un surhomme. Il est un vrai serviteur. Il vit dans la foi. Il peut tenir le rôle de responsable.

29 juin 2014

Le concile de Trente hésita sur l’interprétation de ces versets… Il n’en reste pas moins que l’Eglise, peuple de Dieu, dans laquelle parmi les baptisés certains ont des ministères, est une sorte d’institution tout à fait indispensable dans notre conjoncture temporelle. Il faut que, dans l’Eglise, d’autres humains par leur qualité de vie soient ensemble des signes pour tous et portent par leurs actions et leurs paroles un témoignage indispensable pour la proclamation de la Bonne Nouvelle ou la bienheureuse proposition à la multitude de la Paternité de Dieu. Ce ne sont pas des « chefs », mais des serviteurs, chargés de conforter des baptisés comme eux.

29 juin 2015

Parce qu’ils sont appelés, choisis, désignés, et qu’ils ont librement accepté la mission confiée, certains chrétiens deviennent fondement. A partir d’eux se développent des communautés chrétiennes, une spiritualité. Ils sont des signes. Ce sont des humains, pauvres, limités, mais la grâce les arrime à l’Eglise du Christ. Ils ont conscience de leur faiblesse mais, dans la foi, ils assument aussi bien que possible, le service qu’ils ont reçu. C’est la joie de tous et la leur.

22 février 2016

Pierre affirme sa foi et dit tout haut devant les autres que Jésus est pour lui, «  le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Pierre est vraiment heureux que quelqu’un, un messager, lui ait transmis en son langage la Parole de Dieu. Dans sa bonté, pour ne pas effrayer, Dieu ne parle aux humains que par des médiations diverses et adaptées à chacun. Le message ainsi révélé, édifie, donne une fondation solide pour toute construction.

29 juin 2016

Pierre n’est pas plus fort que les autres disciples, mais Jésus lui promet l’assistance de son Esprit qui révèle et propose la force même de Dieu qui mettra en lui Discernement, Sagesse et Pauvreté. Il demeure pécheur. Ce n’est pas un surhomme. Il a peur, il reniera… Mais il n’a pas honte, il sait reconnaître son péché et pleure amèrement. C’est un avisé et un combattant de la foi. Il est bon de l’écouter car, dans la simplicité fraternelle, il parle le langage de l’Évangile adapté à tout le monde.

22 février 2017

Les clés du Royaume est un trousseau embarrassant et encombrant. Nul ne sait exactement à quelles serrures elles correspondent, ni ce qu’elles ouvrent, ni ce qu’elles ferment. Pierre et ceux qui viendront après lui auront toujours à inventer ce qu’il faudra ouvrir ou ce qu’il faudra fermer. L’Esprit guidera leur choix, mais ils devront toujours à chaque époque agir sans certitude. Au risque de se tromper, ils parleront et écriront. Sagesse, prudence, audace, confiance surgiront de leur acte de foi contemplative et de leur intelligence de l’heure présente. En toute hypothèse, ils savent qu’ils sont pécheurs, qu’ils ont besoin de se convertir et de dormir paisiblement,  en comptant sur les baptisés qui collaborent avec eux.

29 juin 2017

Ceux qui ont prévu dans le calendrier liturgique de célébrer le même jour Saint Pierre et Saint Paul, nous invitent à une méditation sur l’Eglise chrétienne. Ces deux témoins, apôtres l’un et l’autre, sont différents. L’Amour du Ressuscité, la Fidélité du témoignage, la Passion de l’Eglise, sont vécus par l’un et par l’autre jusqu’à l’offrande suprême, mais leur tempérament, leur méthode, peut-être leur spiritualité, sont dissemblables. Entre eux, ils ont de la difficulté à se comprendre et, peut être même, à collaborer. Ils s’expliquent, ils parlent en vérité. Même si leurs échangent sont rudes, ils vivent de communion dans la foi. Et chacun exerce une pastorale différente et complémentaire. Ils ont compris que vivre chacun de l’intimité du Ressuscité ne les rend pas uniformes dans leurs actions. Ils aiment l’Eglise aux multiples visages.

22 février 2018

« Pour vous qui suis-je ? ». Question pertinente qui demande une réponse claire et vraie. Le Christ la pose à ses disciples qui l’avaient suivi sans bien savoir pourquoi. Seul Pierre répond et parle juste et profond. Les autres se taisent. Un dialogue s’instaure entre Jésus et Pierre. Echange de l’expression de deux confiances totales. Révélation du don de Dieu qui donne la Parole. Beaucoup d’agnostiques posent aujourd’hui cette même question à leurs amis chrétiens-confessants, souvent embarrassés pour répondre. Ils ne « savent » pas expliquer. Les mots leur manquent. Souvent, ils bafouillent et disent ce qu’ils ont lu dans le catéchisme ou entendu au prêche du dimanche. Ils restent confus et ne rendent pas compte de leur joie de croire et comment leur foi éclaire leur vie de tous les jours.

