Matthieu 6, 24-34

23 juin 2012

Dans notre vie, multitude de tâches se succèdent. Toutes n’ont pas la même importance. Déterminer celle qui passe en premier, celle qui est prioritaire que l’on n’oublie jamais (ou presque), celle que l’on accomplit avec enthousiasme parce qu’on l’a investi d’amour et d’intelligence. Là où est ton cœur, là est ton trésor.

22 juin 2013

L’important, c’est d’aller dans le sens d’une unification de soi-même. Désirer et s’efforcer de faire en soi une unité cohérente est une opération difficile, mais cette orientation n’a pas de prix. Elle sème paix et liberté. Si on a le bonheur de connaître Dieu, on peut tout lui donner, tout lui offrir, car dans son amour il ne garde rien pour lui. Tout de suite, il rend au centuple ce qu’on lui apporte, après l’avoir purifié et sanctifié. C’est un ‘bon’ maître. En lui rien de malingre, point d’étroitesse, tout est « large ». Il met « au large ». Avec lui, on devient sur terre intendant de sa Bonté.

2 mars 2014

Jésus nous apprend la réalité : nul ne peut servir deux maîtres avec la même intensité. Strictement parlant, il n’y a qu’un seul objectif qui soit primordial. Les autres s’articulent autour de cette primauté et chacun prend la place qu’on lui réserve. Reste à bien servir celui que l’on a établi pour souverain et maitre de nos vies. Faire la vérité en soi, ne pas se leurrer, demande adoration sans tricherie, écoute régulière d’amis fidèles et perspicaces, lecture des Ecritures, célébrations fréquentes de la mansuétude de Dieu devant lequel on ose être que ce que l’on est. Traquer le mensonge, rejeter les convoitises, se débarrasser des « points d’honneur », gommer les jalousies rampantes… autant de choix quotidiens.

21 juin 2014

Si on désire être vraiment honnête et cohérent, si, par amour, on souhaite unifier sa vie et l’offrir, il faut choisir à qui, pourquoi et comment, on se donne. La foi est l’orientation fondamentale d’un cœur aimant et libre qui décide d’accueillir le don de Dieu et d’en vivre dans tous les secteurs de son existence. La foi est lumière pour la conscience, l’intelligence et l’action. La foi dessine des priorités et n’exclut rien, sauf ce qui détruirait la logique de l’amour de Dieu sans cesse incarnée dans l’amour des proches. La foi chrétienne ne rend pas esclave d’un maitre, mais partenaire de Jésus notre Ami. « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis ».

20 juin 2015

Il nous faut sans cesse choisir où nous devons nous enraciner pour nous développer et porter du fruit pour tous. Rien de pire que l’éparpillement. Ici, là, là-bas, là-haut, à gauche, à droite, devant, derrière, affolent et stérilisent. Choisir son lieu d’efficacité et s’y tenir par amour. Creuser son puits et en offrir l’eau fraîche à ceux et celles qui désirent étancher leur soif de vie. L’espace et le temps deviennent des alliés si nous les maîtrisons par la profondeur de nos choix qui prennent en compte nos limites humaines. Humilité.

18 juin 2016

Christ nous invite à établir des degrés d’importance dans notre vie ordinaire. Tout est important, mais tout n’a pas la même importance. Il nous faut discerner et considérer ce qui passe en premier et y consacrer d’abord le temps de l’accomplir ensuite. Le reste viendra après. Christ nous déclare que notre choix souligne nos priorités, que Dieu nous fait confiance, que l’Esprit nous assiste et nous donne la force de réaliser ce qui nous semble prioritaire, alors que nous avons prié, réfléchi, demandé conseil. Le choix actualise l’humilité de notre condition humaine.

26 février 2017

On ne peut pas mettre au même rang Dieu et l’Argent, on ne peut pas servir à la fois Dieu et l’argent. Mais il y a sans doute une manière de servir Dieu, en mettant l’argent à sa place, c’est-à-dire au service des pauvres et de la vraie liberté. Il doit servir à ouvrir de justes chemins d’épanouissement pour la société. Un certain mépris de l’argent n’est pas chrétien ; c’est souvent une désinvolture de nantis et une non-reconnaissance du travail. Avec tous les citoyens au cœur large, honnête et promoteur de justice, les baptisés confessants estiment l’argent à sa vraie valeur. Ils s’engagent pour que la vie sociale soit un espace où il fait bon marcher et respirer la fraîcheur des temps qui viennent.

23 juin 2018

« Nul ne peut servir deux maîtres ». Christ nous invite les uns ou les autres à unifier nos vies et à choisir, non pas une fois pour toutes, mais souvent la visée essentielle qui guide notre action journalière. Nous avons besoin de nous asseoir, de réfléchir et de vérifier, si le quotidien de notre vie correspond bien à ce que nous avons librement choisi de vivre. Nous sommes libres de notre orientation, il suffit de se poser la question : « Est-ce que je vis conformément à mon choix fondamental ? ». Si Dieu est tout pour moi, je consulte mes frères et sœurs baptisés pour m’encourager à vivre selon l’Esprit. Si l’argent est mon maître, je vois mon banquier pour en gagner d’avantage et arrondir pour moi, ma fortune en excluant l’aumône. « Ce n’est pas si simple » diront beaucoup ; et non, ce n’est pas si simple, c’est pour ça qu’il faut faire attention !

22 juin 2019

Pas de tergiversation, pas de calcul honteux, il faut choisir et se donner à soi-même une orientation, une seule ligne de conduite durable. Il se peut qu’au cours d’une existence humaine, des faiblesses surgissent, mais il n’y a rien de pire qu’une « double vie » érigée en système pour fuir le choix et s’établir dans une sorte de mensonge. Chaque humain digne de ce nom se donne un « idéal ». Les Baptisés chrétiens ont choisi l’Évangile comme axe de vie. L’amour primordial de l’argent leur est, en principe, étranger.

20 juin 2020

Dans la vie humaine, il y a des choses principales et donc prioritaires, et des choses bien secondaires, simplement utiles au train-train quotidien. Ce n’est pas pour autant qu’il faut les négliger. Bien veiller à ce que ces dernières restent à leur place, sans envahir la conscience et fausser le jugement. Vouloir posséder de l’argent pour dominer les autres et se « gorger » de pouvoir, alors que les sous ne sont utiles que pour faire largement l’aumône et modestement les ‘commissions. Suivre ce programme demande une énergie farouche et l’habitude d’aborder franchement ce sujet avec des personnes discrètes et averties. De même pour la nourriture, on ne fait pas tous les jours un banquet gourmand. On choisit des habits corrects et seyants : ça suffit. On pourrait ajouter à la liste les loisirs, les voyages, les véhicules… Bref, il est chrétien de rester dans une juste mesure pour partager avec joie.

19 juin 2021

Les soucis et la peur sont cousins germains. Ils grignotent le sommeil, irritent les journées et donnent mauvais caractère. Sans cesse, ils maintiennent sur le qui-vive, ils rongent la patience et replient sur soi. Faute de s’en remettre à la sollicitude des autres, à sa propre énergie et à la bonté providentielle, certains vivent dans l’angoisse de manquer. Certes, Dieu n’est pas un distributeur automatique, mais il nous fait confiance et nous demande de nous prendre en main, de nous gérer avec une excellente pauvreté qui n’a rien à voir avec l’âpreté d’une fortune démesurée qui mettrait à l’abri des risques possibles. Ici apparaissent les premiers symptômes de la maladie honteuse qu’est l’avarice.