Luc 10, 1-9

14 février 2012

Pas de propagande. Pas de démarchage. La Bonne Nouvelle n’est pas un badigeon, mais une nourriture qu’il faut partager avec ceux et celles avec lesquels on est convive. Il ne s’agit pas d’informer, encore moins de recruter. Pas de tract dans une boite aux lettres ! Une longue relation fondatrice. Une expérience partagée.

18 octobre 2012

Récolte suppose confiance patiente à la terre où s’enfouit le grain. La moisson est un désir du semeur. Mais en attendant la maturité des épis, il veille et il espère. Il a fait ce qu’il faut. Il contemple le blé qui lève et reste disponible pour la moisson. Sa prière consiste à dire au Seigneur : « Je me suis fatigué pour les semailles, je suis prêt pour la moisson ». 

26 janvier 2013

Les disciples de Jésus préparent le « passage » Jésus dans le monde. Ils reçoivent cette mission, d’autant plus qu’ils n’ont pas besoin d’aller dans le monde puisque ils y sont déjà. Mais ce qui est nouveau, c’est leur manière d’y être présents. Ils ne sont ni conquérants, ni prosélytes, mais ils sont présents pour être agneaux de douceur, nourriture de loups. Simples et sans défense, ils sont faits pour être mangés, mais après avoir dit et signifier la paix du Christ, véritable fondement du Royaume

14 février 2013

Lorsque l’on accepte d’être disciple du Christ, on accepte du même coup d’être envoyé et précurseur. Les baptisés préparent le chemin, ouvrent la voie, ne se lassent pas de débroussailler. Ils ne sont jamais à leur propre compte, mais d’abord des serviteurs d’humanité. Prophètes, ils sont en tête du cortège avec tous ceux et celles, croyants ou non, qui aiment l’humanité. Ils sont là au milieu d’eux pour servir comme eux et de plus « offrir » à Dieu la « grandeur » humaine.

18 octobre 2013

Luc faisait-il partie des  « Soixante-douze » qui furent désigné pour partir deux par deux, sans bagages,  pour se fondre dans le peuple, vivre sans bougeotte de l’hospitalité, prendre le risque d’être mangé, se glisser dans les coutumes du pays, annoncer la paix et la douce obligation d’aimer ? Ces « soixante-douze » avaient aussi pour mission de guérir les malades. « Saint Luc est médecin » dit Saint Paul ; il pourra donc, s’il fait partie du groupe envoyé, être missionnaire tout en exerçant son métier. Quelle chance pour lui de faire ainsi l’unité de sa vie !

18 octobre 2014

Etre désigné et être envoyé par Jésus, partir deux par deux en acceptant d’être messager sans bagage et  disciple aux poches vides, suppose une foi profonde et une disponibilité primordiale. Les Soixante-douze acceptent d’aller en terrain où le Christ est encore inconnu. Ils ont à le faire désirer sans employer des moyens extraordinaires. Il leur suffira de vivre, de manger et de boire comme tous les « gens » du village. Ils seront peut-être critiqués, raillés, combattus comme des empêcheurs de tourner en rond. Si c’est insupportable, ils iront plus loin annoncer la paix du Royaume de Dieu. Ils vont et ne reviennent pas en arrière. La mission les dévore.

26 janvier 2015

Les Soixante – douze sont envoyés comme des pacifiques au milieu d’un monde où les voraces chassent en meute. « Vous ne serez ni honorés ni salués ! Vivez d’une manière précaire ! Ne vous incrustez pas ! Répondez simplement présent à l’hospitalité bienveillante. N’ayez aucune exigence, nourrissez vous de la nourriture commune : celle que tout le monde mange. Ne soyez ni instables, ni agités ! Mettez vous résolument au service des pauvres, de telle façon que vos actes confirment vos paroles : « Le Royaume de Dieu se réalise parmi vous ».

26 janvier 2016

Jésus envoya quelques disciples dans les villes et les bourgs où il devait « passer ». Ces quelques-uns n’avaient pour mission que de préparer les habitants à l’accueil de Jésus. Ils n’avaient pour consignes de bâtir temples et synagogues. Non ! Ils devaient partager la vie ordinaire d’une « maisonnée », c’est-à-dire de vivre avec une famille et ses relations journalières. Il suffisait que l’accueilli soit accueillant et ne papillonne pas. Il ne leur était pas demandé de battre le tambour sur la place publique et de donner des « avis à la population ». Pas de propagande, ni de publicité, mais le partage de la vie simple d’un foyer pour que la qualité de la présence soit un bonheur de « guérison » et une source d’accueil.

