3 avril 2012
Les disciples de Jésus savent bien la fragilité de leur adhésion au Christ. Tous sont capables de trahison ou d’abandon. S’ils se suspectent les uns les autres, leur faiblesse s’accentue. Leur persévérance personnelle tient beaucoup à leur foi commune et à leur entraide spirituelle.
26 mars 2013
Jean le mystique est pécheur comme tout un chacun. Il supporte mal Judas et, volontiers, le dénigre outre mesure. Il n’échappe pas non plus à la curiosité malsaine. Quand Jésus, bouleversé, déclare qu’il va être livré par l’un des apôtres, Jean, incité par Pierre, ne résiste pas à la tentation de savoir le nom du « traître ». Non, Jean ! Cela ne te regarde pas. Interroge-toi, prie pour ne pas commettre toi-même un tel péché, car toi aussi tu es fragile, et intercèdes pour ton compagnon.
15 avril 2014
‘Baptisés-confessants’, nous avons librement choisi de suivre le Christ. Pourtant, nos vies sont au moins éraillées de nos indélicatesses. Même si, comme Pierre, nous avons intérieurement décidé de donner tout notre être au Seigneur, il n’en reste pas moins que nous sommes des pécheurs-pardonnés. Nous avons accueilli le Don de Dieu. Le Ressuscité tient sa promesse d’amour. Il nous renouvelle chaque fois que nous ouvrons notre cœur et notre intelligence à sa tendresse pour nous.
31 mars 2015
La fidélité à nos vrais désirs et à nos libres promesses dépend certainement de notre humble volonté et de notre prudence vigilante. Elle dépend aussi de l’attitude et du soutien de ceux et celles que nous avons rendu témoins de notre engagement. Mais elle dépend encore plus du don de Dieu que nous implorons chaque jour. C’est sa fidélité qui nous rend fidèles. A nous de le rejoindre dans l’amour qu’il nous porte.
22 mars 2016
Entre Pierre et Jésus, une alliance pleine d’amour. L’apôtre veut suivre Jésus partout où il ira et donner sa vie pour témoigner de la profonde vérité de sa foi. A n’en pas douter, c’est vraiment son désir, mais Pierre ne connaît pas à l’avance les péripéties de sa trajectoire terrestre. Il lui faudra négocier avec sa peur et ses approximations. Pour chacun de nous, se mesurer à ses propres faiblesses et persévérer dans la fidélité journalière demande et d’accepter les contradictions du réalisme et de se confier à l’infatigable tendresse de Dieu.
11 avril 2017
Jésus a perçu qu’entre Judas et lui, s’établissait un désaccord sur la gestion de la vie courante, sur l’organisation de la mission, sans doute aussi sur la spiritualité. Autant le dire aux onze autres, non pas pour qu’ils blâment, mais pour qu’ils sachent et apprennent ainsi à vivre des séparations douloureuses qui proviennent souvent d’une accumulation de non-dits. Jésus n’exclut pas Judas de la communion du repas de la Pâques ; comme aux autres apôtres, il lui lave les pieds car il est aussi serviteur des divergents. Judas préfère l’orientation des scribes, des pharisiens et des grands prêtres. Jésus le laisse partir et c’est dans un baiser que se consomme la rupture dramatique de la communion.
27 mars 2018
« Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres « . L’amour concret, pratique, plein de douceur, de patience et de pardon que le Christ nous demande de vivre avec tous les membres de notre entourage immédiat, réalise et actualise l’amour qu’il a porté à tous les humains. Prenons garde de ne pas avoir des haines ou des insuffisances de fraternité qui mijotent au coin de notre vie quotidienne ! Comme nous avons besoin des autres pour vivre à plein régime, les autres ont besoin de nous. La fraternité humaine est un exercice quotidien. La ‘réciprocité’ nous nourrit chaque jour et refait nos forces.
16 avril 2019
Jésus se mit à laver les pieds de ses disciples. Jésus serviteur, mais aussi maître reconnaissant de ceux qui avaient marché avec lui et pour lui. La poussière des chemins parcourus ensemble collait à leur pied ! Rien ne dit dans l’évangile que Jésus ne s’abstint de « laver » Judas. L’amour du Messie n’exclut personne même pas ceux qui s’apprêtent à le trahir. Il est le serviteur de tous. Elle est grande cette tendresse.
7 avril 2020
La nuit était épaisse et noire lorsque Judas quitta la table. Nul ne savait où il allait. Beaucoup supposaient qu’il allait faire « des commissions » commandées par Jésus. Peut être que Judas ne savait pas bien où il se dirigeait. Il avait la nuit dans le cœur. Qu’est-ce qui avait motivé cette tractation avec les pharisiens ? A mon avis, ce n’était pas l’amour de l’argent, mais un désaccord profond avec la mission de Jésus. Il redoutait peut-être que la nouveauté du Christ ne bouscule la religion. Il préférait sans doute la sécurité de la loi à l’audace de la foi. Tous ces sentiments avaient tourné dans sa conscience depuis qu’il avait été choisi et que, librement, il avait commencé à suivre Jésus. Maintenant, c’était trop tard. Il n’avait pas trouvé chez ses compagnons le lieu de la parole, de l’écoute, du soutien qui conduit à l’aveu et au pardon.
30 mars 2021
« Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres ». Les chrétiens doivent s’aimer entre eux. Ils doivent s’aimer en vérité, c’est-à-dire en s’aidant à déployer toutes leurs propres possibilités humaines tout en étant à plein temps serviteur du monde, comme le Christ qui a offert sa vie pour tous. L’amour entre eux est une sorte d’exigence et de soutien pour que chacun à sa manière ne s’enferme pas dans une fausse religion mais déborde de douceur, de justice et s’engage, selon son choix, dans les réseaux qui rendent la société plus humaine, plus fraternelle, plus libre, plus égalitaire.
Article précédent
Jean 13, 31-35
Article suivant
Jean 13, 16-20