29 juin 2018

« Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ». Christ ne dit pas : « Tu es parfait », mais « Quoique imparfait, je te déclare fondement car, dans les choses humaines, il faut bien des lieux et des signes. Tu seras donc un lieu-source et, moi qui possède les clefs du Royaume des Cieux, je serai avec toi et te guiderai. Tu me seras fidèle le plus possible, mon Esprit reposera sur toi. Ta foi et celle des hommes et des femmes qui, au cours des siècles, croiront avec toi, seront ta solidité. Avec eux, tu seras toujours en conversion selon mon Evangile. Si, dans la tempête, vous vous égarez, je tiendrai la barre et vous retrouverez avec un cœur nouveau le chemin du Salut ».

29 juin 2019

Pierre parle au nom de tous : « À qui irions-nous ? ». Jésus entend l’audace de Pierre qui emploie le pluriel pour lui répondre. « Et moi, ‘je te’ le déclare… » : le Seigneur ne fait que répondre à la disponibilité de Pierre. Il part de l’offrande de Pierre pour lui donner une primauté. Jésus n’impose rien. L’Esprit donne la liberté de parole à Pierre qui reconnaît (au moins d’après Luc) qu’il est le premier apôtre appelé au bord du lac. Il avait prêté sa barque pour que Jésus achève d’enseigner la foule restée sur le rivage. Jésus institue.

22 février 2020

« Tu es Pierre et, sur cette pierre, je fonderai mon Église. » Nous avons médité bien souvent sur cette déclaration de Jésus à Pierre qui vient de le ‘reconnaître’ comme le Christ. Les catholiques voient, dans ces paroles du Christ, l’instauration de la primauté de Pierre et l’élan qui a fondé le ministère du Pape et son magistère. Ce rôle est avant tout une charge pleine d’humilité, un exercice de la foi, un travail assidu. Le pape François nous le montre. Prier pour lui et avec lui nous place dans un rapport fraternel. Dans la pauvreté spirituelle, il est un rappel de l’unité au delà des différentes cultures et de l’audace pour vivre la foi selon notre époque.

29 juin 2020

Pierre confesse devant les disciples que Jésus est le Messie, le Fils du Dieu vivant. C’est Dieu qui lui a mis dans le cœur cette conviction. Pierre la reprend totalement à son compte et met en paroles le Don du Seigneur. La foi l’envahit. Il trouve les mots justes pour l’exprimer. En lui, il y a quelque chose de plus grand que lui. Jésus constate sa foi qui ne rend pas Pierre parfait. Le Christ fonde son Église sur des disciples pécheurs. Entre eux et Lui, une réciprocité de relation confiante conduit le chantier qui s’ouvre. Cette pierre angulaire ne s’use pas. Si, au cours des siècles, elle fléchit, elle retrouvera son aplomb dans le pardon et la résurrection.

22 février 2021

« Simon Pierre prit la parole » au nom des douze et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». Ayant entendu cette proclamation publique, Jésus ajouta devant tous : « C’est mon Père qui est au Cieux qui te l’a révélé et moi, j’affirme que tu es Pierre et que, sur cette pierre, je bâtirai mon Église ». Comme, dans tout groupe humain, il faut un responsable animateur, ce n’est pas un despote. Ce pouvoir naît de la foi et de l’amour envers la Trinité. Sur terre, il repose sur l’exercice de la collégialité et de la synodalité. Pierre n’est pas un parfait qui décrète la vérité, mais un humble qui la cherche avec ses frères. Il ouvre des perspectives selon les Évangiles. On écoutera ceux qui lui succéderont s’ils sont des pauvres, des modestes, des fraternels et s’ils s’efforcent de faire coïncider leur vie personnelle avec la Parole.

29 juin 2021

Simon Pierre prit la parole et dit : «  Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». Jésus avait interrogé les douze. Un seul répond au nom de tous. Il ne parle pas selon sa seule conviction, mais exprime la foi des onze autres. Il vit avec eux et connaît bien leurs sentiments. Le don de Dieu le fortifie : parler ensemble en marchant à la suite de Jésus le renseigne suffisamment pour parler au nom de tous. Pierre n’invente rien, il dit ce qu’il a vu, entendu, compris. Ce n’est pas un PDG. Il est avec les onze un pèlerin d’amour.