18 octobre 2016

Lorsque le Christ envoie en Mission, il y a beaucoup de bonté et d’ardeur dans les cœurs pour accomplir la charge de confiance que l’envoyé a reçue et acceptée avec joie et liberté. Par contre, dans son emploi du temps, ne se trouve ni bavardage, ni fantaisie, ni tourisme. Chacun va droit au but. C’est même son bonheur. Son énergie et son dynamisme sont mobilisés pour mettre en œuvre l’annonce de la Bonne Nouvelle. Citoyen du Royaume, le messager s’approche de la population, en apprend les mœurs et parle son langage, pour rendre présente et active la Paix qu’il propose. Il ne s’impose jamais. Il est disponible et sans regret. Il est là pour tous. Joie de l’Evangile.

14 février 2017

Les messagers du Seigneur sont chargés de dire, non pas : « Dépêchez-vous à faire la démarche d’entrer dans le Royaume de Dieu  ! », mais : « Le Royaume de Dieu s’est approché de vous ». Ce qui reviens à proclamer : « Le Royaume est à votre portée, il est à votre disposition, vous pouvez l’accueillir ». Oui, le Royaume de Dieu est réservé aux « citoyens » qui, voulant goûter à la liberté et en vivre, ont accepté d’ouvrir leur porte aux messagers du Seigneur, après les avoir reconnus comme tels. Avec eux et comme eux, ils entreront en « libération » constante. Renaissance permanente d’une relation nouvelle.

18 octobre 2017

Parmi ses disciples, Jésus en choisit « Soixnte-douze».Il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toutes villes et villages où il devait se rendre lui-même. D’une certaine manière, ils avaient pour mission de préparer son accueil, non pas en suscitant des comités, en déployant des banderoles ou en mobilisant des fanfares, mais en étant de pauvres et démunis agents de la paix. Ils habiteraient chez les habitants qui voudraient bien les accueillir. Ils partageraient leurs coutumes et leurs styles de vie. Pas d’esbroufe ! Ils vivraient simplement. Je note au passage que chaque groupe de disciples qui partirent deux par deux ne choisirent pas leur compagnon de mission. Il suffisait qu’ils soient envoyés ensemble pour être frères.

18 octobre 2018

« Agneau au milieu des loups ». Un envoyé est aussi, d’une certaine manière, un prophète. Il vient et dérange toujours, un peu ou beaucoup. Même s’il y a une vraie joie à souffrir pour celui que l’on annonce, c’est parfois bien désagréable. Notons encore que les loups ne sont pas toujours méchants, voraces ou carnassiers ; mais il est vrai qu’ils sont souvent ‘affamés’. Alors, lorsqu’on débarque parmi eux, ils mangent le temps dont on dispose et mêmes les loisirs organisés pour le repos. Il est vrai que le messager heureux d’être porteur d’une Bonne Nouvelle est invité à une offrande dont on connaît mal les limites.

18 octobre 2019

Luc veut nous faire comprendre que de préparer la venue Jésus dans les villages est une entreprise à risque. Les envoyés sont des vulnérables. Ils ont tout à perdre et rien à gagner. Démunis, ils vont de porte en porte demander l’hospitalité et partager la vie de la maisonnée. Ils n’ont rien à vendre, ni à acheter. Ils comptent sur le bon cœur de ceux et de celles qu’ils visitent. Ils leur offrent la paix et annoncent un règne spirituel qui bouleverse la vie et les habitudes confortables. Ils ne s’imposent pas. S’ils ne sont pas accueillis, ils  partent plus loin. Ce n’est pas la manière des « sergents fourriers » qui préparent la venue d’un souverain ordinaire.

14 février 2020

« Le règne de Dieu s’est approché de vous » Les ‘Soixante-douze’ n’ont pas à dire des paroles péremptoires et définitives. Ils sont envoyés pour ‘préparer’ la venue de Jésus pour que les cœurs et les intelligences puissent réfléchir et adhérer s’ils le désirent à la Bonne nouvelle qui ‘change’ tout. Ils ont reçu une mission pleine d’humilité qui ouvre du côté de foi et la liberté. Quand Jésus visitera ce village, chacun des habitants se décidera et prendra position. A mon sens, les Soixante-douze sont des sortes de prophètes précurseurs.

18 octobre 2021

« Dites d’abord : Paix à cette maison ! ». Ce ne sont pas des représentants ou des camelots que Jésus envoie dans les villages, mais des pauvres, pèlerins d’éternité. Ils n’ont rien dans les mains, mais leur cœur est simple et paisible. Alors, ils offrent la Paix à toute la maisonnée. Ils se laissent accueillir. Ils ne s’imposent pas. Ils repartiront si on les boude. Ils n’ont aucun droit : « Je suis là pour partager votre vie banale et vos repas, je n’ai pas d’autre but que vous signifier que Dieu vous aime et qu’il vous rendra visite ; je ne suis que son messager ».