Il alla vivre au désert
On ne sait pas exactement ce que signifie cette expression qui clôt le premier chapitre de l’Évangile de Luc. Pourtant, une chose est claire : Jean, fils d’Élisabeth et de Zacharie, enfant de la grâce, don qui dépasse la stérilité, prend stature et part vivre au désert. Il ne va pas faire du tourisme pour voir une contrée magnifique et enrichir son expérience symbolique. Non, il va pour vivre, rester, demeurere… Il choisit de se confronter à l’essentiel, de bannir le surcroît, de puiser dans sa relation à Dieu seul l’eau des sources enfouies dans la désertique pauvreté.
Là, vivait-il en ermite ? Avait-il rejoint les Esséniens de Qumram ? Je ne sais ! Mais il est certain qu’il osa se laisser approcher par la solitude pour se réserver à l’essentiel et désencombrer le chemin qui mène à Dieu.
Combien de temps resta-t-il ? Deux ans ? Quinze ans ? Les savants hésitent ! Mais qu’importe ! Il fait une expérience intérieure si riche qu’elle est relue différemment par les quatre évangélistes. L’homme du désert devient ‘signe’ et ‘convocation’ :
Il existe dans l’histoire des hommes des moments-charnières. Certains vivent dans le basculement de l’avant à l’après. Une époque se termine, une autre s’ouvre. Ce n’est que plus tard que l’on constatera une rupture : une fin et un début.
À ces jointures, quelques-uns prennent le vent et osent partir au désert, non pas de Judée, mais au désert de la conversion, de la prière, de la pauvreté, du témoignage, de la prédication, de l’humilité, de la simplicité.
Peu nombreux, ils pourraient disparaître écrasés par la conjoncture peu porteuse et, pourtant parce qu’ils sont enracinés dans l’Esprit qui suscite les prophètes, ces hommes et ces femmes de la foi dressent une nouvelle échelle jusqu’au Ciel.
C’est le message que j’ai entendu pour la fête de Saint Jean Baptiste. En 2007, le 24 Juin était un dimanche, c’est-à-dire le Jour du Seigneur, un temps de prière et une célébration du repos.
27 juin 2007
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Luc 1, 68